McCartney : Femme farouche ( Romance , Historique, Complet)

chapitre 54

-J'ai toujours aimé ça.

Ada hocha la tête, s'approchant et lui demandant à voix basse :

- Ça va mieux aujourd'hui ?

Sans regarder Ada, comme elle était toujours en colère contre sa sœur, elle répondit :

-Bien sûr, où sont les hommes ?

-Ils sont sortis pour rencontrer un homme nommé George, répondit lady Jade, contrôlant son malaise de voir Rose si détendue ce matin.

-Oh oui, commenta-t-elle avec méchanceté. Ils vous emmènera sûrement avec la péniche jusqu'à chez vous.

Après cela, elles se turent toutes. On entendait que les gouttes de pluie qui tombaient et le bruit du tonnerre.

-Où sont le fil et l'aiguille ? demanda Ada quand elle vit que l'un des lacets de sa robe s'était détaché.

-Dans la pièce d'à côté, répondit Rose, en pointant son doigt vers sa gauche. Tu verras une boîte bleue avec tout ce dont tu auras besoin pour coudre.

-Avec ta permission, je vais coudre.

Elle disparut, laissant Rose et Jade seules dans le hall, plongées dans un silence gênant.

-Jade, tu as bien dormi ? demanda-t-elle sans formalité, astucieusement et en français.

-Parfaitement ! répondit Jade avec dédain.

Jusqu'à ce qu'elle réalise que Rose avait parlé en français.

-Je vois ! Tu es plus intelligente que je ne le pensais.

-Tu ne devrais pas rabaisser les gens autour de toi, prévint Rose quand elle vit la perplexité sur son visage. Ils pourraient te surprendre.

-Je peux t'assurer que ce qui ne me surprendra pas, c'est la nouvelle que Niklaas en aura marre de toi, je ne pense pas que tu sois une femme pour lui.

Rose sourit. Elle voulait croire en l'amour de son mari, et elle le ferait.

-Est-ce que tu veux dire que tu es une meilleure femme pour lui que moi ?

-C'est évident, gloussa Jade, tirant sur l'une de ses boucles dorées. Une femme vulgaire comme toi ne pourra jamais se comparer à une femme, comme tu ne pourras jamais te comparer à une femme comme moi. Tes manières, la façon dont tu t'habilles, même ta façon de parler...Toutes ces choses en disent beaucoup plus sur toi que tu ne le penses. Et tu peux être sûre que Niklaas le comprendra tôt ou tard. N'as-tu pas vu comment il me regarde ?

Rose rit en haussant les sourcils.

- C'est mieux pour toi, n'est-ce pas ? Par hasard, maintenant que Marcus est retourné auprès de sa femme, tu as l'intention de voler mon mari ? Tu crois le connaître vraiment ? Tu penses qu'il reviendra vers toi après que tu l'ai trahi comme une putain vulgaire ?

-Tu dois comprendre qu'il m'a toujours aimé, dit Jade offensée. Et je ne permettrai pas à une simple paysanne de garder ce qui m'appartient de droit. Niklaas est à moi, et je le récupérerai coûte que coûte !

-Pas avant que je ne sois morte.

Rose rit sarcastiquement du mal de cette femme. Jade leva la main pour la gifler, mais Rose la repoussa rapidement et la jeta sur la table. Tirant le poignard qu'elle portait au niveau de sa cuisse, et d'un mouvement rapide, elle le plaça sur le cou de la femme en disant :

-Si tu oses approcher mon mari, je te jure que la prochaine fois que je tirerai le poignard, ce ne sera pas juste pour le montrer.

-Rose ! cria Ada.

Elle était restée sans voix en entrant dans la salle, elle avait vu sa sœur au-dessus de lady Jade avec le poignard sur le cou de la française.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Ne crie pas Ada, répondit calmement sa sœur tout en libérant Jade et rangeant son poignard. Je montrais juste à lady Jade comment je peux être rapide quand quelqu'un m'attaque.

-Tu es folle ! s'écria la française, le cœur encore dans sa gorge alors qu'elle se rappelait l'acier s'enfonçant dans son cou.

Elle courut vers Ada, s'asseyant théâtralement avec sa tête dans ses mains.

-Oh mon Dieu ! Quel horrible moment ta sœur m'a fait vivre !

-Rassurez-vous, dame Jade, chuchota Ada.

Elle se tourna vers Rose et dit :

-Quand vas-tu arrêter de te comporter comme ça ? Ne vois-tu pas que ces méthodes ne causent que des problèmes ?

Et elle ajouta en regardant la française :

-Boire de l'eau vous fera du bien.

Déçue de voir que sa propre sœur croyait plus à cette tromperie qu'en elle, Rose déclara avant de partir :

-Ma sœur, j'espère que tu n'auras jamais à te défendre contre des harpies comme elle, car tu peux être sûre qu'elles vont te dévorer.

À l'heure du déjeuner, les hommes revinrent de leur rencontre avec George.

Pendant qu'ils mangeaient, ils informèrent lady Jade que tant que la tempête ne s'apaiserait pas, la péniche ne pouvait pas risquer d'atteindre leur destination.

Rose n'aimait pas la nouvelle. Elle souhaitait de toutes ses forces que la française disparaisse de sa vie, mais il semblait que le temps n'était pas de son côté.

Après le déjeuner, Ada et Jade allèrent chacune dans leur chambre pour se reposer un moment, tandis que les hommes continuèrent à parler dans le couloir.

Rose, à son tour, descendit dans la cuisine pour interroger Danielle sur l'état de ses enfants.

Avec un sourire, elle lui dit que l'aulne noir avait éliminé les lentes sur la tête d'un enfant et que le remède avait soulagé l'inflammation et la douleur de l'autre.

Avec plaisir, Rose remonta le couloir qui était actuellement vide. Tranquillement, elle se dirigea vers la grande cheminée et s'assit dans l'un des fauteuils.

-Qu'est-ce qui te fais froncer les sourcils comme ça ? dit une voix derrière elle.

C'était Marcus Cambridge.

-Oh monsieur... Rose sourit en se levant.

Avec sa main, il lui fit signe de rester assise et s'installa sur le siège avant.

-Je suis fatiguée, c'est tout.

-Je suis désolé que ma visite t'ait causé plus de problèmes qu'elle n'aurait dû.

-Ne vous inquiétez pas.

Rose soupira avec un sourire, le comprenant. Marcus sourit et commenta :

-Lady Jade peut être une véritable torture et une énorme nuisance.

-Ça, je ne le nierai pas. Rose sourit d'un air entendu. L'accompagnerez-vous aussi sur la péniche ?

-Oui. Il hocha la tête avec un sourire. Je dois m'assurer qu'elle quitte l'Écosse. Je ne veux plus avoir de problèmes avec Elizabeth à cause d'elle. J'en ai eu beaucoup.

Et la regardant fixement, il dit, avec un sourire :

-Je veux que tu saches qu'hier soir, j'ai admiré ton contrôle.

- Pourquoi dites-vous cela ?

Rose sourit en se souvenant de tout, en écoutant le tonnerre qui grondait à l'extérieur.

-Parce que j'ai remarqué que tu comprenais tout ce qu'elle disait en français, tout comme j'ai remarqué comment elle essayait par tous les moyens de séduire Niklaas pour ne pas quitter l'Écosse.

- Si vous ne l'emmenez pas, je m'occuperais personnellement d'elle, dit Rose en le faisant rire.

-Niklaas est un homme très intelligent, et je ne pense pas qu'il ferait la terrible erreur de te repousser pour que cette harpie blonde puisse entrer dans sa vie et le détruire.

Rose soupira de soulagement et dit :

-Vous étiez avec elle sachant parfaitement quel genre de femme elle était.

-Je suis un homme.

Il hocha la tête, se penchant en arrière sur sa chaise.

-Mais j'ai toujours expliqué clairement pourquoi j'étais avec elle. Jade est égoïste, froide et immensément ambitieuse. Et une fois que ma femme, Elizabeth, fut libérée, elle n'avait plus sa place à mes côtés. Je sais que c'est peut-être la chose la plus égoïste que tu aies jamais entendue, mais je n'ai jamais menti. J'ai toujours dit clairement ce qu'il se passerait si ma femme revenait.

- Je comprends ce que vous dites monsieur, dit Rose.

À ce moment, son mari, Winston et Hunter entrèrent.

Niklaas, réalisant que Rose et Marcus étaient seuls, s'avança rapidement pour lui donner un baiser possessif. Ce qui fit rire Marcus.

Rose regarda Winston et demanda :

-Winston, où est Kit ?

-Je ne sais pas madame, répondit le géant.

- Aujourd'hui, je ne l'ai pas vu de toute la journée.

