Chapitre Huit

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EVER
28 novembre 2014
   
 
La jeune femme ne savait pas quoi rajouter devant le métis. Il savait qu'elle n'avait pas eu d'informations. Zayn était quelqu'un qui observait les gens, et il l'avait bien cerné. Toutes les progressions qu'elle avait pu faire dans sa mission venaient de retomber d'un coup.
   
—— Je ne sais pas ce que tu veux, mais tu es une grosse psychopathe, s'exclama le brun.
   
La blonde restait interdite, devant les révélations du chanteur. Elle ne savait plus quoi faire. Elle prit sa tête dans ses mains et commença à se masser les tempes. Elle détestait quand les autres avaient de l'avance sur elle. Surtout quand elle était en mission.
   
—— Pourquoi m'avoir offert ce verre en sachant que je ne suis pas honnête avec toi ? réussit-elle à prononcer.
—— Parce que je veux savoir pourquoi tu cherches à faire ça. Tu n'es pas une fan. Je le sais. Je le sens. Je connais parfaitement la réaction des fans quand nous sommes parmi elles, déclara-t-il, en se rapprochant d'elle, par dessus la table qui les séparait. Et puis, il faut bien que je mette un peu de piquant dans ma vie, parce qu'elle est d'une monotonie incroyable.
   
Ever n'en croyait pas ses yeux. Ce garçon était tellement imprévisible qu'elle en avait le tournis. A moins que ce ne soit le whisky qu'elle venait d'ingurgiter.
   
Elle croisa le regard du métis, et elle eu cru y déceler un sentiment assez rare dans ce genre de situation : de l'excitement. Il était prêt à découvrir ce pourquoi Ever s'acharnait, et ça lui faisait peur à présent.
   
Soudain, la jeune femme se leva, et manqua de renverser la table avec tout son contenu. Elle attrapa son sac, et bredouilla une excuse bidon. Elle se dirigeait vers la sortie à grands pas. Malheureusement, il était plus rapide qu'elle et il réussit à intercepter avant qu'elle ne quitte la boîte.
  
—— Tu ne t'en tirera pas comme ça, souffla t-il à la figure d'Ever.
   
Des relents d'alcool arrivèrent jusqu'à ses narines. Elle détourna le regard sur l'emprise du métis sur son bras droit. Il l'empêchait d'avancer. Alors elle tira d'un coup sec sur son bras, et il se baissa avec. Elle en profita pour lui mettre un coup de genoux dans le menton, et de le pousser par terre avec son pied. Puis elle s'en alla en courant, priant désespérément pour que le basané ne soit pas entrain de la suivre.
  
Il était trop tard pour prendre le métro, alors elle décida de rentrer à pied, en courant sous la pluie battante. Elle ne devait être qu'à vingt minutes de l'hôtel. Elle accéléra et tourna dans une ruelle peu éclairée et assez sombre. « C'est plus le genre de rue que j'ai l'habitude de voir » pensa-elle. Les rues, après le Bombardement, étaient toutes ressemblantes à celle-ci. Tout à coup, Ever entendit des pas derrière elle. Elle s'empressa de se cacher derrière des poubelles, espérant ne pas être visible.
   
Il y avait plusieurs personnes qui s'avançaient dans la ruelle, Ever pouvait compter les sons de leurs pas. Ce n'était pas Zayn, elle en était sûre. Elle hésita à sortir de sa cachette, pour courir et fuir les hommes, ou les affronter. Son cœur commençait à battre de plus en plus fort. Elle n'avait aucune idée de qui pouvait être ces personnes.
  
Alors elle sortit, se leva d'un seul coup, et entreprit de courir. Mais elle s'arrêta net quand un homme tout en noir s'approcha d'elle, en pointant un revolver en sa direction.
   
—— Eh Edgar, j't'avais bien dit qu'y avait quelqu'un ici, lança l'individu, sans quitter Ever des yeux.
   
Un autre type les rejoignit. Il devait s'agir d'Edgar. Ever n'osait bouger, elle savait que si elle bougeait d'un pas, il tirerait. Edgar se rapprocha, et la fixa avec un air mauvais.
   
—— T'es qui ? Qu'est ce que tu fais là ? S'enquit-il.
—— Personne, et je veux m'en aller, tenta Ever, en lorgnant sur la route derrière les hommes.
   
Elle remarqua aussi qu'une autre personne se tenait dans un coin. Elle pût distinguer la forme d'un pistolet dans sa main. Même si elle arrivait à immobiliser celui qui tendait son flingue sur elle, il resterait toujours le deuxième.
  
Soudain, quelqu'un d'autre apparu, quelqu'un qu'elle connaissait. Et il vit directement la détresse dans les yeux de la blonde. Il observa la situation, et hocha la tête en direction d'Ever. Elle avait comprit.
   
Tout se passa rapidement. Zayn sauta sur l'homme au pistolet qui se tenait en arrière, pendant qu'Ever s'attaqua à celui qui la menaçait. Elle lui arracha le revolver des mains, sans qu'il n'eut le temps de faire quoi que ce soit. Elle lui envoya un coup bien placé, et continua sur Edgar. En un rien de temps, elle mit les deux types K-O. Elle jeta un coup d'oeil sur Zayn, qui semblait un peu paniqué. Il avait réussi à maîtriser l'homme qui se tordait de douleur à terre. Ever se précipita sur lui, et lui appuya fortement sur la carotide. Le voyou ne bougeait plus, elle l'avait endormi. Elle attrapa le brun par le poignet et l'entraîna hors de cette ruelle.
   
—— Je ne sais pas comment tu as fait pour me retrouver mais... merci, déclara-t-elle une fois être arrivé dans un quartier de Londres plus éclairé et plus peuplé.
—— A vrai dire, je ne sais pas non plus, avoua le jeune homme. J'ai juste marché. Puis je t'ai vu, en détresse au milieu de ses hommes.
   
Zayn avait raison, Ever avait été dans une très mauvaise posture, qui aurait pu lui coûter sa vie, et donc celle des One Direction. Sans Zayn, elle n'aurait sûrement pas eu l'occasion de défier les trois colosses à la fois. Elle n'aimait pas savoir qu'elle avait été faible, que pour une fois elle ne contrôlait pas la situation.
   
—— Je ne sais pas si j'aurais du t'aider, en fin de compte. Tu m'as littéralement démoli l'intérieur, tu sais, s'exclama le métis, en se frottant l'abdomen. Et puis, j'étais pas sensé t'aider, mais plutôt te rendre la monnaie de ta pièce.
   
Ils étaient maintenant arrivés au bord de la Tamise, et se promenait le long du fleuve. Malgré l'heure tardive, la ville était toujours animée, si bien que Zayn et Ever n'était jamais seuls.
   
—— Désolée, mais tu posais trop de questions, surtout sur des choses qui ne te concernent pas,déclara la blonde, en posant ses yeux sur le London Eye.
—— Excuse moi, mais t'es vraiment bizarre comme fille, alors j'ai juste voulu en savoir plus, comme n'importe qui. Et puis le fait que t'ai volé le téléphone de Niall pour nous retrouver est juste flippant, grimaça le garçon.
—— Je ne l'ai pas volé, je l'ai trouvé, souffla-t-elle. Combien de fois je vais devoir te le dire ?
—— Jusqu'à ce que tu me dises la vérité, dit-il en arrêtant.
  
Ever fit de même, et se tourna vers lui. Elle avança pour réduire au maximum l'écart entre eux. Elle le regarda dans les yeux, essayant de lire dans le garçon. Elle se sentit soudain mal, à propos de toutes ses cachotteries. Pourquoi ne lui dirait-elle pas simplement qu'il court un danger, et qu'il ne doit pas bouger de chez lui le 24 décembre au soir ? Sûrement parce que le garçon ne la croirait pas, qu'il lui poserait encore plus de questions, qu'il préviendrait la police, et Ever se retrouverait coincée.
   
