Résolution

Chapitre 4 : Choc

Je rentre chez moi aux alentours de 19h et je ne cesse de me repasser les évènements de la journée passée en boucle, sans cesser de m'attarder sur le souvenir de ce professeur, l'expression inquiète sur son visage, ses yeux si bleus, son comportement étrange... ce sentiment indéchiffrable que je ressens lorsque je repense à lui me submerge, encore et encore au fil de mes pensées, me laissant dans une incompréhension frustrante.

Je regarde mes pieds en marchant vers mon campus qui ne se situe pas bien loin de l'infirmerie à mon grand contentement ; je n'ai pas envie de rentrer dans le noir avec ce ciel couvert et cette brise froide, il menace de pleuvoir et loin de moi l'idée de rentrer trempée aussi tard qui plus est.

Mon menton me fait encore souffrir malgré les pommades grossièrement étalées et les cachés que m'a fait ingurgiter cette infirmière désagréable. De plus le bandage qu'elle m'a appliquée rapidement sur le menton me dérange et me gratte. Lorsque mes doigts effleurent le coton posé sur la zone sensible en question un spasme de douleur m'envahit.

Je ne suis pas pressée de découvrir le bleu que j'aurai sur le visage demain à mon réveil.

J'accélère le pas, impatiente de rejoindre mon ami pour lui reprocher de ne pas être resté à mes côtés durant mon sommeil, mais lorsque j'ouvre enfin la porte de notre logement et à mon grand étonnement je fais face à un appartement vide. Je me dirige vers le frigo mais aucun mot n'a été posé comme il a pris l'habitude de le faire lorsqu'il sort sans me prévenir. Quand je regarde mon téléphone, je n'ai aucune notification de sa part, j'en conclu qu'il à dû avoir une urgence quelque part, rien de bien alarmant en soi.

Je pose mes affaires et prend une douche rapide.

Je suis en train de manger lorsque mon téléphone vibre sur la table et je ne suis pas surprise de constater que c'est un message de mon colocataire absent.

L'infirmière m'a informé que tu étais rentrée, j'arrive au plus vite ! - Luc

Je répond un simple « OK » et range mon repas pour aller me coucher sans attendre dans ma chambre, Luc n'étant toujours pas rentré.

Dès le moment où ma tête repose sur l'oreiller et que mon corps s'enroule dans les draps, je sens la fatigue m'accaparer dans ma totalité. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point tout ces évènements passés m'ont épuisés. Lorsque je ferme les yeux, je m'endors presque instantanément, mes pensées vagabondant, et mes questions restant sans réponses.

*******

Je me réveille en sursaut ; mon épaule est secouée d'avant en arrière, et une voix que je croyais venir d'un rêve pendant un cours instant se forme petit à petit dans le monde réel.

- Émilie lève toi tu vas être en retard !

C'est Luc qui s'est maintenant dirigé en vitesse vers mes volets pour les ouvrir en grand, laissant entrer de chauds et éblouissants rayons de soleil me faisant grimacer. Il fait ça rarement, mais je déteste les fois où il le fait.

Je marmonne des mots incompréhensibles avant de me cacher les yeux avec mes draps sous cette luminosité agressante.

- Sérieux je pense que t'a assez dormi il est presque 15h !

Mon coeur fait un bond dans ma poitrine et j'ouvre instantanément les yeux à ces mots.

Quelle heure ?!

Je me redresse violemment, paniquée, ce qui fait sursauter mon ami face à la penderie. Il se retourne la main sur le coeur et les yeux ronds, éberlué.

- Oh là doucement j'ai faillit faire une attaque ma belle !

- Il est quelle heure ?!

Je suis maintenant assise au milieu du lit, les cheveux en bataille sur le dessus de ma tête, le visage encore endormis malgré ma panique.