4 - Confiance

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Toga scanna un moment les alentours tout en se remémorant toutes les informations qu'elle avait sur son meilleur ami quand elle reconnu une chevelure blonde, identique à la description d'une certaine personne. Une personne qu'Izuku haïssait plus que tout, qui avait fait de sa vie un véritable enfer. C'est à se moment précis qu'elle sursauta, devant le regard inquiet de ses deux nouvelles amies. Elle avait compris. Elle se sentis soudainement extrêmement conne, elle était la pire des amies. Le pire cauchemar d'Izuku se baladait librement près de lui et elle n'avait rien remarqué. Elle n'avait pas vu qu'Izuku n'allait pas bien, que son meilleur ami souffrait. Une expression de pure frustration prit place sur son visage, devant l'interrogation de tous le monde. Elle partit en courant, ignorant les appels de ses nouvelles amies. Amies ? Vraiment ? Elles avaient peur d'elle, ne l'avaient jamais connu quant elle était au plus mal et elles ne semblaient pas chercher à savoir. Mais une personne avait fait tous ça. Quelqu'un qui l'avait sauvé, protéger et presque guéri. Elle s'était juré de ne jamais le quitter, de le protéger à son tour, d'essuyer toutes sa peine, mais elle avait échoué. Izuku avait accepté de venir à Yuei pour elle, il avait accepté de côtoyer son cauchemar pour elle, il avait renoncé à sa liberté pour elle, pour son rêve. Qu'avait-elle fait pour lui en retour ? Elle lui avait reproché de ne pas faire d'efforts, elle l'avait grondé comme un enfant quand il essayait de se calmer, elle avait agit comme si elle ne connaissait pas celui qui était son meilleur ami ! Elle savait pourtant qu'il ne faisait jamais rien au hasard ! C'est en pleurs et le souffle court qu'elle arriva devant la chambre qu'occupait le vert, claquant la porte contre le mur à son arrivée. Son ami la regarda étonné, avant de sourire doucement en tendant ses bras. Elle se réfugia dedans, en pleurant et en s'excusant sans cesse. Izuku lui caressait doucement la tête, son sourire ne le quittant pas.

C'est vrais qu'il avait été un peu blessé que son amie ne remarque rien, mais en voyant l'état dans lequel elle s'était mise quand elle l'avait remarqué ... Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il ne souriait -un vrais sourire- qu'avec eux, les deux seuls à avoir percé les barrières de son cœur, trop meurtris pour pouvoir être réparé. Il leur vouait un amour si grand qu'il pouvait renoncer à tous ce qu'il possédait pour leur bonheur, même sa précieuse liberté. Alors pour leur bien, il se devait de tenir bon. Elle avait toujours voulu être comme tous le monde, mais on ne choisit pas sa famille et encore moins l'endroit où l'on naît. Depuis toute petite Toga savait se défendre, elle n'avait pas le choix. Les bidonvilles ne laissaient aucunes chances à ceux qui ne devenaient pas forts, son père avait veillé personnellement à ce qu'elle le soit. La blessant tous les jours, l'affamant, la forçant à voler, à blesser, elle avait doucement basculé dans la folie. Le jour de ses treize ans elle avait atteint son point de rupture, se fut un véritable trou noir pour elle. Elle savait juste qu'elle se trouvait au-dessus de son père en reprenant conscience, couverte de sang et un couteau dans chaque mains. Son père agonisait devant-elle, baignant dans une marre de sang qui n e cessait de grandir, jusqu'à ce que son corps se refroidisse. Le traumatisme avait été tel que depuis Toga ne pouvait pas dormir sans pouvoir se protéger, les couteaux étant l'arme la plus rassurante pour elle.

Il y avait bien une exception à cela. Izuku. Quand ce dernier dormait avec elle, elle n'avait pas besoin d'une arme. Il était sa bouée, son encrage, son bouclier contre les cauchemars et celui qui l'accepterais en vers et contre tout. En fait, elle ne pourrait plus vivre sans Izuku. Elle ne le souhaitait pas. Alors le fait de ne pas avoir vu la souffrance que leurs venu dans cette école avait provoquée chez Izuku la faisait se sentir minable, elle ne méritait pas une personne comme lui. Izuku était gentil, bienveillant, intelligent, loyal et encore tellement d'autres choses.  Tout doucement ses pleurs se calmèrent, son esprit s'apaisant dans les bras de son ami.

« Tu vas mieux ?
-Oui. Pardon. »

Izuku lui souriait avec gentillesse, il semblait rayonné d'une douce lueur doré rassurante, on aurait pu croire qu'il était une divinité.
Oui, voilà.
C'était ça.
Elle n'avait jamais cru en une puissance supérieure, depuis toute petite elle savait qu'elle ne pouvait compter que sur elle et que personne ne l'aiderait, alors croire en un être immatériel lui semblait grotesque. Cependant elle enviait souvent les croyants des bas-fonds qui semblaient persuadés qu'ils seraient sauvés quoi qu'il advienne. Et puis elle l'avait trouvé. Celui qui répondait à toutes ses prières, qui ne l'abandonnait jamais, qui prenait soin d'elle et la rassurait. Celui qui l'a sauvait.
Voilà ce qu'était Izuku.
Son Dieu.
Le sien. Celui de Dabi. Celui de toutes les personnes qu'il avait sauvé. Celui de toutes celles qu'il sauvera plus tard.

« Je suis tellement désolée ...
-Tout va bien, répondît-il.
-Non, je n'ai rien vu. Je t'ai blessé. Si Dabi ne m'avait pas forcé la main je n'aurais jamais remarqué. J'ai été horrible...
-Bien sûr que non.
-Si ! Ne me déteste pas, Izu ! Ne m'abandonne pas ...! »

Elle le serra davantage, l'empêchant de fuir si l'envie lui en prenait. Contre toute attente il se contenta seulement de raffermir son étreinte, dans un geste rassurant pour son amie.

« Je ne te déteste pas Toga. Je ne t'abandonnerais pas non plus.
-Promis ? demanda-t-elle en levant un regard larmoyant remplis d'espoirs.
-Promis, répondit-il avec un sourire. On restera ensemble. »

Alors que son sourire fendait littéralement son visage en deux de bonheur, une pensée soudaine lui traversa l'esprit. Si un jour, pour une quelconque raison, Izuku venait à la haïr et à l'abandonner, elle se donnerait sûrement la mort. Car après tout il était la seule raison pour laquelle elle ne reposait pas six-pieds sous terre à l'heure actuelle, tout comme Dabi par ailleurs. Elle se dit qu'il pensait sûrement la même chose, puisque le seul sujet où ils tombaient d'accord concernait le vert. Pour lui ils feraient toujours front ensemble, même si ils ne s'apprécient pas plus que cela.

Alors que Toga continuait son câlin, elle oublia un léger détail qui n'avait pas échappé à Izuku. La porte. Depuis l'arrivée de Toga, cette dernière était restée grande ouverte et nul doute qu'avec le boucan qu'avait provoqué la blonde des petites oreilles curieuses allaient venir les déranger, si ce n'était pas déjà pas le cas. Izuku se tendit un peu plus, alertant la blonde.

« Que voulez-vous ? demanda Izuku d'une voix glaciale.
-Simplement discuter, répondit leur professeur en se dévoilant. »

Il y eu un petit moment de flottement durant lequel Toga compris qu'elle était de trop et décida de les laisser seuls. Elle n'oublia pas d'apposer un bisous sur la joue de son ami avant de détaler en riant. Cette action surpris le héros pro, contrairement au concerné qui ne réagit pas plus que cela. L'homme à la carrure imposante ferma la porte avant d'avancer vers l'adolescent, dont le regard différait drastiquement d'il y a quelques minutes. Un changement trop important pour ne pas être le résultat d'un choc -voir traumatisme- violent.

« Je vous écoute.
-J'aurais aimé avoir quelques petites précisions, se reprit le héros numéro un après quelques secondes.
-À propos ?
-Il y aura bientôt une sortie de prévue. Pour éviter tout problème j'ai besoin d'informations sur vous.
-Il n'y aura pas de problème. »

La déclaration accueille un silence pesant, qui dura de longues secondes où aucun des deux ne lâcha le regard de l'autre. All Might ressentit une sorte d'animosité émanant du garçon, il ne semblait pas l'apprécier.

Pourtant tout le monde m'adore !
Sauf les vilains ...

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