Léon
J'me réveille en soupirant. Comme d'habitude, j'suis debout avant mon réveil. J'ai du mal à dormir la nuit, même si j'prends des somnifères. C'est ma mère qui me force à les prendre, mais j'lui cache bien qu'ils me font pas d'effets.
J'mange mon petit-déjeuner vite fait et j'sors de la maison.
- Léon, attends !
C'est ma mère qui crie comme ça. J'imagine que j'ai oublié de prendre mon repas de midi comme d'habitude. Enfin, "comme d'habitude".
Ma mère est la seule personne qui me reste dans ma famille. Mon père est parti quand j'avais même pas un mois, et mes deux grands-parents sont morts avant que je ne naisse. Ma mère n'a pas eu d'autres enfants.
Alors on vit seuls dans un appartement d'immeuble pourri.
"Comme d'habitude", je sais que ça lui fait plaisir de courir derrière moi pour aller me donner mon repas de midi. Elle a pas grand chose à faire de ses journées, puisqu'elle s'est faite virée de son travail. Du coup, c'est moi qui en ai trouvé un. La mécanique et les motos, c'est ma passion, alors je travaille dans un garage au coin de la rue. Juste assez de quoi nous faire vivre.
- Ah, merci maman. Je t'aime.
- De rien. Je t'aime aussi. Passe une bonne journée à l'école ! qu'elle me dit, en souriant.
J'sors de l'immeuble et j'prends ma moto. Comme d'habitude, j'ai aucune motivation. J'préférerai mille fois le garage. Mais bon, j'suis obligé d'aller en cours, si j'veux faire un métier bien payé.
Cinq minutes de route, c'est pas grand chose. J'suis plutôt chanceux sur ce coup là. J'arrive enfin à l'école. 7h43. J'entre dans le collège.
J'dois trouver Léa. Après tout, j'suis censé être son petit ami. C'est ce que toute l'école dit, mais je le dis aussi. Elle, je sais pas. En fait, j'en sais rien. Pourquoi est-ce que je me ?...
Avant que j'puisse continuer à réfléchir, un mec me pousse par l'épaule. Je lève la tête et reconnaît la tête du mec.
Arthur Rodrigo. C'est un mec dans ma classe et celle de Léa. C'est une vraie ordure. Il adore s'en prendre aux moins forts que lui. Et apparemment, il se tape toutes les meufs qu'il veut. Pire, il joue au foot.
- Pardon, mec, qu'il s'excuse faussement.
- Espèce de... que j'commence. Tu pourrais au moins t'excuser.- J'parle pas aux mecs comme toi.
Soudain, il se fait bousculer à l'épaule, comme on m'a bousculé moi juste avant.
- Normal que tu ne saches pas parler aux mecs comme lui, tu ne sais pas aligner deux mots, dit la mystérieuse personne.
Je vois pas son visage. Juste son manteau beige qui virevolte quand il monte les marches.
- Quel connard, qu'Arthur dit. Ça ira pour cette fois.
Et il monte lui aussi les escaliers et prend l'ascenseur. Je me remémore le mec qui l'a bousculé. J'me demande qui ça peut-être.
Je monte jusqu'au cinquième étage. Léa est souvent là avec sa meilleure pote. J'sais pas son nom, alors je la surnomme la girafe.
Quand j'arrive, j'les vois les deux avec Julie-Lou. Apparemment, elles la détestent. Mais j'comprends pas pourquoi, puisque Julie traîne tout le temps avec Léa. Du coup j'viens souvent voir Julie-Lou pour qu'elle m'explique des trucs sur Léa. Elle en sait beaucoup sur elle.
- Salut Julie ! que j'dis.
- Oh, salut. Ça va ? qu'elle dit, un peu ennuyée.
Léa et sa pote s'en vont en couinant comme des souris. J'ai jamais compris les meufs ni pourquoi elles faisaient des bruits sortis de nulle part.

VOUS LISEZ
Les roses blessent
Teen FictionFête d'anniversaire. Léa rencontre le regard bienveillant de Timothé, le petit ami de sa cousine. Leur rencontre changera à jamais la vision de l'amour de la jeune fille. Nuit de printemps. Léa se dispute avec son petit ami, Léon. Leur couple risque...