-Il se cache quelque part, ajouta Niklaas, se rappelant qu'il devait parler au garçon pour lui demander pardon. Avec le jour que nous avons aujourd'hui, je ne pense pas qu'il soit d'humeur à quitter le château. Passant une main dans les cheveux dénoués de sa femme, il dit à Marcus :

-Tu vois à quel point ce que je t'ai dit est vrai ?

-Oui mon ami.

Marcus sourit en regardant les cheveux de Rose.

- Tu as tout à fait raison.

-De quoi parles-tu ? demanda-t-elle quand elle remarqua que les deux regardaient ses cheveux.

- Ton mari... dit Marcus, devant le rire de Niklaas. Il est arrivé à la réunion et m'a dit qu'il s'était marié avec toi, je lui ai demandé : Qu'est-ce que cette femme a fait pour que tu l'épouses ? Il m'a répondu : Elle a la même couleur de poil que mon cheval.

-Niklaas ! rit-elle, incrédule que cette plaisanterie entre eux soit parvenue aux oreilles du roi. Comment peux-tu dire ça de moi ?

-C'est la vérité, ma femme.

Il sourit en voyant Albi, Eli et Martin trempés à cause de la pluie, et ajouta :

- Tu sais que je suis amoureux de tes cheveux. À part Dark, je n'ai jamais rencontré quelqu'un avec cette teinte bleuâtre.

-Oh quelle horreur ! rit-elle avec les hommes. Comparez-moi à un cheval !

Rose regarda les nouveaux arrivants et demanda :

-L'un d'entre vous a-t-il vu Kit ?

Quand elle reçut de nouveau une réponse négative, elle trouva cela étrange, elle décida donc de demander à Danielle.

Disant au revoir aux hommes, elle descendit dans la cuisine.

Le Père Molly avec Susan, lui ont tous les deux dit qu'ils ne l'avaient pas vu non plus. Rose commença à s'inquiéter. Elle se rendit dans sa chambre et, prouvant qu'il n'y était pas non plus, fouilla plusieurs endroits dans le château. Mais il n'y avait aucun signe de Kit.

-Milady, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Claire en passant.

-Claire, as-tu vu Kit ?

-Non. En fait, je ne l'ai pas vu de toute la journée. Ni lui ni son chien, répondit-elle.

Elle vit sa maîtresse commencer à respirer avec difficulté. Rose attrapa une cape, la jeta sur ses épaules et courut, suivie de Claire, vers les écuries. Là, elle vit que Toby n'était pas là et que Teddy était agité.

-Oh mon Dieu ! gémit-elle d'essoufflement.

-Ne soyez pas nerveuse, madame. Il plaisante sûrement quelque part.

Mais le fait de ne pas trouver Kit, Toby et le chien l'a mise sur ses gardes.

Tel un ouragan, elle entra par la porte principale du château, attirant le regard des hommes. Elle monta les escaliers deux à deux et retourna dans la chambre de Kit. Lorsqu'elle vit que certains vêtements manquaient, elle se rendit compte que son frère s'était enfui.

Désespérée, elle retourna dans la salle.

-Niklaas ! s'écria-t-elle pâle et tremblante.

Claire la tenait.

-Kit est parti !

-Comment ? demanda Niklaas avec étonnement.

Winston, Eli et les autres hommes se levèrent rapidement.

-Nous avons fouillé tout le château, monsieur, informa Claire. Toby, le cheval n'est pas non plus dans les écuries, ni le chien. Personne ne l'a vu et il manque des vêtements dans la chambre de Kit.

-Comment ça, parti ? chuchota Martin.

Il s'approcha de Rose alors que le Père Molly entrait dans la salle.

-Quand ?

-Je ne sais pas, répondit Rose, lâchant la main de Claire, désespérée de voir l'orage et le froid à l'extérieur du château. La nuit dernière, il était très étrange.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Ada en entrant.

-Ada... répondit Albi. Ne t'inquiète pas mon trésor, mais on dirait que Kit est parti.

-Comment ça, parti ? cria Eli.

-Du calme grand-père, dit Martin en s'approchant. Le garçon se montrera sûrement.

-Je prierai pour qu'il en soit ainsi, murmura le Père Molly en voyant que Rose tremblait comme un bâton vert.

- Oh mon Dieu, gémit Rose, faisant les cent pas sans laisser Niklaas ou qui que ce soit d'autre la toucher.

Elle rejoua la conversation de la veille, encore et encore, quand Kit lui avait dit qu'il l'aimait et que Niklaas ne serait plus jamais en colère contre lui.

-C'est définitivement un de ses ébats, dit Ada, n'accordant pas beaucoup d'importance à la question. Tu verras que la nuit, quand il aura faim, il reviendra.

-C'est un mensonge ! cria Rose, furieuse devant Ada. Tu ne vois pas comme il fait froid dehors ? Même si c'est une farce, notre petit frère est dans le coin, depuis je ne sais pas quand, et on ne sait pas s'il va bien.

Ada la regarda mais ne répondit pas.

-Calme-toi ma fille, murmura Eli, mal à l'aise.

-Par tous les Saints ! s'écria lady Jade, qui entrait maintenant avec un faux sourire qui envenima encore plus l'humeur de Rose.

Souriant sensuellement à Niklaas, elle demanda :

-Qui hurle comme un animal ?

Cela mit fin à la patience de Rose.

-Pas maintenant ! s'écria-t-elle.

Avant que quiconque ne puisse faire quoi que ce soit, Rose se dirigea directement vers Jade et, la frappant au visage qui la fit tomber en arrière, cria, au milieu de nombreux jurons :

-Que le diable t'emporte, putain de française !

Quelques hommes se penchèrent pour aider la femme abasourdie. Parmi eux, Niklaas.

-Très bien, ma fille, dit Eli, gagnant un sourire de Martin.

- Par tous les Saints ! murmura Marcus, impressionné.

En regardant Austin, il ordonna :

-Dites à tous nos hommes de commencer à chercher le garçon.

-Jade ! cria Isaac quand il vit sa sœur en bas.

-Désolé pour ma sœur, gémit Ada en regardant Marcus qui les observait avec curiosité. Je suis sûre qu'elle ne sait pas ce qu'elle fait.

-Je pense que oui, répondit le roi, gardant son sang-froid et essayant de ne pas rire. Ne vous inquiétez pas, l'important maintenant est de retrouver votre frère.

- Viens ici ! Martin tenait sa belle-sœur pendant qu'Albi et Niklaas soulevaient lady Jade, dont le nez saignait. Un jour tu vas m'apprendre à lancer ce coup de poing, mais maintenant, s'il te plaît, calme-toi.

-Claire ! cria Eli, inquiet de voir Rose dans cet état. Dites à Susan de faire une infusion relaxante.

-Tout de suite monsieur, répondit-elle, et elle quitta rapidement la salle.

-Calme-toi, on va le retrouver, dit Niklaas, se retournant vers elle.

-Et s'il était parti hier soir ? cria Rose en se libérant des bras de son mari.

-On va le trouver, répondit Niklaas, inquiet.

Il n'avait jamais vu sa femme dans cet état.

-Ada, reste avec Rose pendant que nous partons à la recherche de Kit.

-Je ne resterai pas ici ! murmura Rose en voyant partir Martin et Winston. Je vais chercher Kit.

-Je savais que tu dirais ça ! répondit Ada, roulant des yeux et se méritant une sévère réprimande.

-Tu es contente ? cria Rose en la pointant du doigt. Eh bien, je veux que tu saches que s'il arrive quelque chose à Kit, ce sera aussi de ta faute. Il nous a espionné hier lorsqu'il est monté dans ma chambre et il a tout entendu. C'est un enfant Ada, et je suis sûre qu'il a dû entendre que tu as dit que lui et moi finirions par vivre dans une humble cabane quand Niklaas en aura marre de nous.

En entendant cela, tout le monde regarda Ada. Surtout Niklaas, qui, furieux, fixa son regard sur elle.

-Tu dis ça pour me blesser ! cria-t-elle, pleurant en voyant comment son beau-frère la regardait.

-Oh non... répondit Rose. Je ne dis pas ça pour te faire du mal. Je sais que tu l'aimes mais en dirait que lui pense le contraire.

- Allons-y, dit Niklaas, intercédant. Ne dis pas des choses que tu regretteras plus tard.

-Je viens avec toi, insista Rose en regardant Niklaas.

-Mon amour, tu ferais mieux de rester ici, répéta-t-il.

Claire accourut cette fois avec un verre à la main.

-Non ! cria Rose en le fixant. C'est mon frère, et je veux sortir le chercher.

-Prends ça, ma fille, dit Eli en désignant le verre que Claire lui offrit.

-Buvez madame, soupira le Père Molly.

-Je vais aller chercher mon frère ! cria-t-elle à son mari sans se soucier de qui était présent. Ni toi ni personne d'autre ne peut m'arrêter.