Chapitre 11 : Chute, rechute et capitulation

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C'est la colère et la frustration qui prend le pas à peine ais-je franchi les portes de mon bureau. J'ai eu une envie furieuse de tout casser mais je me suis vite repris, gardant une fois de plus mon self-control. Ne souhaitant pas donner du grain à moudre à l'enclave, je décide donc de remettre ça à plus tard en me concentrant sur les affaires en cours, pour seulement revenir après sur mon problème. Après tout, je ne voudrais pas que l'on me reproche que mes affaires personnelles prennent l'avantage sur la gestion d'un institut. La gestion de l'institut où les meurtres de l'entrepôt n'ont toujours pas été résolus d'ailleurs. Je grogne encore une fois de frustration me promettant d'enquêter sur place s'il le fallait. J'ai tout de même envoyé plus d'agents et ordonné à ce que l'on prévienne les chefs de clans afin de solliciter leur aide une fois de plus.

Inévitablement, je pense à mon amant d'hier soir et des conversations qui ont suivi. C'est avec toujours une bouffée de honte et d'angoisse que je repense surtout à ce matin mais ce qui a suivi fût tellement doux et fort que j'essaie plutôt de me concentrer sur l'aspect positif de cette nouvelle relation. On s'est promis suite à cet échange de toujours être honnête l'un envers l'autre et d'essayer de mieux communiquer. Je consulte mon téléphone à cette pensée, lui envoyant un sms pour le remercier pour hier soir et ce matin et lui expliquant mon programme de la journée, gardant tout de fois le passage du message de l'enclave. A la place, un simple : il faut que je te parle de quelque chose est ajouté puis, j'ai réalisé que ça allait peut-être le faire paniquer, mais soit, c'est fait.

La paperasse et encore la paperasse habituelle m'ont fait qu'empirer mes nerfs déjà à vif au fur et à mesure de la journée. Je sens mes muscles du dos se raidir à force d'avoir été contraint d'être assis sur un fauteuil. Je m'étire et fait craquer mon cou. J'ai besoin d'entrainement maintenant. Je me change et me prépare à évacuer la journée.

A cette heure-ci, la salle d'entrainement est vide ne laissant que deux personnes sur place dont Jace en train de ranger le matériel. Je fais un signe à mon parabatai, lui montrant le sac de frappe d'un mouvement de mains et sans un mot prononcé il comprit mon besoin. C'est avec un certain empressement que je passe les protections sur mes mains. J'enchaine les techniques de boxes, commençant doucement me concentrant sur la technicité plutôt que la force. Au bout d'un certain temps en même temps que ma rapidité d'exécution, je sens la chaleur de la pièce m'étouffer et j'ôte mon haut puis je renchaine ne souhaitant pas perdre le fil : gauche/droite droite/gauche sans oublier ma garde. Tout en faisant ces exercices, je pense à tous les évènements récents : de ma conversation avec Magnus, à notre histoire, toutes les émotions accumulées depuis des années se décharger et je ne pense plus qu'à ça. J'entends un bourdonnement au loin mais je reste concentré comme en transe. Je ne vois que ce sac de frappe et j'enchaine, j'enchaine tellement que je ne sens même plus l'effort ou mes mouvements. J'entends toujours ce bourdonnement incessant qui commence à m'agacer et me perturber alors je grogne de frustration et me force à m'arrêter.

C'est à cet instant précis, que ma conscience et mon corps semblent reprendre vie m'apercevant que ce que je pensais être un grognement était en fin de compte un cri. Mes mains sont en sang à travers les protections. Mon corps est dégoulinant de sueurs et tremblant d'efforts. Je le sens me lâcher, l'adrénaline retombant. Je m'effondre au sol d'épuisement émotionnel et physique. J'entends que l'on crie mon nom et je me tourne instinctivement vers la provenance de ce son. Je vois alors mon parabatai se jeter littéralement à côté de moi.

« Alec... bon sang ! Tu m'as fichu une sacrée trouille, impossible de t'arrêter ! Bordel ! C'était quoi ça ?! » Ses yeux sont rongés par l'inquiétude en me disant ça. Je souffle de culpabilité à ce moment car il a dû ressentir l'ensemble de mes émotions accumulées.

I don't want the worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant