Chapitre 10

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Les semaines suivantes passèrent à la vitesse de l'éclair. Nous étions comme dans une bulle de bonheur. Pendant un temps, j'en oubliais même toutes les questions que je m'étais posé depuis que nous nous fréquentions. Je savourais chaque instant avec elle comme s'il pouvait être le dernier.

Contrairement aux semaines précédentes, nous avions pris l'habitude de nous-même la semaine. Pratiquement tous les soirs, nous nous rejoignions, à un endroit, puis un autre. À la sortie de mon boulot, à la sortie du sien. Dans notre bar favori, dans de nouveaux restaurants que nous découvrions ensemble. L'un avec l'autre, toujours... Au point d'en oublier le monde environnant.

Ma main dans la sienne. Mes bras enveloppant son corps. Ses poignets enlaçant mon cou. Des sourires et encore des sourires. Mes lèvres sur les siennes, ses lèvres sur les miennes. Inlassablement. Lors de nos rencontres, j'aurais tout donné pour passer plus de temps avec elle. Tout donné pour que ces moments durent éternellement. J'en oubliais tout ce stress qu'avait engendré le début de notre relation. J'en oubliais que j'avais la poisse avec les filles. J'en oubliais que je tombais toujours amoureux en premier, que j'y mettais trop de cœur et que je finissais par me faire avoir comme un bleu à souffrir bien plus que nécessaire.

Cela faisait quatre semaines que nous étions ensemble maintenant. Je n'arrivais moi-même pas à y croire. J'éprouvais encore beaucoup de difficultés à dire qu'elle était devenue ma petite amie ; puisque moi-même, je n'arrivais pas à m'y faire. Et pourtant, elle ne cessait, sans aucune difficulté, de me rappeler à la réalité, à notre réalité ; à sa manière de me regarder, à sa manière de me tenir la main, à sa manière de m'embrasser, à sa manière de danser avec moi. Un claquement de cils et je me rappelais que désormais, nous nous appartenions, à tout jamais.

Vendredi arriva et je sus immédiatement que j'allais pouvoir passer la soirée avec elle, à l'observer et danser contre e. Cette soirée allait être très différentes de tous les moments que nous avions pris l'habitude de passer ensemble puisque tout le monde allait être là. Il était prévu que tous nos amis soient présents et partagent ce moment avec nous : Tom, Emma et tous les autres. Cependant, cela ne retira pas l'envie grandissante que j'avais de la voir. Plus les heures passèrent, plus le temps me rapprochait d'elle, plus j'étais impatient de la prendre et de la serrer dans mes bras.

Finalement, la soirée arriva à grande vitesse. Je me préparai tranquillement pour aller rejoindre Tom afin de manger avec lui avant de retrouver nos amis au bas. Il était prévu que nous nous rendions dans un fast-food pour faire le plein le plus rapidement possible. Après un repas express, nous partîmes immédiatement. Nous n'étions qu'à quelques pas de la voiture lorsque je reçus un message d'Élisa. Je m'arrêtai immédiatement pour prendre le temps de le lire sans prendre le risque de me casser la figure en plein milieu de la route. Dans ce dernier, elle m'expliquait qu'Emma avait eu un empêchement et qu'elle ne pourrait donc pas venir ce soir ; sa voiture étant en réparation au garage, elle n'avait pas la possibilité de se rendre sur notre lieu de rendez-vous par ses propres moyens. Elle conclut son message par une évidence, nous ne pourrions pas nous voir ce soir-là, il allait falloir attendre. Soudain, une idée me vient en tête.

Et si je venais te chercher ?

Non, ne te donne pas tant de mal.

Nous pouvons attendre demain pour nous voir ?

Toi, oui, peut-être. Moi, non, c'est une certitude.

Depuis le réveil ce matin, j'attends cette soirée pour te retrouver.

Ça marche. Je t'attends alors.

Tu seras là dans combien de temps ?

Dans une vingtaine de minutes sûrement.

À tout de suite !

Ensuite, je lâchai mon téléphone et acceptai enfin de lever les yeux vers Tom qui tapait du pied, impatient. Il s'était arrêté un peu plus loin, prêt de sa voiture lorsqu'il s'était rendu compte que je ne le suivais plus.

- Ça va ? Je ne te dérange pas ?, dit-il sur un ton sarcastique.

- Oh non, absolument pas, lui répondis-je sur un ton taquin.

Il me sourit. Il savait très bien ce qui était en train de se tramer. Il devinait, de manière très pertinente, la raison pour laquelle je m'étais arrêté net au milieu du parking.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien de grave, mais je vais devoir t'abandonner pour un court instant. Emma a un empêchement qui fait qu'elle ne peut pas récupérer Élisa avant de se rendre au bar. Alors, si ça ne dérange pas monsieur, je vais me rendre chez elle pour l'accompagner dans notre petit coin de paradis à tous.

- Ça marche ! Mais fais vite. Et surtout... pas de bêtises. Vous n'en aurez pas le temps. Tout le monde sera sur le qui-vive à vous attendre de toute façon.

Je me mis à rigoler et lui promettais de me contenter de faire l'aller-retour, le plus rapidement possible. Il ne me fallait que quarante minutes, tout au plus. Ainsi, très vite, nous les aurions rejoints, prêt à écouter de la musique, bavarder et notamment danser. Même si, il est vrai, l'envie ne manquait pas. En vingt petites minutes, comme promis, j'arrivai en bas de l'immeuble d'Élisa. Elle était déjà là à m'attendre, assise sur un petit rondin de bois.

Ce soir-là, elle était sortie des sentiers battus ce soir. Elle avait abandonné son habituel jeans pour une robe bleu roi qui enveloppait parfaitement les courbes de son corps et mettait en valeur plus que jamais le vert de ses yeux. Un col rond, des manches courtes qui ne couvraient que ce qu'il fallait de ses épaules et des jambes découvertes par un tissu qui ne s'arrêtait qu'à mi-cuisses. Elle avait sorti le grand jeu et je la trouvai extraordinairement belle comme ça ... beaucoup trop belle. Cependant, je me rendis vite compte, et avec le sourire, qu'elle avait quand même gardé quelque chose qui était très propre à sa personnalité ; malgré la robe, elle avait refusé de mettre au placard ses baskets blanches, sa petite touche à elle. Désormais, il m'était devenu impossible de décrocher mes yeux d'elle et en cet instant, l'idée de lui faire opérer un demi-tour, l'accompagner chez elle, pour être le seul ce soir à la voir ainsi, me passa à l'esprit.

Elle me vit enfin et me sourit. Elle se leva et se dirigea vers moi. Elle n'avait pas remarqué que je l'observais depuis quelques minutes. J'eus le . Elle monta dans la voiture et s'installa confortablement, m'embrassa tendrement. Rapidement, elle me remercia d'être venu la chercher et je ne puis lui avouer que je n'en avais pas eu le choix, que j'avais eu un besoin viscéral de la voir, comme à chaque fois, alors je me contentai de hocher la tête et de lui sourire. Enfin, je redémarrai la voiture et partis tranquillement afin de rejoindre nos meilleurs compagnons de soirée.

- Qu'est-ce que tu penses de ma robe ? Ce n'est pas un peu trop ?

Je déglutis. Je ne m'attendais pas à cette question. Si je décidai, à cet instant précis, de rester totalement honnête avec elle alors je prendrais le risque d'être beaucoup trop cru et de lui donner une réponse bien trop osée. Devais-je lui dire que j'aimerais être le seul à avoir le privilège de la voir habillée de cette façon ? Que je la trouvais trop courte pour le regard des autres ? Après tout, elle avait bien le droit de s'habiller comme elle le voulait. Et ça, qu'elle soit avec moi ou non, ça ne changera pas. Mon avis ne devait pas compter.

- Tu es très jolie.

- Elle n'est pas un peu trop courte ?

- Tu es vraiment jolie, insistais-je, acceptant de la regarder une seconde.

Mes pensées fusèrent dans ma tête comme une bille dans un flipper. Je n'avais pas eu spécialement envie d'elle jusqu'à maintenant, bien trop occupé à lui prouver toute l'attirance que j'avais pour elle ou à stresser parce qu'elle pouvait ne pas, ou plus, vouloir de moi, mais cette robe avait réveillé de nouveaux sentiments en moi, de nouvelles envies que je ne pouvais contrôler.

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Jamais plus sans toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant