I don't even know your name - [Shawn Mendes fr]

41 - Colorés

Le canadien s'arrêta net avant de se redresser et de se tourner vers moi, attentif à mon attitude. Nos regards se croisèrent et je repris.

— Le coucher de soleil qu'on a vu là-bas, le soir où tu m'as prise en photo sur la plage... C'est le couché de soleil sur l'océan à Los Angeles.

Tandis qu'il esquissait un grand sourire, j'étais encore un peu sonnée par ce que je venais de reconnaître. J'étais touchée qu'il ait choisi ce souvenir, et vraiment étonnée par le fait qu'il avait si bien peint que j'avais pu comprendre le sens de sa toile.

— C'était un moment où je me sentais sincèrement bien et apaisé, expliqua-t-il. Il y avait ce si beau couché de soleil, le calme de la mer, la douce chaleur du soir et puis... Toi. Surtout toi.

Des milliers de frissons parcoururent l'ensemble de mon corps en une fraction de seconde et mon cœur menaçait de sortir de ma poitrine. Avant même de ne me laisser le temps de me reprendre, Shawn jeta un coup d'œil par-dessus mon épaule et ses yeux s'écarquillèrent.

— Des... Hirondelles ?

Je souris aussitôt, toujours un peu déboussolée par ses paroles précédentes mais réjouie de voir qu'il avait enfin posé le regard sur ma toile. J'avais peint un simple ciel bleu clair avec un arbre feuillus sur le côté de la peinture, et, au centre, j'avais réalisé deux petites hirondelles noires virevoltant l'une près de l'autre. J'étais plutôt fière du résultat et j'espérais intimement que le jeune homme comprenne la référence aux hirondelles.

— C'est... Magnifique... Mais... Pourquoi les hirondelles ?... tenta-t-il peu sûr de lui.

Je souriais de plus belle avant de poser intentionnellement mes yeux sur sa main droite.

— Rien n'est laissé au hasard quand je peins... exprimais-je doucement en guise de réponse, sans lâcher mon regard de sa main.

Il comprit sans plus attendre et esquissa à son tour un sourire sincère avant de diriger son regard dans le mien. Ses yeux me captaient et bientôt, plus rien ne comptait à part lui. Il posa son pinceau et s'approcha de moi, puis s'arrêta pour contempler tous les détails de mon visage. Me concernant, je ne pouvais détacher mes yeux des siens. Je demeurai extrêmement attentive à chacun de ses petits gestes, tandis que mon cœur commençait à battre de plus en plus fort. Et puis soudain, son regard s'arrêta sur mes lèvres, et il ne voyait plus qu'elles...
D'un geste vif, il s'empara de mon visage de ses deux mains et m'embrassa fougueusement. Mon corps fonda instantanément devant l'affection qu'il me manifestait. Tant son attitude avait été brusque, il m'avait fait reculer de quelques pas et je me trouvais presque contre le mur. Alors que je me laissais entièrement aller à ce si bon moment, il détacha ses lèvres pour me regarder, avant d'émettre un doux rire.

— Je, je crois que je t'ai un peu laissé des traces, murmura-t-il. Excuse-moi... Mais tu es trop mignonne comme ça.

Je ne compris pas vraiment et fronçai les sourcils avant de m'écarter de son étreinte pour aller m'emparer de mon portable qui se trouvait posé sur la petite table avec nos deux verres. Sous son regard, je glissai mon doigt sur l'écran afin d'accéder à l'appareil photo. Et je me vis. Ses pouces avaient laissé deux grosses tâches de peinture jaune sur mes joues. Bizarrement, cela ne me dérangeait pas plus que ça et j'eus même envie de rire. Mais j'avais aussi envie de jouer avec lui. Je reposai mon portable avant de me tourner vers le canadien qui attendait ma réaction avec un sourire et des yeux charmeurs.

— Et ça te fait rire Mendes ? lançais-je sur un ton de défi, sans réussir à m'empêcher de sourire moi aussi.

Sans le lâcher du regard, je tendis le bras afin de m'emparer de mon pinceau qui était jusque-là posé près de ma toile. Je le ramenai à moi tout en m'approchant du grand brun, un sourire en coin.