[histoire terminée]
Enfer (nm. masc. sing.) : Lieu souterrain et séjour des morts.
》Il est difficile de s'intégrer à un groupe hostile. Pour Livaï, la vie dans les bas-fonds est synonyme de trahison, de mort et de désolation.
》Mais que se passe-t-il...
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Les chevaux galopant sous le soleil couchant, le Bataillon était de retour à l'extérieur des murs. La première journée s'était relativement bien passée et peu de soldats avaient péri. Se rendant alors dans des ruines pour passer la nuit, la fraîcheur de début de soirée apaisait les corps qui avaient subi une forte chaleur toute la journée. « On ne va pas tarder à arriver. »
Livaï leva les yeux vers sa supérieure en l'entendant parler. Elle indiquait de ses yeux un vieux bâtiment en ruines à quelques kilomètres devant eux. « On fait comme d'habitude. Allez vous soigner en premier et rejoignez les autres ensuite. » Une étrange sensation de chaleur se répandit dans le torse du noiraud. La jeune femme faisait toujours attention au bien-être de son escouade et, aussi étrangement cela puisse être, il trouvait ça attachant.
Les soldats obéirent alors à leur cheffe sans broncher, pour la plupart exténués de leur journée de combats. Les chevaux furent attachés et nourris, les blessures furent bandées et les estomacs furent remplis avant que chacun ne commence à lentement sombrer dans un profond sommeil.
« Tu ne dors donc jamais ? » Le noiraud tourna la tête vers sa supérieure sans un mot. « Ah j'oubliais, tu es insomniaque. » Elle rit nerveusement de sa mémoire fautive. « Tu ne te sens pas en sécurité ? » Un froncement de sourcil trahit son incompréhension. Comme toujours, il se confia à elle dans l'espoir de comprendre ce monde qui lui était inconnu. Malgré les quelques mois passés au sein de l'armée, Livaï n'était pas encore très accoutumé à la vie à la Surface. « Comment ça ? » La jeune femme sourit doucement et laissa ses yeux parcourir la pièce qui servait de dortoir à beaucoup de soldats cette nuit. « Regardes. Beaucoup de soldats font nuit blanche parce qu'ils ont peur de se faire dévorer en pleine nuit. Ça n'arrive jamais, bien sûr, mais l'inquiétude les ronge de l'intérieur et les empêche de fermer l'œil. » Le noiraud observa à son tour les membres du Bataillon assis non-loin d'eux et constata, en effet, que la plupart d'entre eux luttait de toutes leurs forces pour ne pas s'endormir.
Il laissa un souffle s'échapper de ses lèvres et dirigea son attention sur sa supérieure. Elle était assise contre un mur, enroulée dans sa cape verte au symbole du Bataillon d'Exploration. « Ce n'est pas ça. » La soldate leva un sourcil pour inciter le combattant à continuer. « Je crois juste que j'aime pas dormir. » Un léger silence fit suite à sa déclaration, rapidement suivi d'un rire cristallin. « Tu es vraiment particulier, Livaï. » Remarquant son froncement de sourcils soudain, la jeune femme reprit ses explications. « Ce n'est pas un mal en soit, mais dormir reste important pour être en bonne santé. » Il ne dit rien, observant les membres de son escouade dormir paisiblement à ses côtés.
« Dans ce cas, je te laisse la sécurité de l'escouade pour quelques heures. » Livaï écarquilla les yeux de surprise, ne s'attendant pas à une telle preuve de confiance comme celle-là. « Entendu. »
Il l'observa alors fermer les yeux et sombrer dans les bras de Morphée sans grandes difficultés, lui adressant quelques derniers mots. « Bonne nuit, Livaï. » Et pour la première fois depuis longtemps, il sourit sincèrement avant de répondre tout aussi sincèrement. « Bonne nuit, caporal. »
