-20- à une heure pareille -fin-

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Ce soir-là, Livaï se sentait nostalgique

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Ce soir-là, Livaï se sentait nostalgique. Ce fut sûrement cette nostalgie qui le poussa à rejoindre le toit du bâtiment. Et pour ne cesser de le surprendre, une silhouette familière se dessina dans son champ de vision lorsqu'il ouvrit la vielle porte en bois.

Un sourire s'immisça malgré lui sur ses lèvres, le forçant à s'avancer à hauteur de sa supérieure. « Vous ne devriez pas être ici à une heure pareille, caporal. » La jeune femme abandonna sa contemplation des astres pour lancer un regard rieur au soldat. « Idiot. » Prenant place à ses côtés, il leva les yeux vers la voûte céleste. « Je dois te remercier pour cette année. » Surprise du sérieux soudain du noiraud, la jeune femme tourna sa tête vers lui. Elle observa ses traits s'adoucir en lui parlant de ce qui le tourmentait. « J'ignore comment j'aurai pu m'en sortir sans toi. Tu m'as aidé dès le départ, alors que j'étais qu'un connard qui refusait toute forme d'autorité. » La pauvre ne put s'empêcher de pouffer de rire. « T'as pas besoin de me remercier, connard. Tu m'as aidé autant que je t'ai aidé cette année. » Jouant sur l'ironie comme elle le faisait toujours, elle grimpa sur les douves du toit et s'y assit avant de basculer la tête en arrière, fixant son regard sur le ciel nocturne. « Tu peux pas me laisser parler tranquillement ? » S'asseyant à son tour sur les douves, le noiraud se concentra sur les paysages à l'horizon. « Non. T'as pas besoin de me dire tout ça. » Elle baissa la tête vers son vis-à-vis et glissa ses doigts sur ses cernes. « Je le sais déjà. » Livaï leva à peine un sourcil à cette remarque, n'ayant pas le temps de répondre avant sa supérieure. « Tu devrais quand même penser à dormir un jour. » Roulant des yeux, il glissa à son tour ses doigts sur les cernes marquées de la jeune femme pour appuyer ses propos. « Tu devrais y penser plus que moi alors. »

Il était là, ce sentiment de paix. Il était avec elle. Et il ne le quittait jamais.

Le noiraud détourna les yeux de sa supérieure pour les poser sur la voûte nocturne. Ce qu'il s'apprêtait à demander était difficile. Mais il voulait le faire, pour se sentir en paix. Sa main avait glissé de sa joue jusqu'à sa jumelle, la serrant délicatement dans ses doigts abîmés. « Je peux rester avec toi pour l'éternité ? » Il n'eut le temps d'observer la réaction de son vis-à-vis que cette dernière fondit dans ses bras pour une étreinte emplie de promesses. « Et plus encore que l'éternité si tu le souhaites. » Livaï sentit son cœur rater un battement dans sa cage thoracique. Il entoura à son tour la jeune femme dans ses bras, heureux. « ... merci. » Ce n'était pas le mot adéquat pour exprimer ce qu'il ressentait. Mais il avait beau chercher dans les moindres recoins de son vocabulaire, rien ne s'approchait de près ou de loin à ce qu'il vivait.

Il venait de trouver une nouvelle famille. Une famille qu'il avait choisi. Une famille qu'il protégerait.

La jeune femme s'écarta de lui pour s'asseoir correctement mais garda sa main dans la sienne et vint poser sa tête son épaule. Livaï, lui, glissa son bras autour de sa taille pour la garder précieusement contre lui, en sécurité. « Je pourrais couper tes cheveux ? » Le pauvre leva les yeux au ciel, se forçant à rester stoïque. « Non. » Il l'entendit marmonner dans sa barbe mais ne dit rien. « Dommage. » Même sans la voir, il imaginait bien le froncement de son nez qu'elle arborait lorsqu'elle était déçue. Cette pensée le fit resserrer sa prise sur sa taille, soupirant déjà pour les longues prochaines années. « Peut-être. » Il observa alors ses joues rebondies remonter en un sourire éclatant. « Trop génial ! » Elle avait murmuré cette phrase pour elle-même, sachant qu'il l'entendrait parfaitement.

« Au fait, Livaï. » Elle, qui jouait abstraitement avec ses doigts, cessa son activité pour relever son regard vers l'anthracite du sien, un léger sourire aux lèvres. « Bon anniversaire. » Le noiraud ne put s'empêcher d'embrasser son front pour la remercier. Un geste qui signifiait beaucoup de choses. Un baiser qui signifiait amour et protection. Des sentiments qui liaient leurs vies. « Merci. » 

Highway to Hell | Livaï AckermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant