Chapitre VII

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          - Pluton. Je viens de Pluton.

          - De Pluton ? laissa échapper Lise. Mais c'est super loin ! Pourquoi tu es venu jusqu'à nous ?

          - Déjà, grâce à notre technologie qui est beaucoup plus avancée que la vôtre et grâce aux trous noirs, on peut passer de Puruto à la Terre en un rien de temps.

          Time fit une tête qui voulait dire : « Je n'ai pas compris », puis elle leva les yeux au ciel en signe de : « Je laisse tomber, il y a trop de choses que je ne comprends pas dans ce monde ».

          - Vous ne saviez pas que lorsque l'on passe par un trou noir, celui-ci nous mène à la sortie d'un autre ? Bien sûr, il faut connaître la topographie de notre univers, mais...

          Les deux humaines étaient abasourdies. Les scientifiques de la terre n'étaient pas encore à ce stade des connaissances de l'espace. Baudering continua son récit, mais cette-fois ci, il aborda le sujet des dictateurs. Maintenant qu'il connaissait Lise et Time, il pouvait leur faire confiance, d'autant plus qu'il aurait aucun à les maîtriser si besoin.

          - Le gouvernement Yesewis est composé de personnes politiques sous les ordres du dictateur suprême, c'est-à-dire qu'on se doit de suivre leurs lois. Toute opposition sera sanctionnée par la mort.

          - C'est horrible ! s'exclama Time.

          - Bien sûr, le moyen de la mise à mort peut varier en fonction en fonction de la « bêtise » faite. Dans le thème de l'eau, on peut par exemple vous accrocher les pieds au sol et remplir une fosse d'eau. C'est lent et cruel. Ou encore vous enfoncer le corps jusqu'au épaules dans le sable puis attendre que la marée de la mer monte... Sinon, la pendaison reste simple et efficace.

          - Oui, on a compris ! stoppa Lise. Passe à la suite.

          - Je veux les anéantir ! enragea le brun. Tous ces politiciens qui nous contrôlent depuis leurs forts ! C'est la source de tous les problèmes de l'univers !

          Il avait de la noirceur dans ses yeux, on aurait dit qu'il était prêt à se jeter sur la première personne venue, et Lise et Time l'avaient bien compris : elles n'haussèrent même pas un sourcil par peur d'être réduites à néant. L'adulte se calma et soupira. Tout seul, il n'y arriverait pas, et il savait qu'avec seulement deux alliées de plus, il ne gagnerait pas non plus.

          - Nous devrions rester ici le temps de réfléchir, proposa-t-il.

          - Je pense que tu as raison, approuva Time, sous le regard mal assuré de sa sœur. Ici, on a un abri et de quoi manger, alors ne nous fatiguons pas à trouver refuge ailleurs.

          - Reposons-nous, conclut le grand.

*
**

          Une nuit, Baudering se réveilla puis il ouvrit les yeux et fixa sans bouger ni parler le plafond de la base. Il entendit alors les deux dames discuter entre elles sur le matelas central. Il ferma ses paupières et laissa ses oreilles devenir maîtres de son corps.

          - Tu penses qu'il nous a menti ? demanda Lise.

          - Sois pas stupide. Quel serait l'intérêt, alors qu'il peut nous laisser aux zombies ?

          - Tu dis ça car tu l'aimes, rétorqua la plus jeune. Faisons quand même attention, en soit, on ne les a jamais vu, les zombies. Et si c'était juste lui qui avait tout orchestré ?

          Time fronça les sourcils. Quelle imagination pouvait bien avoir sa sœur ?

          - T'es parano ma pauvre ! Maintenant dors, il est tard, faudrait pas qu'on soit fatiguées si la situation dérape.

*
**

          Le lendemain, Baudering se leva mitigé entre le fait qu'il n'avait pas la confiance de Lise mais bel et bien celle de Time. Il descendit vers le cylindre et prépara une boîte de conserve pour le petit déjeuner puis mis une casserole à chauffer. Ce n'était que quelques jours après le message de Pierces que les survivants avaient remarqué la fonction gazinière du tube. Lorsque tout fut prêt, il remonta le plat à l'aide d'une poulie qu'il avait installé pour éviter de s'encombrer.

          Tout le monde mangea avec bon appétit, puis Baudering monta dans la vigie, installée sur le toit de la base.

          Avec tous ces événements, tout le monde avait eu le temps de fouiller un peu partout et le brun avait découvert un passage menant à cet endroit.

          Peu de temps après, il entendit des pas venant dans sa direction. Reconnaissant ceux de Time, il ne broncha pas et celle-ci s'accouda à la rembarde à ses côtés.

          - On a une bonne vue, d'ici, sourit la jeune femme. Il fait bon.

          - Je vous ai entendues, hier soir, prévint Baudering avec air banal.

          Time ne dit rien et fixa l'horizon en sentant ses cheveux carressés par le vent. Elle prit une grande inspiration et se tourna vers le grand.

          - Ce que je vais faire, prévint-elle, n'en tient pas compte.

          Et elle posa ses lèvres sur celles du Yesewis qui ne cacha pas sa surprise, sans pour autant la repousser.

          - Comme ça, si je meurs, j'aurais pas de regrets ! expliqua-t-elle.

          - Imbécile. Tu mourras pas, vu que je te protègerais.

          Time sourit et enlaça son ami (?) de toutes ses forces. Ils restèrent un moment à contempler le paysage puis ils redescendirent voir comment se portaient Lise. Elle était tranquillement allongée sur son matelas, avec un livre dans la main.

          - Comment se porte les deux tourtereaux ? demanda-t-elle sans lever son nez vers eux.

          Ils n'eurent pas le temps de répondre que la porte blindée arrière se fracassa dans un grand bruit sourd.

Un avenir... Je sauverai le monde à ma façonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant