Le Jeu de La Vie

NEUF

- Noah, chéri, que se passe-t-il ? demanda-t-elle en courant dans sa direction. Elle s’accroupit à son niveau et prit son visage entre ses mains.

- Que t’est-il arrivé ? Dis-moi, s’il te plait.

- C’est Madeline, répondit-il entre deux sanglots.

- Qu’a-t-elle encore fait ?

- Elle sait pour Kayn et moi. Elle nous a vu en train de nous embrasser sur le perron… Elle a dit que je n’étais qu’une pédale, que je l’écœurais… Elle m’a menacé de tout dire à maman en disant qu’elle serait tellement déçue d’avoir enfanté un monstre. Blake, j’ai peur. Je ne veux pas qu’elle le sache. Pas comme ça ! s’écria-t-il au bord de la crise de panique.

- Détends-toi, respire, essaya-t-elle de le calmer. Tu n’as pas à avoir peur, d’accord ?

- Elle n’a pas le droit de faire ça, c’est ma vie !

- Oui, tu as raison. Elle n’a nul droit de s’immiscer dans ta vie personnelle comme ça, encore moins de te sortir toutes ces atrocités. Tu n’es pas un monstre, chéri.  Tu n’as pas à avoir peur, tu as le droit d’aimer qui tu veux. Tu ne dois pas en avoir honte. Ni Madeline, ni maman, ni personne d’autre n’aura son mot à dire, dit-elle calmement en essuyant ses torrents de larme à l’aide de ses pouces.

- Imagine, je la dégoûte, qu’elle ne veuille plus de moi, qu’elle ne m’aime plus ? paniqua-t-il.

- Rien de ça n’arrivera, Noah, maman t’aime et t’aimera pour toujours.
Leur moment fut coupé par un petit grincement. Ils se tournèrent en même temps pour découvrir un Ayden gêné.

- Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas vous espionner, bafouilla-t-il, c’est juste que vous aviez égaré votre foulard en sortant du restaurant.

- Réfléchis, chéri, il vaut mieux que ce soit toi qui le lui dises. Madeline va tout gâcher, lui chuchota-t-elle suffisamment pour qu’il l’entende une fois qu’il fut dans ses bras. Maman t’aimera qui que tu aimes, fille ou garçon, elle s’en fichera. Pour elle, ce qui importe est que tu sois heureux. Pleinement.

- Tu as sans doute raison, finit-il par dire.

- Attends-moi, je te rejoins dans une minute, dit-elle en attrapant son sac à toute vitesse et arrachant le foulard à Ayden.

Ce dernier était resté muet, suivant chaque fait et geste de son ancienne copine.

- Je suis navré. Vraiment.

- Ça ne fait rien, dit-elle encore soucieuse.

- C’est votre fils ?

Blake se rembrunit. Elle le considéra longtemps du regard.

- Non, c’est mon petit frère.