Vindicta [ En cours.]

Chapitre 4. E.

EVIKA.

Toronto, Canada.

Trois jours plus tard, me voilà garée devant mon , je sors de ma voiture et admire mon chez moi, le seul lieu où je me sente en sécurité. J'avance dans l'allée principale, mes talons claquant sur le sol, jusqu'aux marches qui permettent d'accéder à l'entrée.

Je regarde mes amis franchir le pas de cette même porte, tandis que je reste là, bloquée, les pensées en vrac et les bagages à la main. Je suis figée de peur bordel. J'ai la sensation qu'à l'instant où je franchirai la porte tout va basculer et s'écrouler.

C'est comme si les murs autour de moi que j'ai mis tant d'années à construire risquent de s'effondrer en un instant. Même si cette pensée est ridicule car c'est chez moi, c'est ma maison, mon antre, et que je n'ai rien à craindre.

J'ai cette sensation désagréable qui se propage dans mon corps. Il y a un inconnu chez toi. C'est un proche de Kaydan, je n'ai pas à avoir peur.

Il doit aussi être le proche de quelqu'un, lui.

Je ferme les yeux et prends une grande inspiration, quand j'ouvre à nouveau les yeux, je vois Anara et Inara passer devant moi avec leurs derniers bagages. Voyant qu'elles laissent la porte grande ouverte, je comprends que c'est à mon tour d'entrer. Ce n'est pas compliqué, on avance en mettant un pied devant l'autre jusqu'à l'entrée. Putain rentrer à l'intérieur de chez moi ça devrait être simple ! Pourquoi je me complique autant les choses ?

Je prends mon courage à deux mains et je me dirige vers la porte d'entrée. Sans même m'en être rendu compte mes pieds m'ont guidée instinctivement à l'intérieur de chez moi. Pas de danger. Il ne se passe rien.

Je soupire de soulagement, ne m'étant pas aperçue que j'avais retenu ma respiration jusque-là.

Alors que j'avance de l'entrée à la cuisine, j'aperçois Oma. Je ne peux contenir un grand sourire en la voyant ainsi qu'un immense apaisement et je me précipite dans ses bras.

Je m'y sens tellement bien. Je ferme les yeux et profite un court moment de ses bras qui me procurent un sentiment de sécurité que seule Oma est capable de m'apporter.

Elle est la seule avec qui je supporte les contacts physiques - pas très longtemps certes - mais au moins j'arrive à la prendre dans mes bras.

Et c'est toujours apaisant.

J'ouvre les yeux en m'écartant d'elle. Du haut de ses 1,65 m elle est légèrement plus grande que moi. Elle me regarde avec tout cet amour qu'elle m'a toujours donné depuis que je la connais.

Oma est la grand-mère d'Anara, quand celle-ci est venue vivre avec moi il y a 8 ans, sa grand-mère est également venue afin de ne pas se retrouver seule, et je me suis immédiatement sentie bien à ses côtés.