Chapitre Dix-Huit

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EVER
 
24 décembre 2014.
 
Ever se réveilla fatiguée ce matin. Elle n'avait même pas envie de se lever. Elle regarda autour d'elle et s'aperçut qu'elle était dans le lit de Zayn. Il avait dû la porter quand elle s'est endormie sur le tapis. Elle se redressa et se frotta les yeux à l'aide de ses points. Ses paupières lui faisaient mal. Elle arrêta alors, et essaya de regarder à travers la pièce. Zayn n'était pas là. Il n'avait même pas laisser de mot. Harry non plus, mais lui devait passer la journée à un shooting.
  
Elle sortit à contre coeur du lit et se dirigea vers la salle de bain, où elle fit couler l'eau. Elle se déshabilla lentement, et pénétra sous la pluie chaude qui jaillissait. Elle resta un long moment immobile, profitant de la chaleur que lui offrait l'eau. Puis elle entreprit de se laver avec le shampoing de Zayn. Dès que l'odeur se fit parvenir, elle reconnut celle du chanteur. Et elle s'écroula en sanglots, glissant le long de la parois.
  
  
  
Elle ressortit de la salle de bain une heure après, un peu plus requinquée que tout à l'heure. Mais elle n'avait quand même pas faim. Déterminée, elle rapatria toutes ses affaires dans sa valise. Quand elle passa devant le tee shirt que Zayn avait porté hier soir, elle l'attrapa, le renifla et l'enfourna dans son sac. Elle laissa sa valise dans le salon, et s'assit sur le canapé. Puis pour se changer les idées, elle alluma la télévision et regarda sans comprendre l'émission qui se déroulait.
 
Zayn rentra environ trente minutes après qu'Ever se soit installée. Il portait seulement un survêtement et était dégoulinant de sueur. Il avait dû aller courir. La blonde ne jeta même pas un coup d'œil au jeune homme, elle ne cilla même pas, continuant de fixer le poste de tv. Il passa droit devant elle, et disparu dans la salle de bain. Elle ne savait plus quoi faire à ce moment-là. Elle avait envie de rien faire. Elle se sentait faible, mais elle savait qu'elle ne devait rien montrer. Ce n'était pas son genre, elle gardait toujours tout pour elle. Mais doucement, elle se transformait en bombe à retardement.
 
Elle se leva, coupa le son de la tv, et écouta le bruit que faisait Zayn l'eau s'était coupé, il n'allait plus tarder à sortir. Elle se mit en face du couloir. Quand la porte s'ouvrit, elle leva les yeux et regarda Zayn qui la fixait sans rien dire. Son visage était neutre, sans expression. Comme si la vie l'avait abandonné. « je ne suis même pas encore partie » pensa-t-elle. Il ne portait qu'un caleçon.
 
Puis elle vit le brun s'avancer doucement, lentement. Elle regarda ses muscles se contracter et se décontracter pendant qu'il marchait. Elle se sentait défaillir. Zayn s'arrêta. Un pas les séparait. Elle scruta les yeux du métis, elle essaya d'y déceler quelque chose mais en vainc. Elle s'est elle qui craqua la première. Les larmes roulèrent le long de ses joues, ses lèvres commencèrent à trembler. Et ce fut l'élément déclencheur. Zayn relâcha tout soudainement et s'effondra dans ses bras en sanglots, inconsolable. Elle caressait ses cheveux, et s'agrippa à sa tête. Il lui attrapa les hanches, et l'embrassa à en mourir. Elle laissa sa langue s'accrocher avec la sienne, scellant un pacte pour l'éternité. Elle lui caressa le dos, laissant glisser ses doigts sur sa peau nue si fragile.
 
Elle prit un élan et sauta, enroulant ses jambes autour de la taille du brun, saisissant sa tête entre ses doigts et l'embrassant passionnément. Il déposa ses mains sous ses fesses pour la soutenir. Il la plaqua contre le mur, décolla ses lèvres des siennes, et glissa dans son cou. Elle releva le tête, tendant son cou sur le côté. Il la porta jusque dans la chambre, sans cesser de l'embrasser partout. Il la déposa doucement sur le lit. Quand elle le regarda enfin, elle vit qu'il pleurait toujours. Elle caressa tendrement ses joues, et les embrassa, pressant ses paupières pour essayer de contenir son émotion. Mais en vainc.
 
Alors tout se passa rapidement, elle lui ôta son caleçon, et il la déshabilla. Ils se retrouvèrent nus. Puis elle se jeta sur lui, et déversèrent leur tendresse en s'assemblant.
 
