I don't even know your name - [Shawn Mendes fr]

30 - Chester Hill

19:37

Le cœur battant, je sortais de l'aéroport dans le mouvement général. Les couleurs du ciel annonçait que le soleil allait bientôt se coucher et j'étais heureuse d'être de retour chez moi. Le vol avait été long et de sentir enfin l'air frais me fit le plus grand bien. J'étais dans le flou total concernant ce qui allait se passer les prochaines heures. Je savais seulement qu'un chauffeur m'attendait, et encore fallait-il le trouver ! Un peu plus loin de la sortie principale, quelques voitures noires attendaient des voyageurs, et je me décidais à m'avancer vers elles. Rapidement, je repérais que le chauffeur de l'une d'elle était sorti et attendait à côté. Lorsqu'il me vit, il me sourit et demanda:

— Vous êtes Mademoiselle Turners ?

— Heu, oui. Oui c'est ça.

Soulagée, je m'installai dans la voiture tandis que l'homme rangeait ma valise dans le coffre. Silencieusement, il se réinstalla sur son siège et démarra rapidement. Au bout de quelques minutes, je ne pus retenir ma curiosité...

— Excusez-moi, vous pouvez m'indiquer où est-ce que nous allons ?

— Je suis désolé, mais Monsieur a souhaité garder cela secret jusqu'à ce que nous arrivions.

Surprise, je me rabattais sur mon siège et me résignais. Je sortis alors mon parfum de mon sac et me re-parfumais discrètement, de plus en plus stressée. Au bout de 30 éternelles minutes sans réussir à reconnaître les lieux qui défilaient derrière la vitre, je sentis la voiture ralentir drastiquement et bientôt s'arrêter. Lorsque le chauffeur coupa le contact, je crus que je n'allais pas réussir à sortir. De ne pas savoir où on m'emmenait, et en plus de savoir que j'allais revoir Shawn m'angoissait énormément. Après une longue semaine passée sans le voir, j'avais eu le temps de vraiment bien réfléchir à notre relation, et les conseils de Sammy et Charlotte m'avaient beaucoup aidé. Cette fois-ci, c'était l'heure. Je ne savais pas où j'étais, ni où il était, ni ce que nous allions faire, mais une chose était sûre, j'allais le revoir. Alors que le chauffeur sortait ma valise de la voiture, je pris une très longue inspiration et me motivais à y aller, même si j'avais les jambes tremblantes. Lorsque je sortis, j'observais les lieux autour de moi. Nous nous trouvions sur un parking bordé de quelques bâtiments, à côté d'une petite route. C'était vraiment calme et, au fond, je repérais un petit escalier qui devait mener à une plateforme plus haute. Le chauffeur me redonna ma valise et je lui adressais un sourire poli.

— Combien je vous dois s'il-vous-plaît ?

— Oh, ne vous embêtez-pas. Monsieur a déjà tout réglé. Bonne soirée à vous.

Sans un autre mot, il retourna dans sa voiture et partit aussitôt. Complètement désorientée par cette suite d'événements, je décidais alors de me focaliser sur mon seul et unique objectif: les escaliers. C'était évident que je devais aller par là. Tout en m'y dirigeant, je consultais mon téléphone avec l'espoir d'avoir un message de Shawn, mais rien. J'essayais de contrôler ma respiration au maximum jusqu'à arriver en bas des escaliers... Heureusement, à côté de ceux-ci se trouvait une petite pente lisse qui me permettait de monter facilement avec ma valise. Je ne savais pas ce que j'allais trouver après avoir monté, mais je n'eus pas le temps de me poser la question que j'atteignais finalement le bout... Je venais d'arriver devant une petite place en cercle qui donnait une vue splendide sur Toronto. Mais ça, je ne l'avais pas remarqué sur le coup puisque mon cœur s'arrêta en voyant Shawn qui m'attendait au milieu de cette petite place, tout sourire... Il était habillé d'un jean bleu clair, de baskets blanches, d'un débardeur blanc qui moulait terriblement bien son corps et avait ajouté par-dessus une chemise ouverte en satin rosé, à manches courtes. Il était là, tout seul au milieu de ce petit endroit si joli. À cette vue, j'esquissais un sourire ému. Sans réfléchir une seule seconde, je me laissais aller à l'envie qui empara tout mon corps et je m'approchais avec hâte du jeune homme. Au bout de quelques pas, je lâchai même ma valise. En silence, il ouvrit grand les bras, mon cœur se hâta aussi rapidement que mes pas, et je vins abruptement me réfugier dans l'étreinte rassurante du canadien avec un grand sourire aux lèvres. Il réceptionna le contrecoup de mon élan, et tituba légèrement tout en me retenant très fort de ses bras musclés. Je pus à nouveau sentir son parfum que j'aimais tant et son cœur battre contre le mien... La chaleur de son corps fit disparaître toute mon angoisse et le soulagement que je ressentais à cet instant précis était indescriptible... Après de longues secondes à rester comme ça, il effectua un tendre bisou sur mes cheveux avant de rompre le silence:

