Brisés

Chapitre 17

Abby.

Je vérifie n'avoir rien oublié avant de partir pour cette satané interview. Je n'ai pas tellement envie d'y aller parce-que je vois bien que plus elle approche, plus Chris est crispé, même si il ne dit rien et essaye de ne rien laisser paraître, je le connais par cœur et je n'ai pas envie de subir une autre dispute à propos de Scott.

Je prends mon sac dans une main et mon téléphone dans l'autre et embrasse Chris avant de partir.
Je le serre dans mes bras, il est super tendu et je préfère ne rien dire, me contentent seulement de lui sourire pour tenter de le faire se dérider un peu. Ce qui ne marche absolument pas.
J'ai à peine refermé la porte d'entrée quand elle s'ouvre de nouveau pour laisser passer Chris.

- Tu ne veux vraiment pas que je vienne ? Me demande t-il.

- On en a déjà discuté, ce n'est vraiment pas une bonne idée, tu sais pourquoi.

- Ok. Répond-il sèchement en claquant la porte.

Je n'ai vraiment pas le temps de lui courir après le chauffeur que j'ai demandé m'attend déjà, ni même l'envie. Il sait pertinemment que c'est une mauvaise idée et que ça va mal finir mais il s'entête à vouloir avoir le dernier mot quand même.

Dans la voiture, je regrette un peu d'être partie comme ça mais je n'avais vraiment pas la force de gérer une nouvelle crise de jalousie.
C'est donc d'une humeur de chien que j'arrive au lieu de l'interview.
Le magazine a réservé un salon privé dans un hôtel.
Je vais encore passer pour une connasse prétentieuse, c'est toujours comme ça quand je suis de mauvaise composition, je passe pour une femme hautaine, ce que je ne suis pas du tout. En fait, j'essaye seulement de ne tuer personne.
J'entre directement dans la salle que m'a indiqué mon agent, je l'ai appelé en début de semaine pour lui dire que ce n'était pas la peine qu'il m'accompagne, je sais me débrouiller seule pour ce genre de chose.
Scott est déjà installé sur un des fauteuils, il est sur son téléphone et son regard s'illumine lorsqu'il me voit.

- Et voilà ma chérie !

- Ne commence pas Scott, arrête ton petit jeu. Craché-je alors qu'il se lève pour s'approcher de moi.

- Quel petit jeu ? Détend toi un peu, je peux m'occuper de toi si tu n'as pas ce qu'il te faut à la maison.

- Oui alors...

Je me tais quand le journaliste entre dans la pièce en nous saluant, nous intimant de nous asseoir.
Je fusille Scott du regard et lui chuchote que cette discussion n'est pas terminée.
Son sourire me donne envie de le frapper, je n'ai plus la force de supporter ses réflexions.

Pendant plus au moins deux heures, le journaliste nous pose des questions sur le film, notre entente, comment le tournage s'est passée... jusqu'à ce qu'il passe à des questions plus personnelles, lesquelles me font déjà lever les yeux au ciel.

- Comment ça va avec Chris ?

- Parfaitement bien, merci. Repondé-je avec un sourire poli.