K, sois ma paix

Chapitre 26

Plusieurs semaines sont passées. Plusieurs semaines où je n'ai eu aucun contact avec Khalil.
Qui aurait cru que ça partirait aussi loin.

Il me manque terriblement mais ma fierté a raison de moi et j'ai tenu tout ce temps par amour propre. Je ne peux pas aller vers lui alors que ce n'est pas moi qui suis en tord.
D'après Mehdi, Khalil tient le même discours que moi, pour lui c'est moi qui suis en tord, c'est moi qui mens, c'est moi qui suis folle et qui ne veux pas assumer. Mehdi lui sait que ce qu'il croit est faux et a essayé plusieurs fois de le convaincre mais en vain. Je suppose que Rudy continue toujours à lui monter la tête. Je comprends toujours pas le comportement à Rudy, qu'est-ce qu'il y gagne dans ça ?

En tout cas, bientôt un mois que je suis qu'emplie de tristesse et de haine. Très mauvais mélange. Je pleure tout les soirs, je suis distante avec tout le monde, je rejette tout le monde et paradoxalement, je me sens terriblement seule. La seule chose positive est que ça fait deux semaines que j'ai commencé mon stage donc deux semaines où j'avais pas à voir l'autre là.

Camélia et Lucas, les seuls avec Mehdi qui ont connaissance de tout ça, essayent d'être là pour moi tout les jours.

Au début, j'ai aussi rejeté Camélia, comme les autres. Mais ça a pas duré longtemps mdr, elle avait juste à descendre d'un palier et je pouvais plus l'éviter.
Elle prend de mes nouvelles chaque jours parce qu'elle sait très bien que je suis sujette à retomber dans la dépression. Elle est pleine de bonnes intentions, j'ai vraiment de la chance de l'avoir.

Lucas aussi est vraiment présent pour moi. On s'est vraiment rapproché ces dernières semaines, on se voit quasiment tous les jours. La plupart du temps, il vient me chercher après les cours, depuis une semaine après le travail du coup, et je reste avec lui pendant qu'il fait ce qu'il a à faire, autant dire qu'on en fait des tours de clients en clients.
Mais ça me fait du bien, dans ces moments là soit je dors, parce que j'arrive plus à dormir la nuit, soit on passe notre temps à rire.

Il n'y a pas un jour où je les remercie pas pour ce qu'ils font pour moi et je pense que je ne les remercierais jamais assez.
Je suis tellement à bout, au fond du gouffre.
Le truc c'est que j'ai trop misé sur Sarah et Khalil. Je croyais trop en eux. Trop en leur bonté, en leur sincérité, en leur loyauté et la réalité m'a mis une énorme gifle. Et je vais pas mentir, mais pour ce qui en est de Khalil, ça me fait encore plus mal parce que c'est l'une des rares personnes avec qui j'ai été entière de A à Z. Donc je suis d'autant plus blessée qu'il ne me croit pas.

Camélia me dit souvent que si c'est fini, c'est qu'il fallait que ça finisse, que c'est le destin, que c'est Allah qui a décidé ça et que derrière chaque décision d'Allah il y a une sagesse.
Je sais qu'elle a raison mais ça fait mal quand même. Surtout que je sais même pas si c'est réellement fini. Entre Sarah et moi c'est sûr que ça l'est mais entre Khalil et moi, c'est autre chose. Je sais pas.
Lucas m'a dit qu'il fallait bien à un moment donné que je lui reparle ne serait ce que pour savoir qu'elle est notre statut mais je veux pas. Et c'est pas par fierté cette fois mais par peur. J'ai peur de ce que pourrait être sa réponse même si je lui en veux terriblement. Contradictoire, moi même je ne me comprends plus.

***

La caissière : « Trois euros quarante s'il vous plaît »
Moi : « Par carte s'il vous plaît »

Je paye et je sors.

Je suis vite allée chercher de quoi grignoter pendant que Lucas est monté chez un gars pour lui donner sa consommation.
Encore une fois je vais passer l'après-midi avec lui, il est venu me chercher après le travail.

Quand je sors, je vois qu'il m'attend déjà dans la voiture.
J'y entre.

Moi : « C'était rapide, normalement t'aime trop parler pour rien »
Lucas : « Je parle pas pour rien ahlala. Tu comprends pas ? Faut que je fidélise la clientèle, je suis obligé d'être un minimum sociable »
Moi : « Mouai, toi t'abuse de la sociabilité frère. Tiens, je t'ai pris ça »