[histoire terminée]
Enfer (nm. masc. sing.) : Lieu souterrain et séjour des morts.
》Il est difficile de s'intégrer à un groupe hostile. Pour Livaï, la vie dans les bas-fonds est synonyme de trahison, de mort et de désolation.
》Mais que se passe-t-il...
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De la sueur coulant de son front, Livaï n'en pouvait déjà plus que de supporter à longueurs d'entraînements les remarques déplacées de leur soi-disant supérieur. Pour lui, Flagon n'imposait aucun respect et il était décidé à lui en faire baver. Mais pas en sa présence.
La jeune caporal-chef les observait minutieusement du coin l'œil, entraînant sa propre escouade de son côté. Et contrairement à ce qu'elle avait raconté au major, ses membres étaient parfaitement disciplinés et lui obéissaient au doigt à l'œil sans broncher.
Et alors qu'il achevait enfin son cinquième tour de terrain, elle s'approcha de son chef et s'adressa à lui sans qu'il ne puisse entendre leur conversation. Mais il n'eut pas à chercher bien loin que Flagon les interpella tous pour les rassembler. Les deux escouades réunies, il laissa docilement sa supérieure parler à sa place. « La suite de l'entraînement se déroulera avec nos deux escouades mélangées. Vous serez par binômes et affronterez votre adversaire au corps à corps. » Elle prit une pause pour laisser aux soldats le temps de chercher avant de rajouter une dernière remarque. « Les binômes sont bien évidemment constitués d'un membre de mon escouade et d'un membre de celle de Flagon. »
Livaï fronça les sourcils. Affronter quelqu'un au corps à corps ne le gênait pas. Ce qui le gênait, c'était les capacités de ses amis dans cette matière. Furlan saurait s'en sortir en y mettant du sien mais Isabel n'avait aucune force physique et ne savait pas réfléchir sur l'instant. Il observa alors ses camarades engager la conversation avec leurs futurs adversaires et fut rassurer en voyant que la brune avait eu l'intelligence de choisir une femme.
Lorsque tous les soldats eurent un binôme, les combats commencèrent. Chacun se débattait comme il le pouvait mais le noiraud pouvait constater une très grande disparité de niveau entre ses « coéquipiers » et leurs adversaires. La jeune caporal devait diriger une équipe d'élite pour que tous ses soldats mettent leurs opposants à terre en quelques secondes à peine.
Il se concentra sur son vis-à-vis, un homme grand à la stature imposante. Celui-ci tenta un premier crochet du droit avant d'enchaîner en balançant son tibia dans les côtes de son adversaire. Livaï les bloqua sans problème mais ressentit leurs puissances le faire reculer d'un ou deux pas. Il ne réfléchit pas et laissa son instinct diriger ses prochaines actions. Il feinta un coup de poing sur la gauche et, en une torsion des hanches, envoya son talon dans la cage thoracique de son adversaire. Ce dernier tomba au sol en lâchant une plainte sourde avant de sourire doucement. « T'es plutôt fort pour ta taille. » Il fronça les sourcils à la remarque mais ne dit rien.
Plus loin de lui, mais à portée d'oreilles, ses supérieurs faisaient quelques commentaires sur leurs soldats. Flagon jeta un regard empli de dégoût sur les trois novices en reniflant grossièrement. « La fillette ne tiendra jamais en dehors des murs. Quand aux garçons, le grand pourrait s'en sortir avec un peu d'acharnement... le plus petit en revanche, il se bat presque trop bien pour quelqu'un qui vient des sous-terrains. » La jeune femme à ses côtés fronça sévèrement les sourcils. Livaï la vit prendre une longue inspiration avant qu'elle ne balance habilement sa jambe dans le visage de son collègue. Celui-ci tomba à terre comme une feuille, immobilisé par le pied de sa supérieure en dessous de son cou et la lame qu'elle venait de pointer juste sur le bout de son nez. Le regard sévère et l'expression mortellement sérieuse, elle s'exprima d'une voix froide qui couperait n'importe quelle feuille. « Eux et moi, on vient de la même merde. Alors soit tu fermes ton sale clapet, soit je te tue à la première occasion. » Elle pressa légèrement sa lame sur son cou avant de le laisser se relever, sous les regards surpris des soldats présents. Tous savaient parfaitement que la menace était réelle.
Aussi retrouva-t-elle sa place sans un mot et l'entraînement reprit sans qu'un soldat ne fasse de remarque sur l'incident auquel ils venaient d'assister.
*
Mais Livaï et ses deux amis se retrouvèrent étrangement intrigués par cette femme. Elle venait ouvertement d'admettre qu'elle était née, ou avait passé une partie de sa vie, dans les Bas-fonds. Cette révélation créait inexorablement un lien entre ces quatre-là et le noiraud était décidé à en apprendre plus sur sa supérieure.