Chapitre 7 : Akéropolis

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J'ouvre les yeux, mais tout est noir. Pendant une fraction de seconde, je crains d'avoir perdu la vue à cause de ma chute, mais je remarque assez tôt que ma tête est dans quelque chose qui semble être un sac en tissu. Je perçois des lumières grâce à des micros trous. J'ai beaucoup de mal à respirer, mes poumons sont encore en feu. Une main ferme m'attrape le bras, puis l'autre et me traine sur mes genoux pour ensuite entendre la voix roque d'un homme m'ordonner de me relever. Je m'exécute.

Après quelques secondes à marcher, j'entends l'inconnu ouvrir une porte et me pousser à l'intérieur d'une pièce. Il m'enlève le sac de la tête. Je regarde autour de moi, je n'aperçois pas tout au premier abord à cause des cheveux sur mon visage, mais je bouge brusquement ma tête afin de les retirer de ma vue. Je peux enfin apercevoir clairement l'endroit où je me trouve.

Je suis dans une énorme pièce ressemblant à une église aménagée. Le soleil transperce d'énormes vitraux multicolores laissant entrer suffisamment de lumière pour éclairer toute la salle, ainsi que d'un plafond à ne plus en finir. Je suis entourée d'une dizaine de personnes, presque toutes habillées en noir. Finalement, au centre, il y a une femme, elle est de dos. Elle a de longs cheveux châtains et est, elle aussi, vêtue d'une tenue entièrement noire. La seule chose qui la différencie des autres, ce sont des épaulettes en or.

Un homme à sa droite lui chuchote quelque chose à l'oreille, elle lui répond de la même manière. Je n'arrive pas à entendre ou comprendre. Ensuite, elle me fait enfin face.

La première chose qui m'interpelle et me surprends chez elle, c'est le maquillage noir qu'elle a sur son cou, remontant en pic jusqu'à ses joues. Cela faisait ressortir ses yeux d'un vert époustouflant. Une ligne rouge de peinture traverse son œil droit, du haut de son sourcil jusqu'à sa joue. Elle possède un tour de tête doré avec de fines chaines retombant sur son front, comprenant une demi-lune au centre de celui-ci. La jeune femme est de taille moyenne, mince, avec un front haut. Des lèvres charnues et un visage plutôt jeune. Elle doit être à peine plus âgée que moi.

Elle me regarde droit dans les yeux, ce qui me déstabilise fortement. Son jeune âge me laisse penser qu'elle va m'adresser un sourire, je ne sais pourquoi, mais elle ne le fait pas. Son air reste sérieux.

Elle grogne une phrase, demandant si c'est bien moi, et l'homme qui se tient à côté d'elle lui répond par un simple hochement de la tête. Ils ont une courte discussion entre eux avant que la femme ne s'adresse enfin directement à moi.

— Tu as tué deux de mes hommes.

Bien qu'elle soit agressive, assurée et son visage crispé de colère, sa voix reste d'une douceur qui m'empêche un peu d'en avoir peur.

— J'avais de bonnes raisons, je me défends alors que ma gorge me fait souffrir. Vos hommes voulaient me tuer, et eux, sans aucune raison.

— Mes hommes ne tuent pas sans raison.

— Moi non plus.

Elle me fixe droit dans les yeux une nouvelle fois, comme si elle réfléchissait à ce qu'elle allait rétorquer.

— Tu avais quelque chose que mes hommes convoitaient, pas vrai ?

— Probablement.

— Quoi donc ?

Je soupire avant de donner une réponse. Je dois sauver ma peau, peu importe le prix.

— Un remède.

Les hommes et les femmes qui se trouvent autour de nous se mettent à jacasser. Le regard de la jeune femme en noir change subitement, visiblement étonnée de ma révélation. Elle hurle à tout le monde de se taire, ils s'exécutent dans la seconde. J'ai légèrement sursauté, cette fois-ci. L'homme confirme ce que je dis en sortant la fiole contenant le remède. Il a dû le ramasser sur l'un des hommes que Lidia a abattu.

Beauty Behind MadnessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant