Léa
Je n'en revenais pas. J'avais réussi à embrasser le garçon que j'aimais ! Alors qu'il était censé être en couple avec ma cousine ! Je n'éprouvais aucune pitié pour Beatriz. Elle ne méritait pas Timothé. En fait, méritait-elle de vivre après avoir abandonné quelqu'un sur le bord de la route. Méritait-elle de vivre après toutes les choses qu'elles m'avaient dite ? Je ne savais pas.
Après s'être embrassés dans la forêt, Timothé et moi nous sommes quittés, embrumés par le brouillard de l'amour. En tout cas pour moi, personnellement. Il m'a raccompagné chez ma grand-mère, et il est ensuite rentré chez lui. Sur le pas de la porte de mon entrée, il n'a pas pu résister à l'idée de m'embrasser.
- Ça te dit qu'on se voit demain ? demanda-t-il, après que nos lèvres se soient touchées. Avant midi, s'te plaît.
- Avant le vote ? murmurais-je, étonnée. Tu n'as pas... oublié ça, au moins, hein ?
Il ne quitta pas mes yeux du regard. Il regardait au plus profond de moi. Était-il en train d'explorer les méandres de ma personnalité, de mon être ? Rien que d'imaginer, ça me faisait rougir. Je détournai le regard, gênée.
- Oui, je sais qu'il y a le vote un peu avant ça... Mais ne t'en fais pas, ça n'a rien à voir. J'ai juste... dit-il en mettant sa main sur ma joue et en m'embrassant une seconde fois, j'ai juste envie de passer un peu de temps avec toi, tu comprends ?
J'hochai la tête, sans dire un mot. À quoi bon ? J'étais satisfaite. Non, c'était bien plus que ça, j'étais comblée. Toute ma vie, j'avais rêvé de tomber amoureuse. Réellement amoureuse. Je voulais aussi que la personne m'aime aussi en retour, de manière réciproque. Et au fond de moi, je souhaitais aussi que ce soit quelqu'un de populaire, de musclé... et avec un gros engin. Comme dans mes romans, quoi. À croire que j'étais la protagoniste de l'un d'entre eux !
- On se retrouve sous le parking à vélo à huit heures, ça te va ? dit-il, toujours en me fixant.
- Ça marche... répondis-je à voix basse. Alors à demain, j'imagine.
- À demain, mon amour.
Mon amour.
Il venait de me donner un surnom. Un surnom que se donnent les personnes qui sont dans une relation. Est-ce que ça voulait dire que j'étais en couple avec lui ? Je ne pensais qu'à ça sur le chemin de mon appartement. Alors c'était officiel, nous étions ensemble. Suis-je bête, c'était pourtant évident. S'il ne voulait pas que l'on soit ensemble, pourquoi m'aurait-il embrassé ! Quelle idiote je pouvais faire, parfois.
Je m'allongai dans le lit, toujours pensive. Timothé. Il ne partait jamais de mon esprit, il ne quittait jamais mes pensées. Je nous imaginais déjà, demain, à pavaner main dans là main. Quel beau couple nous formions.
C'est sur cette pensée que je m'endormis, sans oublier d'avoir mit un réveil au préalable pour ne pas me réveiller en retard demain matin.
***
Je me réveillai en sursaut. Était-ce le lendemain matin ? En regardant autour de moi, je compris vite que ce n'était absolument pas le cas. Je reconnais instantanément les lieux. Murs, sols, porte, plafond. Tout était rouge. Quant à moi, j'étais au centre de la pièce, allongée dans un lit carmin aux couvertures cerises.
Avant même que je ne puisse sortir du lit, la porte devant moi s'ouvrit. Un homme entra dans la pièce. C'était le même que d'habitude. Un mètre nonante, cheveux bleus : je ne pouvais me méprendre. Dans sa main, il avait une sorte de fouet. Je n'avais jamais vu ça auparavant, sauf dans les films, quand ils faisaient une blague sur le cul. Dangereusement, le garçon s'avança vers moi. Il se mit au bout du lit, à l'opposé de moi.
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Les roses blessent
Novela JuvenilFête d'anniversaire. Léa rencontre le regard bienveillant de Timothé, le petit ami de sa cousine. Leur rencontre changera à jamais la vision de l'amour de la jeune fille. Nuit de printemps. Léa se dispute avec son petit ami, Léon. Leur couple risque...