 
 
 Ça va être long ces mois sans toi, dit Zayn, en caressant du bout des doigts le dos d'Ever.
 Je le sais bien, pour moi aussi ça va être long, même plus que pour toi.
 Comment-ça ? Demanda le garçon en se redressant.
 Quand je vais rentrer, je vais devoir tout programmer pour partir en 2015, expliqua-t-elle. Je vais devoir préparer tout les détails. Et bien évidement, je ne vais pas partir seul. D'autres membres de l'Établissement des Services Secrets Internationaux vont venir. Je ne peux pas lutter seule contre le Bombardement. C'est impossible.
— Il faudra se donner un lieu de rendez-vous pour quand tu arriveras.
— Je viendrais te voir dans ton appart' ne t'en fait pas pour ça.
— Et si tu ne te rappelles plus où j'habite ? Si tu l'oublies au cours du temps ? L'interrogea-t-il.
— Jamais.
 
Il ne répliqua pas. A midi, ils se firent livrer des suchis, avec lesquels Ever se régala pour la première fois.
 
— Le poisson est très rare chez nous. L'eau a été irradiée, et tout les poissons sont morts lors du Bombardement. Entre temps, certains sont réapparus, mais n'ont pas survécu aux deuxièmes bombes. Seuls ceux qu'on avait gardés dans des bassins sont vivants.
 Perso je pourrais pas vivre sans poisson, répondit Zayn.
 
« Moi c'est sans toi que je ne pourrais pas vivre » pensa-t-elle, alors qu'il engloutissait une énorme bouchée.
 
 
 
L'après-midi se déroula assez calmement. Ever profita au maximum de Zayn. Ils sortirent prendre l'air, et Ever s'acheta même quelques souvenirs stupides et inutiles, qu'elle finira surement par jeter un jour ou l'autre.
 
Mais quand la nuit commença à tomber, la blonde ressentit une boule qui commençait à grossir dans son ventre. Elle regardait Zayn se préparer, et s'habiller. Ce soir, elle partait. Elle n'allait même pas pouvoir assister à l'anniversaire de Louis. Ni même au réveillon de Noël. Mais ce qui lui pesait le plus, c'était de devoir se séparer de son âme-sœur, rencontré par hasard dans un monde qui n'est pas le sien.
 
Dix-huit heures. Les garçons s'étaient donnaient rendez-vous à la demi devant l'appartement de Zayn. Le jeune homme sortit de la salle de bain et vint enlacer doucement Ever, qui était assise sur le lit. Elle referma ses bras autour de ses épaules, et respira profondément son parfum. Parfum qu'elle n'oubliera jamais.
 
 Allez, on va descendre ta valise et attendre les garçons, fit-il en se détachant d'elle, mais en la fixant droit dans les yeux.
 
Il lui fit un petit sourire, auquel elle répondit. Elle attrapa la main qu'il lui tendait, et il la guida dans le salon. Il attrapa sa valise tandis qu'Ever enfila son manteau. Puis ils sortirent. Ils durent attendre dix minutes avant que les garçons n'arrivent.
 
 Hey salut Ever, lança Niall en la serrant dans ses bras. Comment tu vas ?
 Ça peut aller, entonna-t-elle alors qu'elle s'efforçait de ne pas craquer.
 
Le blond n'ajouta rien, mais les autres garçons vinrent la prendre dans leur bras.
 
 Il faut qu'on y aille, on est déjà pas mal en retard les gars, remarqua Liam. Ever, on se reverra bientôt j'espère.
 
Elle lui sourit et regarda les garçons monter dans le van. Seul Zayn restait planté devant elle.
 
 Passe une bonne soirée, lui dit-elle. Surtout amuse-toi et ne bois pas trop.
 Tu me connais, lui répond-il avec un sourire en coin.
 Oui, et je sais que tu aimes beaucoup le Malibu, lui rétorqua-t-elle, en levant la tête vers lui et en scrutant son regard.
 
Il ne tarda pas à déposer ses lèvres sur les siennes. Ce fut un baiser doux mais passionné à la fois. Ever le retenait par les revers de sa veste. Mais très vite, la réalité les rattrapa.
 
 A bientôt, Mademoiselle Blackwell, s'enquit Zayn, caressant sa joue.
 Monsieur Malik, ce fut un réel plaisir de partager ces journées et ces nuits auprès de vous. Ça va me manquer. Je ne regrette pas du tout d'avoir été dans cette boîte de nuit et d'avoir fait chanter Niall pour vous revoir.
 Moi non plus, je ne regrette pas que tu m'aies utilisé à ces fins-là, termina-t-il en déposa un tendre baiser sur la joue d'Ever. Il fit glisser ses mains sur ses bras pendant qu'il reculait. Il arriva au bout de ses doigts qu'il fut obligé de lâcher. Avant qu'il ne rentre dans la voiture, Ever lui adressa une dernière chose :
 Je t'aime Zayn. Et ça, je ne l'oublierais jamais.
 
Le brun se retourna et elle vit une larme glisser sur sa joue.
 
 Tu es la femme de ma vie, j'attendrais que tu reviennes. Je t'aime, Ever.
 
Et la blonde le vit monter et refermer la porte du van. L'engin démarra automatiquement et il commença à s'éloigner.
 
Mais avant qu'il ne puisse tourner, il y eu une énorme explosion qui projeta le van plusieurs mètre en arrière. Ever eu juste le temps de lâcher un cri d'horreur avant de voir plusieurs hommes se diriger vers elle. Elle ne les reconnut pas. Mais ils arrivaient à grands pas. Ils étaient quatre.
 
 Ever Blackwell ? Lança le premier, qui devait être le chef.
 Zayn... fut ce qu'elle murmura en premier. Puis les larmes coulèrent alors qu'elle réalisait ce qu'il venait de se passer.
Derrière elle, la fumée s'évaporait du van pendant que le feu ravageait tout. Les secours n'allaient pas tarder.
 
 ZAYN ! Hurla t-elle à se déchirer la gorge.
 
Elle voulut courir pour le rejoindre, mais deux des hommes la retinrent.
 
 Laissez moi passer ! Laisser moi le voir ! Leur cria t-elle. Elle gigota avec tant d'énergie qu'elle put s'échapper. Elle courut aussi vite qu'elle le put et entreprit de percevoir quelque chose dans le van. Mais elle ne pouvait pas s'y engouffrer sans se brûler. Alors elle se laissa glisser à terre en sanglots.
 
Une alarme retentit, et elle vit arriver les pompiers, puis la police. Les hommes descendirent en vitesse, et déroulèrent le tuyau pour asperger la voiture d'eau.
 
 Mademoiselle, vous ne pouvez pas rester là, c'est trop dangereux. Reculez.
 
Elle ne vit même pas qui lui prononça ses mots. Elle fixait la voiture renversée sur le côté. Les hommes passaient devant elle. Elle regarda l'eau arroser le feu et l'éteindre. Le SAMU arriva, et des civières aussi. Un pompier s'engouffra dans la voiture et ressortit avec un corps. Niall. Elle blêmit en voyant son corps inactif. On le déposa sur une civière et il partit dans une ambulance. Un autre. Louis. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi on mit Louis dans une civières et qu'on le recouvrit entièrement d'une sorte de tissus gris. Mais elle entendit.
 
 Mort sur le coup. Comme les deux autres, derrière.
 
Elle regarda Harry et Liam se faire porter et emballer. Puis le corps de Zayn apparut. Elle reconnut à peine son visage tellement il était brûlé.
 
 ZAYN ! Explosa-t-elle, en se relevant et en courant vers le garçon.
 
On le posa sur une civière, et elle lui attrapa doucement les mains.
 
 Je t'en supplie Zayn. Je veux que tu vives. Je veux que tu m'attendes, comme tu m'as promis de le faire. Zayn. Je t'aime. Tu ne peux pas me laisser. Je ne veux pas que tu partes. Zayn, hurla-t-elle.
 
Mais on l'écarta. Elle reconnut les quatre hommes de tout à l'heure.
 
 QUI ETES-VOUS ? Cria-t-elle, en les regardant, des larmes brouillant sa vision.
 Mademoiselle Blackwell, c'est ce que j'essayais de vous expliquez si vous n'aviez pas tenté de vous enfuir. Nous venons du futur. Nous travaillons pour le Gouvernement. On nous a dévoilé les plans de l'ESSI récemment et on a eu vent de la machine à retourner dans le temps. Ce genre d'engin n'a pas lieu d'exister et d'être à disposition de civil comme vous.
 Mais pourquoi avoir fait exploser cette voiture ? Lança-t-elle, vidée et dépitée.
 On ne doit pas changer le cours du temps. La mort des One Direction a été programmé naturellement à ce moment-là. Vous les avez peut-être sauvé du bus qui devait leur rentrer dedans mais sachez qu'on est en train de remédier à ce problème. Les personnes du bus sont actuellement en train de mourir. L'histoire ne doit pas être changer.
 
Sur ce, les quatre hommes saisirent Ever et l'emmenèrent avec eux. Elle essaya de se débattre mais la force des hommes était telle, qu'elle fut obligée d'y renoncer.
 
Puis tout se passa vite. Ils la guidèrent derrière une maison. Elle sentit leur poigne, puis elle vit du noir. Elle eut l'impression de flotter, et son estomac de se soulever. Ça dura quelques secondes. Puis elle ouvrit les yeux et se retrouva dans une salle remplit d'écran et de boutons. Des robots arrivèrent pour la saisir et l'emmener. Elle reçut une piqûre.
 
 Zayn... Tiens bon, je reviendrais.
 
Ce fut les seuls mots qu'elle prononça avant de s'écrouler. 

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