Chapitre 8 : Mériter le bonheur (partie I)

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Je quitte les toilettes du bar l'esprit embrumé et incertain. Je ne sais plus quoi faire ni comment me comporter. Je me sens complètement perdu. Ça fait déjà un bout de temps que tu es perdu ! me crie mon esprit. Mon corps commence à trembler et je sens arrivé une nouvelle crise de panique. Je rase les murs pour arriver à l'espace ouvert du billard.

A peine arrivé sur place, je retrouve Underhill. Nos yeux se croisent et je pense qu'il a compris à mon regard que ça ne va pas. Il s'approche de moi tandis que je manque de m'écrouler. Il me maintient contre lui comme il peut et ne voulant pas me donner en spectacle, j'ordonne à mon corps de tenir, de ne pas lâcher prise.

« J'ai besoin d'air » lui dis-je. Ma voix se brise et semble lointaine au moment où je prononce ces mots. Il met ma veste sur mes épaules et nous sortons du bar. Je sens une légère brise froide contre mon visage me faisant du bien immédiatement. Il appelle un taxi et nous rentrons en direction de l'institut.

Après quelques minutes, j'ai pu enfin réussir à me calmer.

« Je suis désolé » lui dis-je

Il hausse les épaules et détourne le regard vers les rues défilantes. « Si je peux me permettre monsieur... pourquoi vous mettre dans un état pareil ? »

Je reste silencieux face à sa question et j'hausse les épaules à mon tour. Il soupire face à ma réaction.

« Ça ne me regarde peut-être pas mais je pense que si vous retrouver face à votre ex vous met dans cet état, c'est qu'il vous a sans doute fait du mal au point de ne plus être maître de vous. Il ne vous mérite décidemment pas. » Il soupire une nouvelle fois, le regard toujours vers les rues. « Je pense que vous êtes quelqu'un de bien monsieur Lightwood et ne laisser jamais personne vous mettre dans des états pareils... Vous savez...comme tout le monde, vous méritez d'être heureux »

Malgré moi, ces mots me touchent et je ne trouve rien à ajouter, même s'il se trompe sur la véritable raison de ma panique... cette fois.

« Merci pour cette soirée » lui dis-je une fois arrivé devant l'institut. Il me raccompagna jusqu'à ma chambre et je me tourne vers lui

« J'aimerais tout de fois, que ce que vous avez vu de moi ce soir reste entre nous si ça ne vous ennuie pas ». En disant ça, je n'ai pu contrôler l'angoisse naissante à l'idée que ça se sache au sein de l'institut ou pire au sein de l'enclave.

Il me toise quelques instants semblant chercher ses mots. Je le vois se prendre la tête entre les mains.

« Alec... pardonnez-moi...monsieur Lightwood, je ne vois pas pourquoi j'irai le crier sur tous les toits du monde. Vous pouvez me faire confiance. Après tout, nous nous entendons bien...j'aimerais... si vous êtes d'accord...être amis avec vous ».

A ces mots, un léger sourire se forme sur mes lèvres et je soupire de soulagement.

« Bien entendu, mais commençons par nous tutoyer...en privé je veux dire ». Il ricane et acquiesce.

« Alors, bonne nuit Alec...»

« Bonne nuit Andrew... »

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La journée qui a suivi ne fût pas productive de mon côté, j'ai clairement la tête ailleurs. Je me sens angoissé à l'idée de la discussion de ce soir. Je pense sans cesse et j'appréhende ce qui va se dire, comment je vais réussir à me maîtriser. Toutes ces questions en même temps et en continu dans mon esprit. J'ai prévenu Jace dès le réveil pour ne pas à avoir à m'expliquer sur ce que je ressens et assurer la permanence du soir. Malgré ça, j'ai reçu des regards insistants de la part de celui-ci toute la journée. Ce qui se voulait des encouragements ont fini par me faire encore plus appréhender, mais je ne dis rien. Je sais que ma famille est là, je ne suis pas seul. J'ai reçu un texto de Magnus dans l'après-midi m'informant de l'horaire. N'ayant pas regardé mon téléphone de la journée, je soupire en voyant qu'il me reste en tout est pour tout à peine une heure pour me préparer. Je fais quelques exercices de respiration et je fonce à la douche.

I don't want the worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant