Beauty Behind Madness

Chapitre 6 : Thalassa

Tout le monde se retourne, me regardant avec insistance.

— Je ne vous ai pas tout dit. Juste avant l'explosion, le Docteur Robert...

— Le Docteur Robert quoi ? me demande Christopher.

— Il m'a donné quelque chose.

— Quoi donc ?

Je sors la fiole de mon sac.

— C'est quoi ?

— Ce qui aurait pu sauver Sabrina.

— Quoi ? chantent-ils en choeur.

— C'est un remède, le Docteur Robert me l'a donné. Il doit être administré par une injection intraveineuse. Nous pouvons l'injecter avant d'attraper la maladie.

— Qu'est-ce qu'on va en faire ? dit Andy en s'avançant légèrement vers moi, afin de regarder la fiole de plus près. Il n'y en a qu'un, et nous sommes cinq.

— Elle va le prendre, imbécile, dit agressivement Lidia. C'est à elle, c'est son remède, elle va le prendre.

— Non, je refuse de le prendre.

— Quoi ? Mais tu vas faire quoi ?

— Te le donner, imbécile, répond Vanessa en faisant référence à l'insulte que sa soeur a lancé à son petit frère quelques secondes auparavant.

— Me le... quoi ? Non, hors de question ! Morgane, c'est à toi qu'il l'a donné, je refuse de le recevoir à ta place.

— Andy, alors. Tu es le plus jeune d'entre nous, il te revient.

Il est en effet plus logique qu'il revienne à Andy, mais personne ne l'aurait imposé. Personne, mis à part Lidia.

— Morgane, m'interpelle-t-elle. Promets-moi que tu vas le prendre.

Je la regarde dans les yeux tout en réfléchissant, bien que mon choix soit déjà pris depuis longtemps.

— Je ne veux pas me réveiller tous les matins en me disant que tu-

— Moi non plus ! rétorque-t-elle sèchement avant que je puisse finir ma phrase.

Alors que je m'apprête à répondre, un bruit de moteur attire notre attention. Un pickup gris foncé s'arrête à quelques mètres de nous. Une femme blonde, qui doit avoir vingt-six ans tout au plus, sort du véhicule. Nous sommes sur nos gardes, bien que la femme n'ait pas l'air bien dangereuse. Je sors tout de même mon arme, juste au cas où.

— Je ne vous veux aucun mal, déclare-t-elle tout en levant les mains en signe de paix. Je vois que l'une d'entre vous est blessée. Je suis infirmière, j'aimerai juste regarder si je peux quelque chose.

Je baisse mon arme et l'autorise à approcher. Après tout, il n'y a qu'elle, et je suis armée. Une aide médicale ne nous ferait pas de mal.

Elle s'avance doucement et pose un genou à terre, examinant la plaie de Vanessa.

— Oh... C'est mauvais, ça. Ta jambe est dans un sale état, et tu as sûrement marché dessus. Tu te sens comment ?

— Fatiguée, répond-elle.

La femme examine le visage de Vanessa.

— Mh, tu es pâle... La plaie doit être infectée.

La femme nous explique qu'elle va en direction de l'Est, aux côtes françaises, le sens opposé où nous devons nous rendre. Lidia le fait remarquer.

— Je connais un groupe de personnes, là-bas, nous avons un camp, et nous avons du matériel pour la soigner. Sans cette assistance, elle va perdre l'usage de sa jambe, si elle ne meurt pas avant. Vous ne nous devez rien, vous serez libre de partir après ça, je vous l'assure. Nous avons crée ce camp uniquement dans le but d'aider les personnes dans le besoin.