Chapitre VIII

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          Ils n'eurent pas le temps de répondre que la porte blindée arrière se fracassa dans un grand bruit sourd.

          - Qu'est-ce qui se passe ? hurla Baudering.

          Tout le monde se précipita au bord de la mezzanine pour observer ce qu'il venait de se passer.

          De la fumée gênait toute vision, mais après plusieurs minutes, on vit apparaître des silhouettes au milieu des débris et des gravats qui trônaient sur le sol devenu poussiéreux.

          C'est lorsque l'entièreté de la brume fut évaporée que l'on put voir clairement cinq personnes marcher dans la base d'un pas nonchalant.

          - Vous êtes qui ? cria le Yesewis du haut de sa plateforme. Vous venez faire quoi, ici ?

          Un roux leva la tête et lui sourit d'un air assuré.

          - Je m'appelle Angus. On cherche un refuge.

          Comme personne ne lui répondit, il se rapprocha du centre de la base et croisa ses bras.

          - Seriez-vous dans l'amabilité de descendre, que nous fassions connaissance ? D'autant plus que j'ai mal au cou quand je lève la tête.

          Baudering acquiesça mais ordonna à Lise et Time de rester en haut et de seulement observer la scène. Il demanda également aux inconnus de ne pas bouger le temps de faire connaissance.

          - C'est quoi cet endroit ? demanda le roux.

          - Un endroit sûr, jusqu'à ce que vous fracassiez la porte, répondit-il.

          - Un endroit sûr ne se démolit pas comme ça à cause de seulement cinq humains, fit remarquer Angus.

          - Bref, ne restons pas là. Montons tous là-haut.

          Il empoigna l'échelle et grimpa sur la plateforme rejoindre les deux personnes qui l'attendaient.

          - Vous n'avez qu'à prendre l'autre échelle qui mène à la plateforme en face, proposa Baudering. On ne se gênera pas comme ça.

*
**

          Les trois amis firent donc la connaissance de ce groupe qui résistait encore, tout comme eux.

          Il y avait parmi eux Angus, un homme aux cheveux roux débraillés et aux yeux bleus, ce qui contrastait avec sa peau métissée et qui rappelait fortement Argan. Il avait des lunettes d'aviateur autour de son cou, un long manteau noir et bleu lui descendait jusqu'aux genoux, mais on apercevait une chemise rouge vif sous son vêtement. Un long pantalon bouffant cachait des bottes noires, et de multiples bracelets ornaient ses poignets. Il était ambitieux et idéaliste, mais avait tout de même un côté réaliste.

          Venait ensuite Arabel, une femme aux cheveux châtains attachés en deux sortes de chignons à l'arrière de sa tête. Elle avait les yeux noirs et poetait un crop top rouge aux manches longues auquel il en manquait une. Son legging était noir, et elle avait des chaussures de randonnée. Aucun bijou de valeur n'apparaissait dans l'angle de vue de Baudering. Elle était arrogante, fière et méprisante envers les trois héros.

          Mais Bao était toujours là pour la raisonner. En effet, bien qu'il fut un râleur professionnel, il avait le don de communiquer avec les autres sans blesser ou sans donner son avis. Il avait les cheveux et les yeux noirs et la peau bronzée. De petites rides se dessinaient sur son visage, en signe de fatigue due aux derniers événements. Il portait un pantalon de couleur foncée, tandis que son t-shirt à manches longues était clair, tout comme ses chaussures.

          Chaïm, quant à lui, était la plupart du temps très calme et ne laissait jamais ses émotions prendre le dessus. Il savait prendre les bonnes décisions, même si ces temps-ci c'était plutôt compliqué. Il était brun et ses yeux étaient marrons, sa peau était aussi blanche qu'une personne restée dans une cave pendant trois mois, et il portait une sorte de tunique grise avec un collier en or.

          Et enfin Côme, qui était un peu comme le leader du groupe. Malgré le bon sens de Chaïm, c'était lui qui prenait les décisions. Il était de nature honnête et juste, ce qui permettait de canaliser les comportements d'Angus et d'Arabel. Il était très musclé, et cela devait en intimider plus d'un. Son t-shirt moulant blanc contrastait avec sa peau noire et son tatouage blanc de Phoenix sur sa nuque. Il avait une montre en or autour de son poignet droit.

          Les deux groupes ne se faisant pas confiance, ils ne partageaient que le repaire et la vigie. La nourriture, quant à elle, était présente en même quantité sur cahcune des plateformes et donc aucun échange ne se faisait. La nuit, une personne de chaque groupe restait debout pour surveiller la porte défoncée. Toutes les heures, ils échangeaient leur place pour pouvoir dormir un peu.

          Le lendemain, Baudering rejoignit Côme dans la vigie, comme celui-ci l'avait souhaité.

          - Il faudra prévoir une sortie, lorsque la nourriture viendra à manquer. Sinon, même sans les zombies, on mourra.

          Le Yesewis hocha la tête et s'appuya contre la rembarde.

          - Et tu as une idée de ce qu'on pourrait faire ? Je veux dire, laisser le repaire sans surveillance avec une porte grande ouverte, c'est comme laisser les zombies entrer chez nous.

          - On se divisera en deux groupes : le premier gardera la base, et le deuxième partira à la recherche de nourriture. Je voudrais que Lise et toi, vous m'accompagniez avec Chaïm. Deux de chaque groupe, quoi.

          - Mais vous avez un moyen de défendre la base ?

          - Dans les caisses, il y a des fusils. Vous n'avez pas fait gaffe ? demanda Côme.

          - J'ai ouvert une caisse, et en voyant que c'était des conserves, je n'ai pas ouvert les autres, répondit l'autre.

          - C'était une erreur, remarqua le leader adverse. Mais de toute façon, on n'a pas besoin d'y aller tout de suite.

*
**

          Trois mois plus tard, Côme, Chaïm, Lise et Baudering se préparaient. Côme se tourna vers le groupe qui gardait le repère.

          - On ne devrait pas en avoir pour longtemps. On vous laisse la garde de la base, on part faire les courses !

Un avenir... Je sauverai le monde à ma façonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant