I don't even know your name - [Shawn Mendes fr]

14 - La pulsion

[...]
Il glissa ensuite sa main sur ma hanche afin de s'approcher encore plus de moi. Son torse était au contact de mon dos et je sentais sa tête au-dessus de la mienne. Visiblement, il contemplait aussi le paysage, sans un mot. Un mal-être m'empara soudain, tandis que je repensais à cette barrière que j'avais brisée entre moi et le canadien la veille. Était-ce vraiment une bonne idée d'accepter ces petits moments de rapprochement, aussi anodins soient-ils ? Le jeune homme entrait doucement mais sûrement dans mon cœur, et j'avais envie de tout sauf de ça. J'essaya alors de reprendre le contrôle sur mes émotions et me sortis assez brusquement de son étreinte, déterminée à refixer les limites de notre relation.

— Allez, faut qu'on arrête de traîner !

Il me regarda d'un air un peu déboussolé avant de m'emboîter le pas. Après avoir remis les clés à l'accueil, nous sommes sortis et je vis qu'un chauffeur nous attendait devant l'hôtel. Sans vraiment me demander pourquoi il était là, je m'installa à l'intérieur de la voiture aux côtés de Shawn. En arrivant à l'aéroport, celui-ci, avec lequel je n'avais pas parlé durant tout le trajet, se vêtit de ses éternelles lunettes de soleil complètement teintées et de sa casquette. À force, je ne les remarquais même plus et je m'étais résignée à ne plus lui en parler. Si ça lui plaisait de s'habiller comme ça, après tout...

Nous sommes sortis de la voiture et sommes entrés rapidement dans l'aéroport. Il était énorme et j'étais complètement perdue, mais heureusement, Shawn avait l'air de bien le connaître et je n'eus qu'à le suivre. Alors qu'on traversait les grands halls et les couloirs, j'eus comme l'impression d'être observée, ce qui me rendit plutôt mal à l'aise. Comme si le canadien l'avait senti, il se retourna vers moi et me demanda si ça allait. Je lui adressa un léger hochement de tête en guise de réponse, ce qui, je l'avoue, n'était pas très convaincant. À vrai dire, je n'aimais pas les grands lieux bondés de monde, et encore moins lorsque j'étais pressée comme à ce moment-là car ça me rajoutait un stress en plus.

— Ça va aller, on est presque à notre terminal, me rassura-t-il doucement en me prenant la main.

Je le laissai faire, apaisée bêtement par ses paroles. Nous avons ainsi repris notre course, lui me tenant toujours la main et ouvrant la marche. Comme il me l'avait annoncé, nous arrivions très rapidement à notre terminal, et en deux temps trois mouvements nous étions prêts à l'embarquement. Je soufflai un profond soupir d'apaisement au moment d'entrer dans l'avion. Shawn me sourit et murmura simplement:

— Tu vois, on a réussi ! Bravo. On va pouvoir se détendre maintenant.

Je n'eus même pas le temps de lui répondre qu'une hôtesse de l'air nous accueillit à l'intérieur de l'avion, un grand sourire aux lèvres.

— Mr Mendes, Mme Turners, bienvenue à bord. Veuillez me suivre si vous le voulez bien, je vais vous diriger vers les premières classes.

Je crus mal entendre et jeta un regard ébahi à Shawn. Il me regarda du coin de l'œil et esquissa un vaste sourire, comme s' il était fier de lui. Nous arrivions dans l'endroit des premières classes et je pris le temps de contempler attentivement tout autour de moi, bouche bée. L'hôtesse nous souria puis dit:

— Voilà vos places. Nous restons à votre disposition tout le long du vol. En vous souhaitant un agréable voyage.

Elle repartit rapidement et je me tourna vers le grand brun en répliquant:

— Mais t'es sérieux ?? Des billets en première classe ?? Ça va pas ou quoi Shawn?

L'air toujours aussi léger, il ignora royalement mes questions et me demanda:

— Tu veux qu'on soit à côté ou tu préfères que j'aille plus loin ?

