-01- sauf votre respect

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- il y a cinq ans... -

« Caporal ? Vous ne rejoignez pas les autres pour accueillir les nouvelles recrues ? » Levant passivement les yeux de ses documents, la jeune femme envoya un bref sourire à son second

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« Caporal ? Vous ne rejoignez pas les autres pour accueillir les nouvelles recrues ? » Levant passivement les yeux de ses documents, la jeune femme envoya un bref sourire à son second. « J'arrive dans une seconde. Je lisais leurs dossiers. » L'homme à la porte acquiesça et attendit en silence que sa supérieure termine sa lecture avant de l'accompagner jusqu'à l'estrade où les attendaient le major et trois autres soldats.

« Il paraît qu'ils viennent des bas-fonds... » Chuchotant à l'oreille de la jeune femme, le brun anticipait difficilement les mouvements de sa supérieure. « Et alors ? » Le ton sec qu'elle venait d'employer attira l'attention d'un chef d'escouade non-loin. « Tu ne seras plus aussi seule avec tes compagnons des sous-terrains ! » L'insulte dissimulée sous ces mots irrita la jeune caporal qui ne répondit pas aux provocations et vint se placer à l'avant.

Son regard accrocha le bleu acier de celui du nouveau au centre de l'estrade. Le major commença son discours. « Votre attention ! Nous venons d'accueillir trois nouvelles recrues ! » Sa voix tonitruante perça sans difficulté l'assemblée. Il se tourna vers les nouveaux soldats et leur intima de se présenter.

À droite, une jeune femme à deux couettes s'exclama comme étant Isabel Magnolia. Beaucoup d'hommes roulèrent des yeux à son enthousiasme, certains se retenant de faire une remarque. Le second, tout à gauche, réalisa une pâle version du salut militaire en se présentant comme un certain Farlan Church. Et au centre, le noiraud aux yeux d'acier prononça simplement son prénom ; Livaï.

La jeune femme sourit en coin devant tant de flegme et retint un rire de traverser ses lèvres. Ces nouvelles recrues promettaient d'être intéressantes.

« Caporal-chef. Vous serez en charge de ces recrues jusqu'à nouvel ordre. » La pauvre perdit son sourire un instant et s'adressa à son supérieur d'une voix calme. « Sauf votre respect major, c'est déjà assez la merde dans mon escouade. » Son vocabulaire attira toute l'attention des soldats sur l'estrade. « Que proposes-tu dans ce cas ? » Un sourire mutin mua les lèvres de la soldate. Elle dirigea son regard sur l'homme qui l'avait insultée quelques minutes auparavant. « Je pense que Flagon sera ravi de les prendre en charge. » Le pauvre n'eut pas le temps de protester que le major accepta et l'assemblée se dissipa sur le champ.

*

« Caporal ! » Se retournant, non sans souffler de fatigue, la jeune femme tomba nez à nez avec Flagon et ses nouvelles recrues. « Pourquoi t'as fait ça ? » Fronçant les sourcils à la colère évidente de son vis-à-vis, elle le fixa dans les yeux sans sourciller. « J'en sais rien moi. Pourquoi tu m'as insulté ? » Flagon retint une énième insulte de passer la barrière de ses lèvres et souffla pour tenter de calmer ses nerfs. « Tu devais être en charge de ses soldats. Je me fiche que ce soit la merde dans ton équipe. J'ai trop de soldats à ma charge, je te signale. » Un sourire moqueur mua les lèvres de sa supérieure sous les yeux curieux des nouvelles recrues. « Sauf qu'entre toi et moi, c'est moi qui te suis supérieure. Alors tu vas être gentil et rester à ta place. » Et posant une main dangereuse sur son épaule, elle sourit innocemment. « Et puis, je suis sûre que tu vas t'en sortir à merveille. Après tout, un soldat de plus ou de moins, ça va pas changer grand-chose. »

S'éloignant alors sous les yeux étonnés des nouvelles recrues, elle reprit le chemin de son bureau. « Un soldat peut-être pas ! Mais trois, si, ça change ! » La caporal échappa un rire contre son gré et cria en retour, ignorant royalement les regards de ses propres supérieurs sur elle. Elle n'a jamais vraiment aimé la hiérarchie de toutes manières. « Rien à foutre ! »

*

Flagon bougonna dans sa barbe en faisant signe aux nouveaux soldats de le suivre. « Je hais cette femme. » Isabel et Farlan retinrent des sourires d'apparaître sur leurs lèvres tandis que Livaï, derrière eux, observait la silhouette de leur caporal s'éloigner en silence.

Highway to Hell | Livaï AckermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant