Chapitre 2

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S regarda tout autour d'elle. Après avoir expliqué la situation, Manon l'avait conduite dans une chambre d'ami et lui avait demandé de se mettre à l'aise pendant qu'elle allait lui chercher des vêtements de civils pour sortir de son costume.

La chambre était peinte dans un beige clair apaisant, le lit était adossé au mur à gauche de la porte et le mur face à la porte était composé en partie d'une immense fenêtre offrant une vue magnifique sur la forêt. Une porte sur le mur de droite conduisait à une salle de bain privée.

Quelques coups furent toqués à la porte et Manon entra dans la pièce. Le souffle de S se coupa le temps de quelques battements de cœur, comme à chaque fois qu'elle voyait la légendaire brune bien vivante. Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas vue que ça lui paraissait être un rêve.



La génie lui sourit, « Désolée pour le retard, tu es plus grande que moi et Natasha, il m'a fallu un peu de temps pour te trouver quelque chose qui serait à ta taille. », elle lui tendit une pile de vêtements avec une paire de lunettes de soleil noire sur le dessus, « Avec ça, tu vas pouvoir enlever ta visière sans être démasquée.

-Merci. », S attrapa la pile et se rendit dans la salle de bain attenante pour se changer.



Rapidement, elle se déshabilla et enfila le tee-shirt, l'épais pull et le jean qui lui avait été apporté ainsi que la paire de chaussures qui lui avait été fournie. Ensuite, elle retira sa visière et enfila sa paire de lunettes de soleil. Elle se regarda d'un œil critique avant de décider de s'attacher les cheveux dans une tresse lâche et désordonnée. Elle allait sortir de la pièce lorsqu'elle se souvint d'enlever son bracelet et de le mettre en sécurité dans le pendentif en forme de goutte de pluie qui pendait autour de son cou.



Elle rejoignit sa chambre où se trouvait toujours Manon qui lui adressa un grand sourire, « Ça te va très bien. Tu es magnifique.

-Merci. », S ne put retenir le petit rougissement qui se répandit sur ses joues.



Manon rit doucement à la réaction de la jeune femme, pour le plus grand émerveillement de cette dernière qui souffla, « Comment tu fais ?

-Comment je fais quoi ?

-Comment tu fais pour rire et être si insouciante ? Je viens de t'apprendre que dans quelques jours, tu vas mourir ! On dirait que tu te fiches que ta vie soit en danger !

-La mort attend tout le monde un jour ou l'autre. Ça enlève tout sérieux à la vie. », lui répondit la génie, toujours avec un sourire, mais avec le regard grave et empli d'une sagesse qui trahissait la présence de l'éclat du Phœnix dont la légende avait toujours fasciné S, « Sans compter qu'il n'y a rien dans la vie qui n'est absolument déterminée. Et tu le sais très bien.

-Qu'est-ce qui te fais dire ça ? », argua avec effronterie l'envoyée du futur.



Le sérieux disparu du regard de la milliardaire et l'esprit scientifique pris sa place, « Ta présence ici. Si tu as remonté dans le temps de seize ans, ça veut bien dire que tu penses pouvoir changer l'avenir.

-C'est vrai. »



Manon secoua doucement la tête, « Allez vient, on a servi le dîner. Ce voyage dans le temps doit t'avoir affamée. », elles sortirent toutes les deux de la pièce et remontèrent le couloir.



Les yeux de S se fixèrent sur le cadre illuminé par un rayon de soleil qui renfermait trois circuits-imprimés brillant de mille feux. Son cœur se serra un peu. Seize ans plus tard, ce cadre était crasseux et plein de poussières, ce qui ne l'a jamais empêché de le toucher avant chaque mission pour qu'il lui porte chance. Pour elle ce cadre représentait l'incroyable pouvoir de Stark, capable de rendre l'impossible possible dès le plus jeune âge. Ce qu'elle essayait de faire en sauvant l'une d'entre eux.



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