— Non, bien sûr qu'on peut être à côté ! dis-je en m'installant sur un siège qui me surpris de par son confort. Pourquoi tu me demandes ça?

Shawn laissa un petit silence avant de répondre:

— À l'allée j'ai cru comprendre que ma présence à tes côtés ne te plaisait pas... Donc je prends mes précautions pour que le voyage se passe au mieux pour toi, me répondit-il sincèrement.

Je me souvins tout à coup de ce moment-là, qui m'était sorti de la tête, et me sentis alors totalement coupable. Je culpabilisa de ces paroles que je lui avais dites à l'allée, et qu'il n'avait vraisemblablement pas oublié.

— Oh Shawn, je suis désolée si ça t'as vexé... C'est vrai que je n'ai pas été douce avec toi au début... C'est juste que... J'ai eu du mal à te faire confiance... Je, c'est pas contre toi... expliquais-je doucement la tête baissée.

— C'est pas grave, me coupa-t-il.

Il prit place à côté de moi et serra sa main dans la mienne. Je relevai la tête et nos regards se croisèrent avant de ne plus se lâcher. Ses prunelles noisettes étaient d'un magnétisme à en couper le souffle.
Soudain, une folle envie de l'embrasser, de goûter à nouveau à ses tendres lèvres me pris, mais je l'étouffa aussitôt, quelque peu déstabilisée par cette pulsion. Je détournai alors mon regard et l'atmosphère entre nous se détendit au moment où l'avion décolla. Shawn ne lâcha pas ma main, ce qui ne me dérangeait pas plus que ça. Même si je n'étais pas vraiment pour les rapprochements physiques entre nous, le contact de sa main dans la mienne m'apaisait et sur le coup, c'est tout ce qui m'importait.

— C'est tellement calme en première classe ! Aucun bébé qui pleure, personne qui vient t'aborder... remarquais-je au bout d'un moment.

— C'est justement pour ça qu'on y est, répondit innocemment le canadien.

Je dirigeai mes yeux vers les siens, amusée:

— Ah parce que tu détestes les bébés ? Ou parce que tu avais peur qu'on vienne t'aborder ?

— Heu, je... dit-il déstabilisé, les yeux fixés sur un point. En fait... ouais, j'aime pas trop les bébés...

J'éclatai doucement de rire en détournant mon regard de son visage. Après un léger moment prise dans mes pensées, je répliquais, toujours d'un ton taquin:

— Faut que tu te prépares de toute façon, bientôt ce seront tes fans qui viendront t'aborder !

J'attendis une réaction de sa part mais un grand silence s'installa à la place. Je tournai alors la tête dans la direction du jeune homme et le vit plongé dans ses pensées, manifestement mal à l'aise.

— Shawn, je rigole ! Pas la peine de faire cette tête ! rigolais-je pour le détendre. Mais n'empêche, je reste persuadée que tu as un talent pour le chant... finissais-je plus sérieusement.

Tout à coup, le concerné reprit ses esprits et changea radicalement de sujet.

— Au fait, on pourrait se voir la semaine prochaine, si tu veux bien, me sourit-il.

— Ah.. À ce sujet... répliquai-je, légèrement désolée. Tu sais, ma meilleure amie Charlotte ? Son flirt l'a invité a passé une semaine dans sa région natale, et du coup elle m'a proposé de venir avec elle, ce que j'ai accepté... Le gars a aussi invité des amis à lui à ce que j'ai compris.

— C'est qui déjà, le mec de ton amie ? répondit-il aussitôt, l'air soudainement très intéressé et non pas déçu du fait que j'avais décliné sa proposition.

— Heu, alors c'est pas encore son mec, mais c'est Jack Gilinsky, tu sais je t'en avais déjà parlé...

Je ne remarqua même pas que Shawn ne me répondit pas et me perdis à nouveau légèrement dans mes pensées. Tout d'un coup, ça me revint.

— Eh mais, tu le connais Jack tu m'avais dit !! Tu m'avais aussi dit que vous étiez amis depuis plusieurs années ! Mais alors... Pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ?? m'exclamais-je sans réussir à cacher mon enthousiasme.