— Je crois qu'on s'est un peu manqué... me murmura-t-il.

Sa voix aussi était une de mes faiblesses, et j'étais aux anges de l'entendre à nouveau. Je souris tout contre lui et me résignais finalement à m'écarter, même si j'aurais aimé encore rester de nombreuses minutes dans ses bras.

— Juste un peu... plaisantais-je encore tout près de lui.

Il prit délicatement mon visage de ses mains et plongea ses yeux noisettes dans les miens. Il me fit alors ce fameux regard, celui qui m'avait charmé et énervé tant de fois, celui qui m'avait convaincu de partir à Los Angeles avec lui, celui qui m'avait fait l'embrasser... Je n'avais jamais pu résister à la puissance qui émanait de ce regard, et il le savait très bien... Avant de craquer à nouveau et de ne pas pouvoir résister à cette attraction envoûtante, je fermais les yeux et me blottis encore une fois contre lui. J'avais besoin de sentir sa présence, d'éprouver ce sentiment de protection que seul lui avait pu m'offrir jusque-là. Je le savais, même Sammy n'arrivait pas à me faire ressentir tout ça... La tête contre son torse, mon cœur battit violemment dans ma poitrine lorsqu'il serra une deuxième fois ses bras autour de moi. Shawn semblait avoir compris que j'avais uniquement besoin de cette étreinte et de cette protection... Il était là pour moi et voulait bien me le faire savoir. J'aurais voulu éprouver ce bonheur et cette sécurité pour l'éternité.

— Merci... réussis-je simplement à communiquer après un temps.

Je m'écartais finalement de lui et nos regards se croisèrent. Son visage était rayonnant et il m'observa de ses yeux brillants avant de se mordre discrètement la lèvre. Maintenant que tout mon stress était redescendu et que j'étais tout simplement heureuse et soulagée, je pris un peu le temps de regarder autour de moi et découvris qu'on avait un sublime spot sur la ville. Toujours sous les yeux attentifs de Shawn, je remarquai qu'une magnifique roue d'astrologie était peinte sur le sol, et je ne pus cacher mon étonnement.

— Wow... C'est magnifique.

— Tu n'avais même pas remarqué le dessin sous nos pieds ? s'amusa gentiment le jeune homme.

J'esquissai un petit sourire embarassé. En effet, au moment exact où j'étais arrivé en haut des escaliers, mes yeux s'étaient rivés sur le canadien et je n'avais pas vraiment fait attention à l'environnement autour de nous... Sans répondre, je continuais à m'émerveiller pour cet endroit: nous étions seuls, la nuit commençait lentement à tomber, et la vue sur Toronto était à couper le souffle. J'avançais jusqu'à un petit muret pour admirer le paysage, et je sentis derrière mon dos que Shawn s'approchait.

— Bienvenue au point de vue de Chester Hill, glissa affectueusement le canadien dans mon oreille. Les lumières de Toronto vont bientôt s'allumer, tu vas voir, ça va être sublime...

Son murmure avait électrisé tout mon être et je m'étais figée aussitôt sur place. De la plus douce des manières possibles, le grand brun posa ses mains sur mes hanches et me fit tourner lentement vers lui afin que je lui fasse face. Je me laissais faire, incapable de bouger. Ce petit contact avait fait réagir mon corps au quart de tour et je commençais à sentir une chaleur naître au fond de mon ventre. Nous étions désormais nez à nez, et j'étais adossée au mur qui faisait office de barrière. Je me noyais dans la profondeur de ses yeux flamboyants et ma respiration se précipita à nouveau.

— Mais je crois que ça ne pourra jamais être aussi sublime que toi... chuchota-t-il. Je n'ai pas arrêté de penser à toi durant cette semaine...