- C'est ma maison, là-bas. A gauche, c'est ma mère. A droite c'est mon frère. Allons les voir, la suite du plan dépend d'eux.
*
**- Cela fait bien six ans que je ne t'ai pas vu... soupira la mère de Baudering.
- Cela ne fait pas cinq ans, plutôt ? demanda Lise. S'il faut environ un an et demi pour aller sur Terre, plus les trois mois à partir de votre arrivée, en comptant ensuite les neuf mois que nous avons passés sur Terre entourés de zombies et les deux ans pour aller sur Pluton, cela fait environ cinq ans et non six.
- Avant de partir sur Terre, commença Baudering, Argan et moi avons été formés pendant plus d'un an pour faire face aux hommes. Ici à cause de la propagande causée par le dictateur, tout le monde vous prend pour des monstres sanguinaires qui font passer leurs besoins avant celui des autres, quitte à tuer votre ami.
- Alors ça, c'est juste le cas d'Angus, coupa Lise.
- Mais il y avait quand même des parts de vérité dans ses paroles, continua-t-il. La pollution que vous causez qui anéantit chaque jour plusieurs espèces d'animaux, les nombreuses guerres qui n'en finissent pas, même si ce n'est pas beaucoup mieux de notre côté, la mise en place de classes sociales qui augmentent encore plus les inégalités, et j'en passe... En seulement trois mois de vie banale sur Terre, on découvre déjà tous ces défauts. Dis-moi, Lise, comment faites-vous pour vivre une vie normale tout en sachant ce qui se passe dehors ?
- On fait avec : tant qu'on habite dans un pays aisé et qu'on se tait, tout ira bien pour nous. Enfin, jusqu'à ce que des Plutoniens viennent nous envahir...
- Je ne voudrais pas vous déranger, coupa Zoya, la mère de Baudering, mais mon fils, pourrais-tu me dire qui est cette jeune fille qui est avec toi ? Tu avais bien pour mission de tuer tous les Hommes ? Or, tu es parti avec Argan, pas avec cette Lise avec qui tu parles et qui t'accompagne.
- J'ai ramené plus de deux cents humains. Ils vont vivre ici, en cohabitation avec nous, juste après nous avoir aidés à nous débarrasser du dictateur.
Zoya attrapa le bras de Baudering et le regarda avec la peur dans ses yeux.
- Tu sais pourtant bien qu'il ne faut aller contre sa volonté ! Tu veux tous nous tuer ou quoi ?
- Maman, intervint Néonn, Baudry a raison, ce n'est pas en laissant passer les choses que nous récupérerons nos droits. Avant c'était certes peine perdue, mais si comme il le dit, nous aurons l'aide de deux cents Hommes, c'est qu'aujourd'hui est l'heure de reprendre le pouvoir, et de te placer, toi, Baudry, à la tête du gouvernement. Tout le monde parmi les Hommes te connait, car tu es je suppose leur « sauveur », de plus tu es également connu par la plupart des citoyens d'ici comme étant un guerrier. Reste maintenant à prouver aux gens que les humains ne représentent pas une menace mais un espoir. Et tu sais très bien pourquoi on doit en finir avec le dictateur.
Zoya souffla, puis, sous le regard de ses deux fils implorant son aide, elle céda.
- C'est bien parce que vous êtes mes deux fils... souffla-t-elle. Rentrons, je vais vous préparer du thé que vous boirez pendant que je prépare mon discours.
Elle se leva de sa chaise et entra dans la demeure que Baudering avait quitté six ans auparavant. Rien n'avait bougé. Dans le salon, quatre fauteuils séjournaient toujours dans la même position qu'avant. Sur le sien, un « M » ainsi qu'un « S » étaient brodés sur la house de l'oreiller. Lise s'approcha de son ami avec un regard interrogateur.
- Pourquoi le « S » et le « M » sur ton fauteuil ?
- Myint Myatsaw. Myint Myatsaw Baudering Stranger. C'est mon nom complet. Ce sont des noms trop étrangers pour aller sur Terre, alors à notre naissance, notre mère nous à donner un prénom se rapprochant des noms Terriens. Elle a toujours vu en nous d'excellents guerriers Yesewis. Le vrai nom de Néonn, c'est Aaitko. Aaitko Néonn Stranger.
- Tu nous l'avais jamais dit. Remarque, nous non plus, et puis, ce n'est pas comme s'il était absolument indispensable de le savoir dans un monde apocalyptique.
- Et voila le thé ! s'exclama Zoya en apparaissant dans le salon avec un plateau où se trouvaient trois tasses d'un liquide de couleur mauve.
Elle installa ses invités sur des chaises dans la plus grande des salles de la maison puis alla les rejoindre une fois qu'elle eut dans sa main un papier blanc. Pendant l'écriture du discours, tout le monde buvait son thé en écoutant attentivement les idées de chacun et chacune. Une fois fini, Zoya débarrassa la grande table remplie d'idées tandis que les trois autres faisaient du tri parmi toutes les feuilles présentes, n'en gardant que quelques unes. On sortit de la maison de pierres et l'on se rendit dans la ville que les deux amis avaient traversé à l'aller. Là, Zoya monta sur l'esplanade se trouvant à la vue de tous (même si personne n'était sorti) et tapa deux casseroles entre elles pour attirer l'attention. Le premier à arriver fut la gamin rose pâle que Baudering avait vu volant une pomme à un marchand. Le second était ce marchand que jeta d'ailleurs un regard noir à Baudering et à l'enfant. Peu à peu, la place se remplit de nombreuses personnes qui regardèrent toutes Lise avec des grands yeux. En effet, sa peau était blanche et n'avait pas d'écailles, signifiant qu'elle était soit très mal en point, soit qu'elle ne venait pas d'ici.
Zoya prit alors la parole, jetant un regard rassurant à la seule humaine se trouvant avec elle.
- Mes amis, vous qui vivez dans la misère depuis maintenant une cinquantaine d'années, ne voudriez-vous pas voir l'égalité pointer le bout de son nez ?
Dans la foule, il y eut des exclamations, tandis que Baudering se fraya un chemin et disparut sur la route du fort Nord. Personne ne sembla s'en apercevoir, sauf l'enfant rose qui le suivit à distance pour ne pas se faire remarquer.
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Un avenir... Je sauverai le monde à ma façon
PertualanganBaudering vit sur Puruto. Le gouvernement l'envoie un jour accomplir la mission de sa vie. En effet, cette mission lui permettrait d'obtenir la vie éternelle en échange de sa réussite. Seulement, cette mission consiste à anéantir tous les Te...