—— Arrête de me mentir, Ever, souffla-t-il en fermant les yeux. Je sais que l'on ne se connaît pas vraiment tout les deux, mais je... j'ai besoin que tu me dises ce que tu nous veux. Ce que tu me veux.
   
Elle ne lui répondit pas tout de suite. D'ailleurs, elle ne savait pas quoi ajouter. Ce garçon la surprendrait toujours, il était d'une logique et d'une intelligence inébranlable. Il la rendait folle. Elle réalisa enfin que Zayn était très proche d'elle, elle pouvait sentir son souffle sur son visage. Bizarrement, son cœur s'accéléra et elle eu plus de mal à respirer. Le brun le remarqua. Il amena sa main sur son visage, et lui caressa doucement la joue.
  
Ever se surprit à aimer ça, et à en souhaiter plus. Elle était prête à fermer les yeux pour mieux apprécier ce touché, mais se ressaisi quand Zayn reprit la parole.
  
—— Ever, tu peux tout me dire, je t'écouterais.
—— Je... je dois m'en aller, fit-elle en se retirant brusquement de l'emprise qui s'était construit autour d'eux.
—— Attends, la retint-il. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi compréhensible avec toi, tu es juste tellement mystérieuse, je ne devrais même pas être là avec toi, j'airais même du te laisser entre les griffes de ces types, tout à l'heure. Mais il y a quelque chose qui m'attire vers toi, comme si tu avais un pouvoir. Je ne sais pas ce que tu me veux, Ever, mais je ne compte pas en rester là. Tu sais, ma vie n'est pas terrible en ce moment, elle est même assez déprimante. Mais depuis que je te connais, je peux t'assurer que tu y a remis du piquant, je veux découvrir ce que tu caches, et tu ne m'en empêchera pas.
   
La jeune femme ne savait même pas pourquoi elle allait faire ça, mais elle en avait envie. Elle savait que rien ne lui en interdisait, alors elle se rapprocha du chanteur, et le serra dans ses bras. Peut être était-ce la confidence sur sa vie, et sur ce qu'elle représentait dedans lui avait poussé à faire ça. Mais elle sentait qu'elle devait lui donner cette accolade protectrice et rassurante.
  
Elle sentit les bras du métis se refermer autour de sa taille, et elle pouvait deviner ses muscles se détendre sous l'étreinte. C'était ce qu'il avait besoin, et elle n'en avait pas idée. Le garçon était malheureux dans sa vie, elle le ressentait à l'intensité à laquelle il la serrait dans ses bras. Sa mission était de les sauver. Et ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle était déjà entrain d'en sauver un.
  
Cette étreinte était le début de quelque chose, ils le savaient tout les deux.
 


ZAYN
28 novembre 2014
  
 
Doucement, elle se retira de ses bras, et relaissa le vide revenir en lui. Elle avait rallumé un feu chez lui qui depuis longtemps s'était éteint. Malheureusement, si elle ne l'entretenait pas, ce feu risquerait vite de s'éteindre. 
   
Il ne le retint pas quand elle recula. Il la laissa s'en aller, en suivant chacun de ses mouvements. Il resta planté sur le trottoir jusqu'à ce que la blonde disparaisse. Puis il revint à lui, et s'empressa de rentrer, pour pouvoir être à peu près en forme pour le lendemain.
   
Quand il se réveilla, il fut surprit de se retrouver requinqué, revigoré. Depuis plusieurs mois, le garçon manquait cruellement d'énergie, mais il se trouvait que ce matin, elle soit en partie revenue. Il avait envie de faire de grandes choses de sa journée, de ne pas rester chez lui à rien faire, se tournant les pouces et se morfondre sur ce que sa vie était devenue. Une vague d'optimisme le traversait et il avait bien l'intention de l'exploiter avant qu'elle s'en aille.
   
Et pour une fois depuis longtemps, quand il passa devant Starbucks, il commanda un cappuccino, au lieu d'un café noir sans sucre qui lui rappelait combien sa vie était amère. 

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