𝐷𝐸𝐹𝐼 𝐹𝐸𝑉𝑅𝐼𝐸𝑅: 𝑈𝑁 𝑂𝑆 𝑃𝐴𝑅 𝐽𝑂𝑈𝑅 | 𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐟𝐚𝐧𝐝𝐨𝐦

1er février: Hyunchan

01.02.2022

/!\ TW: MORT D'UN PERSONNAGE PRINCIPAL, PENDAISON /!\

- Non! Je ne veux pas, je ne veux pas!

- Vous n'avez pas le choix.

- Lâchez-moi, lâchez-moi!

- Veuillez nous suivre sans rouspéter.

- Non! Hyunjin! Hyunjin!

Le garçon avait beau se débattre dans tous les sens, il fût tout de même entraîné devant la foule. Tous devaient regarder. Certains par choix, d'autres étaient forcés, mais toute la population se tenait là, devant la scène. C'était un rituel cruel, mais la nature humaine en voulait ainsi. La foi avait remplacé la raison. Ils ne savaient pas pourquoi leur divinité avait voulu que l'un des leurs soit sacrifié tous les ans, mais il n'y avait pas de questions à se poser: la divinité l'avait demandé, voilà tout.

Le jeune homme fut enchaîné par les mains avec des tissus bénis et on noua autour de son cou une corde serrée. Il pouvait toujours respirer et son regard chercha quelqu'un dans la foule. Il reconnut les yeux noirs de son amant rapidement. Aucun autre n'avait cette étincelle magique dans les yeux.

Il sentit deux épingles transpercer sa nuque et il sut que le pire moment du rituel était arrivé. Pour ne pas que le sacrifice soit vain, on s'infiltrait dans la mémoire du bouc émissaire et on faisait voir à tout le monde ses meilleurs souvenirs. La cérémonie pouvait durer des heures selon la personne. Si l'on avait de nombreux souvenirs joyeux ou tristes, ils défilaient sans s'arrêter.

Lui, n'en avait que peu, mais ils comptaient pour lui. Sa vie avait été banale et pourtant il avait connu un amour puissant. Sa cérémonie ne devrait durer qu'une heure.

Paniqué, il chercha du regard son amour. Il ne voulait pas que tout le monde sache. C'était ses moments intimes à lui. Mais il n'y pouvait rien. Avant qu'il puisse faire quoique se soit, il entendit l'écran géant grésiller et il soupçonna que sa vie défilait.

Un jeune garçon court sur ses jambes dodues. La scène tangue et bientôt nous voyons un sol de gazon vert pâle surplombé d'une petite paire de mains. La vue se brouille tandis que nous nous relevons, visiblement blessé au genou. Un petit saignement de rien du tout, mais quand même assez pour faire pleurer un enfant. Le garçon qui courait avant en face de nous revient, intrigué par nos pleurs. Il baragouine:

- Qu'est-ce qu'il y a, Chan?

- Je me suis fait mal au genou.

Le bambin sourit, dévoilant des dents manquantes.

- C'est pas grave, on pourra te mettre un joli plaster!

- Vraiment?

- Oui! Ma maman en a plein! Allez relève-toi!

- Ça fait mal!

Le garçon sembla penser quelques secondes et se pencha pour nous embrasser sur la joue. Notre vue s'éclaircit et comme dans un mauvais film, l'autre enfant semble briller. Nous nous levons et partons à courir derrière notre ami.

La foule pousse des soupirs d'admiration tout en s'installant sur des couvertures. On sort de la nourriture et on apprécie un festin. Tout cela est normal pour eux.