Chapitre 10 : Ombres et lumières

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Je suis réveillé par un rayon de soleil contre mes yeux, me dérangeant par la même occasion. J'ai l'impression de ne pas avoir aussi bien dormi depuis...longtemps. Je m'étire de tout mon long comme un chat, cependant, mon geste est suspendu en sentant quelque chose contre ma main me faisant ouvrir les yeux d'un seul coup. Je vois Magnus me regarder, ses yeux de chat toujours présents depuis hier soir et c'est là que la réalité me frappe par rapport aux évènements d'hier soir. Je ne peux m'empêcher de détourner la tête, rougissant mais un léger sourire sur mes lèvres.

Il tourne ma tête de sa main à ce moment là m'obligeant à le regarder. Son geste est fait avec tellement de douceurs, comme si j'étais une chose précieuse et fragile. Je tourne mon corps de trois quarts pour lui faire face, passant mon bras sous ma tête. On se fixe sans parler pendant un long instant, je vois dans son regard une sorte d'adoration mêlé à de la crainte. Ses yeux semblent vouloir me dire quelque chose que je ne comprends pas sur l'instant. Je fronce les sourcils et lui lance un regard interrogatif. Cette fois ci, c'est lui qui détourne le regard et s'apprête à se lever. Je suis pris d'un seul coup d'un élan de panique et attrape sa main le tirant vers moi. Par la force de mon geste, il se retrouve assis dos à moi.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » lui demandais-je. Ma voix toujours emprunte de panique face à cet abandon forcé de constater que je ne peux plus lutter de ne plus l'avoir près de moi. Pas après cette nuit.

Il lâche un soupir et baisse la tête, ne souhaitant plus me regarder. Ce geste a le don de renforcer ma panique et mes pensées sombres reprennent leurs chemins habituels. Je lâche sa main et involontairement je serre fort mon poing, sentant mes ongles s'enfoncer dans ma chair. Je commence peu à peu à ne plus pouvoir gérer la crise, la sentant monter en moi crescendo. Cette fois, c'est la panique de faire une crise devant autrui qui prend le pas et je commence à descendre du lit précipitamment cherchant mes vêtements de manière frénétique et désordonné. Par ancienne habitude, j'ai coupé ma respiration afin de ne pas craquer. Sachant que je ne pourrais pas quitter l'appartement sans avoir gérer avant, j'essaie de contrôler ma voix sans le regarder.

« Est-ce ... Est-ce que je peux utiliser ta salle de bain ? » les derniers mots sont lâchés rapidement. Malgré moi, j'ai lâché un rapide coup d'œil vers mon amant de la veille et c'est dans un sursaut que je le retrouve derrière moi ne l'ayant pas entendu arriver. Aucun réflexe pour un shadowhunter entendis-je ma voix intérieure.

Ce sursaut m'ayant fait respirer, je me plis soudainement en deux, les jambes flageolantes. Je sens une paire de bras m'encercler avec force me maintenant contre lui et je ne peux retenir les larmes débordant mes yeux et les sanglots dans ma gorge. Comme plus maître de moi-même, je griffe mes bras maintenus le long de mon corps, tout en me débattant. Pathétique, je suis pathétique. Après quelques instants, je sens sa magie agir sur moi, un élan de bien-être me réchauffe le corps. Je sens mes mains s'arrêter petit à petit enfin et c'est dans cet élan de calme que j'entendis que l'on me parlait à mon oreille. « Calme toi je t'en supplie... arrête Alexander... tu te fais du mal... arrête s'il-te-plait... chut.... Je suis là... Mon amour... ». Je m'oblige peu à peu à l'écouter retrouvant un semblant de calme et de paix intérieure. Je me déteste tellement quand je suis comme ça. Après ces émotions, c'est la honte qui prend le pas. C'est donc d'une voix piteuse que je lance :

« Je suis désolé »

Tout en disant cela, je jette un rapide coup d'œil vers mes bras qui sans surprises sont couverts de marques rouges, sans saignements tout de fois. Je cherche ma stèle à l'arrière de mon jean pour tracer une Iratze voulant cacher le plus rapidement possible ce qui vient de se produire.

I don't want the worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant