ZAYN.
8 décembre 2014
—— Harry, écoute ce que je vais te dire, bordel ! s'écria Zayn, en croisant les bras sur son torse.Cette nana, elle m'a sauvé. Il y a des trucs que je n'ai pas tout à fait compris sur elle, mais je peux te dire qu'elle est sincère, elle ne nous veut pas de mal, ne la méprise pas. Accepte-là comme j'ai accepté le fait que toi, t'es un tombeur et que tu joues avec les sentiments.
—— Attends Zayn, on parle de toi ou de moi là ? s'enragea le bouclé. C'est une malade cette fille, je ne comprends même pas ce que tu lui trouves.
—— Elle est juste naturelle, elle ne cherche pas à s'attaquer à notre célébrité. Je lui fais confiance,dit-il en appuyant sur les mots et en hochant la tête.
—— Tu viens pas de me dire que tu ne sais pas tout d'elle ? dit Harry en fronçant les sourcils.Zayn passa ses mains sur son visage, détendant sa peau et lui par la même occasion. Tout ce qu'il savait, c'est que cette fille comme il disait avait réussi à lui redonner goût à sa vie. Elle était sonsecond souffle, il sentait qu'il pouvait tout lui dire. Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez-lui d'abord votre bonne humeur. Elle était à Zayn ce que l'oxygène était à la vie.
—— Je vais te laisser avec elle, tu lui parles, mais je veux que ce soir quand je rentre, elle soit partie, le menaça Harry du doigt.
Il le vit prendre ses affaires, ramasser sa veste et sortir par la porte en la claquant.
A ce moment, Ever apparut dans le salon. Elle avait remit son pull, Zayn le remarqua. Elle s'approcha doucement de lui, et s'assit sur le rebord du canapé.
—— Eh, qu'est ce qu'il s'est passé ? Lui adressa t-elle, en lui attrapant tendrement les mains.
—— C'est juste qu'il y a une montagne de truc sur toi que je ne sais pas et que je ne peux donc pas expliquer à Harry, fit-il en baissant les yeux. Comme par exemple comment tu m'as sauvé. Comment tu as fait disparaître les flics. Et encore d'autres choses. Ever, j'aimerai pouvoir te faire confiance à 100% mais toi et moi savons que tant que tu ne m'as pas dit ce qu'il cloche, ça ne se fera pas.
—— Je sais bien qu'après tout ce que tu... on a vécu aujourd'hui, je te dois la vérité. Mais tout ce que je vais te dire va sûrement te paraître fou. Je ne sais pas comment le dire, je ne l'ai jamais dit d'ailleurs.
—— Dis le simplement, dit-il d'une voix douce et encourageante, en caressant les mains d'Ever pour l'aider.
EVER.
8 décembre 2014
Ce que nous prévoyons arrive rarement ; ce à quoi nous nous attendions le moins se produit souvent. Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée de sa toile.
Ever était assise à côté de Zayn, la peur au ventre. Ce genre de chose ne se disait pas facilement. Ever savait pourquoi elle était si angoissée : la réaction de Zayn. Il était là, tout tendre avec elle, mais une fois qu'elle lui aurait annoncé, elle ne pense pas que le garçon sera dans le même état de zénitude. La peur lui serrait les entrailles, lui donnait mal au ventre. Elle peinait à le regarder dans les yeux.
Mais il n'était plus question de faire demi-tour. C'était le moment. Elle inspira très fortement. Elle savait que ça serait plus facile si elle lui disait directement. Elle n'aimait pas tourner autour du pot, ce n'était franchement pas son truc et ça ne ferait que du stress en plus.
Elle plaça ses mains sur le torse nu de Zayn, essayant de trouver la motivation dans ses pectoraux. Elle traça des lignes sur son corps, évitant ses yeux.
—— Pratiquement 200 ans nous séparent. Je suis née le 30 décembre 2173, dans un monde apocalyptique. Zayn, je viens du futur et je vais devoir rentrer, déboula t-elle.
Le métis ne broncha pas. Il lui faudrait sûrement un moment pour avaler tout ça. Ce n'était pas tout les jours qu'on apprenait que la fille que l'on venait d'embrasser venait du futur.
Déjà, il ne dit rien du genre « t'es complètement folle, ça ne se peut pas de traverser le temps ». Il avait réuni trop de preuve à présent pour ne pas la croire. Le sérum guérisseur. Le pistolet spécial. Le comportement d'Ever. Et le fait qu'il la croyait tout simplement.
Mais il n'osait rien dire, et Ever craignait la suite. C'est vrai après tout, comment est-on sensé réagir à cela ? Elle lâcha ses mains de lui, et vint replacer ses cheveux derrière ses oreilles.
Elle vit Zayn se lever du bord du sofa et se diriger vers le milieu du canapé. Alors Ever comprit que ça voulait dire qu'il était prêt à avoir la suite des explications. Elle savait que c'était son moment, qu'elle ne devait pas se tromper de mots, que l'avenir se jouerait bientôt.
Elle vint se placer à côté de lui, mais tourna ses genoux pour lui faire face. Maintenant la force lui était revenue. Zayn ne l'avait pas repoussé.
—— Je suis un agent secret de l'Établissement des Services Secrets Internationaux, elle commença son histoire. J'ai décidé de rejoindre cette association il y a deux ans, à ma majorité. En 2177, la deuxième vague du Bombardement a emporté mes parents, eux aussi engagés. Je me suis promise que je les vengerai coûte que coûte. Mon frère et moi avons grandi dans notre appartement, personne ne contrôle de nos jours.
Zayn avait plongé ses yeux au plus profond elle, elle sentait qu'au fur et à mesure qu'elle se confiait, il lisait en elle.
—— J'ai reçu toutes sortes de missions dans ma carrière, poursuivit-elle. J'ai sauvé des sans-abri de l'attaque des Robots dans Londres, on a réussi à leur trouver un endroit, mais le truc c'est que l'on est en permanence contrôlé dans cette société. Toi, à côté, c'est le Paradis. Libre comme le vent. On va dire que je représente l'ESSI, et le Commandant m'a choisi pour retourner dans le passé. Je suis la première à tenter cette expérience. Le but premier de la création du retour dans le passé est d'éviter les deux Bombardements. Mais pour éviter celui de 2177, il faut d'abord neutraliser le premier... qui se trouve être en 2015.
—— Mais c'est l'année prochaine ! s'exclama Zayn, retrouvant enfin la parole.
Le garçon ne semblait pas choqué par tout ce qu'Ever venait de lui dire. C'était comme si elle lui avait annoncé une mauvaise nouvelle, pas qu'elle vient du 23ème siècle. Mais d'un côté, elle était contente qu'il ne prennent pas peur. Comme s'il avait déjà découvert ça avant, mais que l'idée était trop folle pour qu'il ne puisse la formuler devant elle. Alors Ever poursuivit, fière que Zayn tienne promesse sur le fait qu'il ne prendra pas peur d'elle.
—— Oui, je sais. Et maintenant que je suis là, on a la preuve que nous pouvons sauver le futur.
—— Donc tu es là pour 2015 ? l'interrogea le garçon.
—— Non, je suis là pour sauver les One Direction de leur mort prématuré le 24 décembre, dans deux semaines environ. Voilà la mission que j'ai reçu. Il ne fallait pas commencer directement par le Bombardement. Alors le Commandant, qui à des ancêtres descendant de Liam a pensé à vous. Je suis sensée être votre sauveuse. Mais j'avais reçu comme ordre de ne pas m'approcher trop près de vous. On m'avait défendu de développer une quelconque relation avec l'un des membres. Je n'étais pas sensé vous parler, mais j'ai pensé que ça fonctionnerait plus pour la mission. Mais apparemment j'ai eu tort.
—— Tu n'as qu'à rester dans le présent, enfin je veux dire ici, en 2014, fit Zayn un peu confus.
—— C'est impossible, mon retour est programmé pour le 24 au soir à 22h, une fois que je vous aurait sauvé. Ce n'est pas moi qui décide, quand j'ai émergé en 2014, on avait prévu le voyage pour 1 mois, et après, je suis sensée m'éclipser aussi discrètement que je suis arrivée.
Zayn soupira, se frotta activement le visage. Il essayait sûrement de tout comprendre, de tout mettre bout à bout. Puis il releva le visage, un sentiment d'anxiété se sentit sur ses traits. Il y avait quelque chose qu'il voulait savoir et n'allait pas tarder à le dire.
Ever lui attrapa les mains, le priant du regard de prendre confiance.
—— Comment va-t-on mourir ? lança t-il, s'attardant sur les lèvres de la blonde plus que nécessaire.
Elle tripota ses doigts, et les fixa pour essayer de se donner du courage. Ce n'est quand même pas tout les qu'on apprend les détails de sa mort.
—— Accident de voiture, dit-elle. Vous allez vous rendre tout les cinq à l'anniversaire de Louis, et le chauffeur ne voit pas arriver un bus sur la gauche, et il... défonce la voiture. Elle avala sa salive avant de reprendre. Tu ne mourras pas sur le coup, mais plusieurs semaines après, tout comme Niall. Par contre les autres, ça va être direct... Désolée.
—— Ne soit pas désolée, c'est pas de ta faute, et puis, je ne vais pas mourir maintenant que tu es là, sourit-il, attrapant le visage d'Ever et déposant un doux baiser sur son front. Tout ce que tu viens de me dire... merci de t'être confiée. Même si tout ça reste vraiment incroyable. J'ai encore un peu de mal à tout avaler mais ça va passer, je pense.
—— Ecoute Zayn, ce que je t'ai révélé doit rester entre nous, tu ne peux pas le dire aux autres membres du groupe, lui avoua t-elle.
—— Mais Harry se pose des questions, il pense que t'es une psychopathe, je suis obligée de lui dire que...
—— Zayn je t'ai fait confiance, ne me trahi pas. Tu peux inventer une histoire sur moi, mais je ne veux pas qu'une personne de plus le sache, lui dit-elle alors qu'elle se leva du canapé. Je vais devoir y aller, il va falloir que je me trouve un autre endroit pour dormir. Ils ont sûrement dû tout enlever dans ma chambre d'hôtel et...
—— Arrête, je ne vais pas te laisser dormir dehors alors que tu m'as sauvé. Tu peux dormir ici, je m'occuperai d'Harry quand il reviendra. Ok , il a dit qu'il ne voulait plus te voir, mais si je lui dis ne serais-ce un minimum de ce que tu m'as dit, ça pourrait le faire.
Ever soupira, et se dirigea vers la chambre de Zayn pour ramasser ses affaires. Elle attrapa la balle qu'elle avait retiré de Zayn et la lui tendit alors qu'il rentra dans la chambre.
—— Tiens, regarde ce que ça t'a coûté de ne pas m'avoir écouté. Et c'est pas toi qui a dû mettre tes doigts dans un ventre pour l'enlever. Sérieusement, t'as eu de la chance que j'avais un sérum sur moi.
Soudain, elle se figea. Quelque chose lui revint en esprit. Sa valise. A l'hôtel. Elle avait encore plusieurs sérums et pas seulement de guérison. Si la police venait à découvrir ce qu'elle cachait, ils n'allaient pas mettre longtemps à comprendre qu'elle ne venait pas de ce siècle. Surtout l'incroyable pouvoir de sa valise à contenir une montagne de chose alors qu'elle avait une taille assez réduite.
—— Je dois juste retourner à l'hôtel, mes affaires, s'ils découvrent tout... Avec un peu de chance, personne n'a encore vidé m'a chambre, lui annonça t-elle.
—— Très bien, je viens avec toi alors, je ne vais pas te laisser y aller seule alors que tu ne viens pas de ce pays, fit Zayn en se relevant du lit où il s'était assis.
—— Je suis de Londres, Zayn, c'est juste qu'on est pas de la même époque, souffla t-elle. Et puis je me suis débrouillée seule depuis que je suis arrivée. Je n'ai pas besoin de la protection d'un chanteur que je suis moi-même sensée protéger d'une mort imminente.
Zayn esquissa un sourire. On aurait dit que le fait de savoir qu'il allait mourir dans deux semaines ne lui faisait rien. Sûrement parce qu'il ne l'avait jamais envisagé et que maintenant qu'Ever était là, il ne l'envisagera pas.
—— Je te comprends, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver, et avoir une star à ses côtés est toujours plus bénéfique, assura t-il, un sentiment de fierté d'être qui il est le traversa.
Ce qui était rare. Alors Ever ne broncha pas. Elle ne lui interdit pas. Mais quelque chose rester encore à faire avant de partir. Elle ne pouvait pas sortir à découvert, sachant que l'hotesse d'accueil l'avait bien identifié.
—— Tu n'aurais pas un chapeau, un foulard et des lunettes à me passer ? lui adressa t-elle, en relevant ses cheveux en un chignon mal fait.
—— Si, bouge pas, dit Zayn avant de sortir de la chambre et revenir quelques secondes plus tard avec l'attirail d'Ever.
—— Super, merci, lui dit-elle alors qu'elle enfilait le tout.
Elle regardait ensuite Zayn se déguiser lui aussi, optant pour un long manteau noir, et des lunettes. Puis il plaça un bonnet sur sa tête, couvrant ainsi sa célèbre chevelure qu'il ne se résoudrait pas à couper.
—— Prête ? lui lança t-il.
—— Prête si tu l'es, lui rendit-elle, en lui souriant et en attrapant ses affaires.
Ils sortirent au plus vite de l'appartement. Ever n'était pas sensée lui avouer ce qu'elle lui avait confié aujourd'hui. Pourtant, elle se sentait soulagée, et comprise. Et ce sentiment la rendait plus forte qu'elle l'était. Elle sentait qu'elle pouvait tout faire, que Zayn maintenant qu'il connaissait son secret, n'allait plus la regarder comme une fille avec plein de secrets. Evidement qu'elle en avait encore, comme tout le monde. Mais le plus important était dit, elle pouvait maintenant arrêter de penser à chaque fois à l'histoire qu'elle allait lui raconter pour justifier ses faits et gestes. Zayn était maintenant capable de tout comprendre.
Mais quelque chose continuer à lui pesait sur le cœur. Et elle savait pertinemment ce que c'était : son départ dans deux semaines. Elle allait devoir abandonner Zayn, une fois que l'accident sera éviter. Et elle savait déjà qu'elle allait peiner pour cela. C'est pour ça qu'elle décida de lui en toucher quelques mots alors qu'ils grimpèrent tout les deux dans la voiture du brun.
—— Tu as bien comprit que je m'en vais le 24 décembre, et donc que notre « amitié » ne va pas pouvoir vraiment durer très longtemps, entama t-elle, en mimant des guillemets.
—— Oui, je comprends. Mais tu as dit toi-même que le but premier est d'éviter le Bombardement l'année prochaine. Ce qui veut donc dire que tu reviendras, alors je ne m'en fait pas, sourit-il. Je t'attendrais sagement, en repensant au deux fois où tu m'auras sauvé. Enfin, aujourd'hui, et le 24.
Elle ne rajouta rien tout de suite. La persévérance du chanteur était incroyable. Elle avait rarement vu des personnes aussi persévérantes. Si, il y avait bien elle, on aurait même pu l'élire leader des persévérants. Oui, Ever n'était pas du genre à baisser les bras, à tout abandonner. Les multiples expériences par lesquelles elle est passé l'avait confirmé.
Elle regarda Zayn et le détailla pour la première fois comme une personne qu'elle considérait. Peut-être n'était-il pas un fardeau comme elle avait pu le penser ses derniers jours. Il était capable de comprendre sans problème qui elle était. Il serait donc capable de la suivre coûte que coûte.
Elle devait profiter des derniers jours qui lui restait avec lui, ne pas penser qu'elle serait obligée de le quitter involontairement.
Puis elle repensa au baiser échangeait entre eux plus tôt. Aucun des deux ne l'avait mentionné. Après tout, ce n'était peut-être que l'émotion du moment qui les avait rapproché. Elle chassa cette image de son esprit, préférant croire que ce n'était qu'une erreur.
Mais une erreur qui l'avait tout de même rapproché de Zayn, même si elle s'entêtait à ne pas y penser. Elle ne voulait pas de relation. De toute façon, les gens de nos jours s'embrassent pour un rien. Alors qu'un baiser devrait symboliser l'amour qu'une personne porte à une autre, aussi l'amour maternel, fraternel et le véritable amour entre deux êtres fait l'un pour l'autre. La société ne devrait pas dénigrer un baiser. Mais si Zayn faisait parti de ceux qui ne considérait pas vraiment les baisers et l'amour, elle n'avait pas en s'en faire.
Si seulement elle savait à quel point Zayn se sentait vivant quand il est avec elle. Et ça, c'est un sentiment qui ne peut pas être dénigrer. Ce n'est pas quelque chose que l'on efface comme une miette au coin de sa bouche. Non, c'est quelque chose de vraiment puissant, que personne ne peut réellement comprendre actuellement.