« Bien-sûr... Underhill va vous conduire dans mon bureau » dis-je d'une voix lointaine. « Je vous rejoins dans quelques instants ».
« Bien... et Alexander, il serait judicieux que l'on se tutoie, après notre... passif ensemble. Je me sens extrêmement chagriné que nous en soyons arrivés là »
A ces mots, il s'en va vers mon bureau. Je reste un moment à fixer l'endroit où il était il y a quelques instants. Il a raison. Cette situation me renvoie des images de nos mois ensemble où nous avions surjoués cette scène où j'avais voulu rester professionnel et finalement ça s'est terminé en un jeu de rôle très...satisfaisant sur l'instant puis après.
J'avance prudemment vers mon bureau, prenant mon courage à deux mains et tourne la poignée. Il est au milieu de la pièce, laissant attarder son regard sur mon bureau et je me félicite mentalement de n'avoir rien laisser de personnel dessus.
« Tu souhaites me parler, alors me voilà » dis-je d'un ton neutre et je me félicite encore une fois pour ma capacité à garder la tête froide en sa présence.
« En effet... je vois que tu n'as pas changé Alexander...toujours très professionnel en toutes circonstances »
Il ne l'a certainement pas voulu, mais ses mots me blessent. Comme si, je n'avais pas réussi à évoluer depuis alors qu'il m'a parlé quoi, cinq minutes ?! Comment ose-t-il après toutes ses années de souffrances, toutes ces années pour espérer s'en sortir sans lui, me dire ce genre de choses ?!
Un éclat de colère a dû se lire sur mon visage, puisque j'aperçois un léger sourire s'afficher sur son visage.
« Mais, je constate avec... joie que tu n'as pas perdu de ta plastique...au contraire » continu a-t-il avec son satané sourire. Ses yeux me parcourant de part en part.
« Je te remercie, mais il me semble que tu voulais parler de quelques choses de spécifique et non parler de ma plastique ou de ma capacité professionnelle » répondis-je.
« C'est vrai... j'ai attendu très longtemps l'occasion de pouvoir m'excuser pour ce qu'il s'est passé entre nous. Tout est allé si vite. Tu es parti si vite que je n'ai pas pu pouvoir t'expliquer la situation »
« La situation à l'époque était on ne peut plus clair » le coupais-je.
« Je... je n'ai pas eu l'occasion de m'excuser convenablement pour le mal que j'ai pu te faire... alors...sache que... je te présente Alexander toutes mes excuses pour t'avoir menti ainsi, j'espère qu'un jour tu... tu trouveras peut-être la force de me pardonner »
Flash-back : cinq ans plus tôt
Des rapports toujours des rapports jusque tard dans la nuit. Tellement de rapports que j'ai encore loupé le diner prévu avec Magnus. Il va me détester encore une fois pour mon incapacité à prioriser mais avec la fin de guerre autant dire que c'est le chaos, énormément de responsabilités à prendre en charge.
Je regarde mon téléphone, mon amour m'informe qu'il sera au Pandémonium ce soir et de ne pas l'attendre. Après un soupir, j'entends frapper à la porte : Izzy.
« Alec, je savais que tu étais encore là, je vais m'amuser ce soir avec Simon au Pandémonium, ça te dit de nous rejoindre, je sais que Magnus sera là. Je me disais que ça peut être sympa de faire une soirée à quatre »
A peine j'ouvre la bouche qu'elle me coupe : « Avant que tu ne dises quoi que ce soit, ça me ferait tellement plaisir Alec...s'il-te-plaît » Et voilà, les yeux de merlan frit, elle sait très bien que je ne peux pas résister à ce regard.
« D'accord » soupirais-je « mais pas plus de deux heures ».
« Tu es le meilleur ! »
Quelques instants plus tard
Une musique assourdissante, beaucoup trop de monde et trop de viandes saoules, une chemise bleue relativement ridicule et tellement serrée qu'elle me colle à la peau. Autant vous dire à qu'elle point je me sens à l'aise mais si c'est pour voir l'homme de ma vie, je suis prêt à faire n'importe quoi. Cet homme tellement merveilleux, tellement magique, il est... mon monde. Je lui offrirai la lune s'il me le demandait. Chaque instant passé avec lui, même les disputes sont les moments que je chéris le plus depuis que je l'ai rencontré. Sa capacité à me faire rire, sa façon excentrique de bouger et de changer son appartement pour un oui ou pour un non, ses merveilleux yeux de chat et lorsqu'il me prend dans ses bras, je n'ai pas de mots assez définissables mais je sais que c'est à cet endroit qu'est ma place.
J'avance au côté de ma sœur et de Simon au sein du Pandémonium cherchant des yeux mon homme. Je le repère facilement au sein du carré VIP...entouré de ses éternels groupies. Rien d'étonnant qu'à l'habitude, il doit garder une certaine image auprès du Monde Obscur. J'avoue que ça ne m'a jamais plus mais je sais que l'on s'appartient l'un à l'autre et j'ai confiance en lui.
Du moins, c'est ce que je pensais.
Il tourne la tête vers une jeune femme blonde assez pulpeuse et l'embrasse pleine bouche, ses mains s'orientent vers les cuisses de la jeune femme, et ses mains à elle caresse le visage de MON homme.
Je reste figé sur place, mon cœur semble se détruire petit à petit, mes mains se serrent en poing, mon corps tremble, ma vision s'obscurcie, mes oreilles bourdonnent. J'ai l'impression d'être déchiré un mille morceaux et ça très doucement. J'ai l'impression d'être dans un film et de me voir à la troisième personne. Je me vois secouer la tête frénétiquement comme si je ne voulais pas voir ce qu'il s'était en train de se jouer devant moi. Impossible de bouger.
Je vois Isabelle s'avancer vers...lui furieuse. Elle semble hurler quelque chose mais je n'entends rien, je suis ... dans un gouffre, un puit sans fond, des larmes s'écoule et ne semblent pas se tarir. Je me vois reculer petit à petit, puis me mettre à courir bousculant les gens sur mon passage lorsque des mains me retiennent.
« Alec... »
« Ne me touche pas, ne me touche pas, s'il-te-plait... ne me touche pas » et j'ai sombré.
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« Si c'est le pardon que tu cherches, tu l'as par principe, de l'eau à couler sous les ponts depuis ... il me semble... j'ai...refait ma vie tu sais depuis » mentis-je jaugeant sa réaction.
La surprise se lit sur son visage, il me semble avoir intercepté un éclat particulier dans ses yeux, serait-ce de la jalousie ?! Impossible !
« Je vois... merci pour ton pardon» dit-il dans un soupir « Puis-je te demander qui...qui est l'heureux élu ? »
A ces mots, c'est la panique intérieure, vite Alec trouve quelque chose, un mensonge plausible et rapidement. Après quelques instants, c'est avec un calme olympien que je lâche :
« Underhill et moi sommes très heureux actuellement »
Je suis officiellement dans la merde.
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I don't want the world
RomansaAlec Lightwood est parti il y a de ça cinq ans, suite à sa rupture avec Magnus. Après une longue période difficile pour lui, son retour à l'institut de New York est recommandé. Comment va se passer son retour? D'après les dernières informations, le...