Chapitre 12

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Il éclate de rire. Son rire est communicatif donc j'ai aussi envie de rire mais je me retiens. Je lui lance un regard noir et il ouvre enfin la porte.
On rentre et je vais tout de suite me poser au salon.
C'est bête mais je me suis dit « imagine Camélia est là » même si je sais qu'elle est pas là. En venant au quartier, il n'y avait ni la voiture de son père si celle de sa mère. Je me demande quand elle va revenir et surtout si elle va bien.
Être chez elle sans elle, ça me rappelle l'été quand elle part en Algérie pour les vacances en me laissant les clés de chez elle pour que je puisses passer des petits ménages par ci par là en leur absence. Je restais des heures pour ne pas être chez moi avec ma mère. Elle le savait et ça ne la dérangeait pas. Malik m'avait déjà rejoint quelques fois et on squattait chez elle. Je sais que ça ne la dérange pas de me savoir chez elle en son absence, ni elle ni sa mère d'ailleurs, c'est pour ça que je me permettais.
Malik se pose aussi, un peu loin de moi.

Moi : « T'a des nouvelles de Camélia au fait ? »
Malik : « Quand j'appelle ma mère, elle m'en donne »
Moi : « Ah ta mère est partie aussi, j'avais oublié. Du coup elle va bien ? »
Malik : « Ma mère me dit pas l'inverse donc je suppose que oui »
Moi : « Hm »
Malik : « T'inquiète, moi aussi elle me répond pas mais t'inquiète »
Moi : « Hm »

Elle me manque.

Moi : « Elle revient quand ? »
Malik : « Après les vacances »
Moi : « En janvier ?! »
Malik : « Ouai »

Je souffle. C'est dans tellement longtemps.
J'ai froid, donc je me lève pour aller chercher une couverture.

Malik : « Tu fais quoi ? »
Moi : « Je vais prendre une couverture, t'en veux une ? »
Malik : « Vas-y s'il te plaît »

Je devrais même pas être gentille avec lui mais bon.
Je vais dans le couloir pour en prendre mais elles sont en hauteur dans l'armoire donc j'arrive pas à les atteindre. Je vais au salon pour prendre une chaise.

Malik : « Tu fais quoi »

Je lui réponds pas.
Je ramène la chaise dans le couloir, je monte dessus pour prendre les couvertures et je retournes au salon.

Malik : « T'aurais pu me dire, je les aurais prises »

Je lui lance une couverture avant de me poser sur le canapé et de me couvrir avec la mienne. Je suis toute emmitouflée dedans, je suis trop bien.

Moi : « Bon maintenant dis moi ce que tu voulais me dire tant qu'on y est »

On est tout les deux posés aux bords du canapé, on se fait tout les deux face.

Malik : « T'avais disparu toi »
Moi : « C'est ça que tu voulais me dire ? »
Malik : « Nan mais c'est vrai. Je viens de penser mais je t'ai pas croisé ça fait longtemps »

Je lève les yeux au ciel.

Moi : « Changes de sujet, c'est ça »
Malik : « Mdr, nan mais en vrai, t'étais où ? »
Moi : « J'étais à l'hôpital »
Malik : « Hmm, je savais mais je voulais être sûr »
Moi : « N'importe quoi toi. Comment tu savais ? »
Malik : « J'étais pas là quand c'est arrivé mais j'avais entendu comme quoi une ambulance était venu te chercher »
Moi : « Hm »
Malik : « Pourquoi t'es allé à l'hôpital ? »
Moi : « Parce que. Mais pourquoi toi tu sais que j'y étais mais pas Camélia ? »
Malik : « Ah elle savait pas ? Je pensais tu lui avais dis moi, je pensais elle savait sinon je lui aurais dis »
Moi : « Hm. Du coup ? »
Malik : « Quoi ? »
Moi : « Tu va me dire ou pas ? »

Il me répond pas, il a l'air de réfléchir.
Je souffle.

Moi : « Ben dit frère »
Malik : « C'était qui le gars avant ? »
Moi : « Quel gars ? »
Malik : « En moto. Fait pas zerma »
Moi : « Ah mdr »

K, sois ma paixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant