Jamais plus sans toi - Tome 1

Chapitre 28

J'étais sûr de l'aimer depuis le début et cela ne m'avait pas empêché d'être exécrable avec elle. Je n'avais jamais arrêté de lui faire du mal, inconsciemment, pour me protéger moi-même, tel un égoïste. Et pourtant ... Dieu que je l'aimais plus que tout. Je n'avais jamais aimé autant. D'ailleurs, je m'en pensais tout bonnement incapable, j'étais persuadé que cela était tout simplement impossible. Et le pire dans tout ça, c'était que j'étais sûr que personne ne pourrait m'aimer de cette façon ... jusqu'à ce que je voie couler ses larmes, beaucoup trop souvent à mon goût.

Et alors que je la regardais dormir près de moi, devant toute cette beauté, je me promis de ne plus jamais être la cause de ses larmes. Je me promis de ne plus jamais lui faire de mal temps que je serais de ce monde. Je n'avais jamais trouvé de sens à ma vie, et aujourd'hui, j'étais convaincu que c'était elle. C'était devant mes yeux depuis des mois : je me devais de la rendre heureuse. Pour elle, pour moi, pour nous.

C'est alors que mes pensées furent interrompues par ses mouvements. Elle se tourna dans le lit pour me faire face, les yeux toujours fermés. Profondément endormie et allongée sur son flanc, elle glissa sa main sur mon torse nu avant d'y poser sa tête. Je fus soudain parcouru par une décharge électrique, un frisson. Cette sensation était enivrante et m'apprenait que je ne voudrais plus jamais la laisser s'éloigner de moi. Un sourire apparut sur ses lèvres comme si elle pouvait lire dans mes pensées. Elle semblait rassurée, sereine, confiante. Notre relation prenait un nouveau départ. Et cette fois-ci je m'engageais à ce que ce soit le dernier.

Les jours suivants furent les plus doux de ma vie. Pour mon plus grand bonheur, nous avions retrouvé notre vie commune entre son appartement et le mien. Nous ne nous lâchions plus, aussi bien physiquement que mentalement. Nous étions tout bonnement incapables de nous séparer l'un de l'autre plus de quelques minutes. Il fallait au moins qu'il y ait quelques messages sur nos téléphones pour nous rassurer ; pour me rassurer. J'avais constamment besoin qu'on me rappelle que ma situation amoureuse n'était ni un rêve, ni une illusion. Je l'avais auprès de moi, et c'était bien plus beau que tout ce que j'avais pu imaginer. Loin d'elle, je rêvassais perpétuellement à ce que serait l'instant si elle était à mes côtés, à tel point que j'en oubliais mon travail, mes obligations, mais aussi ce nuage noir continuellement au-dessus de notre tête, qui ne nous lâchait pas et ne présageait rien de bon.

Ce samedi matin, je me réveillai avant elle, comme à notre habitude. Je pris un petit quart d'heure pour moi. Je m'autorisais d'abord à l'observer dormir. Elle était si belle, encore plus que lors de notre rencontre. Notre vie lui réussissait. L'orage s'était dissipé et elle avait retrouvé ce sourire qui lui allait si bien et qu'elle gardait même dans son sommeil. Je me levai enfin afin de prendre une douche, froide évidemment, pour me remettre les idées en place et redescendre de mon petit nuage. Arrivé dans la cuisine, je lui préparai un petit déjeuner digne d'un samedi à rester sous la couette. Quand j'entrai dans la chambre, je me rendis immédiatement compte qu'elle était réveillée. Elle leva la tête vers moi et me souris. Je m'approchai avec attention et posai délicatement le plateau sur le lit. Je m'installai à côté d'elle et elle pencha la tête pour m'embrasser tendrement.

- Merci

Elle avait cette voix du matin qui me faisait totalement fondre. Je ne pus réprimer un sourire, qu'elle me rendit en me regardant droit dans les yeux. Nous partageâmes ce petit déjeuner, tranquillement, sans nous presser et dans le silence le plus complet. Après avoir terminé, elle posa le plateau sur la table de nuit, se tourna vers moi, prit mon visage entre ses deux mains et m'embrassa fougueusement. Rapidement, nos corps s'entremêlèrent et tout autour de nous partit en éclats, encore une fois. C'est ainsi que nous vivions notre vie ces derniers mois.

Après avoir repris une douche, ensemble cette fois-ci, nous nous dirigeâmes vers le salon afin de choisir le programme de notre journée. C'est là qu'elle me fixa et prit la parole.