Chapitre 26

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Abby.

J'arrête enfin de pleurer.
Mais je crois que c'est parce-que mon corps est vidé de tout liquide. Je suis resté ainsi je ne sais combien de temps à ne pas pouvoir relever la tête tellement j'ai honte de ce qu'il vient de se passer. Sebastian est resté à côté de moi sans bouger ni parler. Je le sens juste respirer bruyamment par moment, je crois qu'il s'en veut de m'avoir écouté quand je lui ai dit que je voulais régler les choses moi-même avec... lui.

J'ose chercher son regard et baisse la tête rapidement quand je croise ses yeux coléreux.

- Je vais te ramener chez toi.

Je secoue négativement la tête en grignotant le bout de mes ongles.

- Ce n'était pas une question. Reprend-il.

- Je vais dormir ici. T'as entendu Chris, il ne veut pas que je rentre.

- Ce n'est plus la même chose, ce qu'il s'est passé change tout et...

- Justement. C'est pour ça que je ne lui dirait rien et toi non plus. Je veux qu'il me pardonne parce-qu'il m'aime, pas parce-que je suis une pauvre fille qui lui fait pitié.

- Tu ne seras jamais ça pour lui ! Fait-il en levant les bras, choqué par ma réponse. Ce qui est arrivé est...

- Non, stop. Je ne veux plus en parler. Ne parle de ça à personne, s'il te plaît. Imploré-je en plantant mes yeux dans les siens.

Il a quelques secondes d'hésitation avant de capituler en hochant positivement la tête.
Je baisse les yeux qui se posent sur ses mains pleine de sang séché.

- Tu devrais soigner tes mains.

- Ce n'est pas le mien. Lâche t-il après s'être examiné minutieusement.

Je souffle en essuyant mes joues humides avant de tenter de me relever. Je dois m'y reprendre à trois fois et avec l'aide de Sebastian je parviens enfin à me tenir droite sur mes jambes.
Je lui souffle un merci de ma voix cassée et essaye tant bien que mal de marcher jusqu'à ma chambre.

J'ai besoin d'une douche, je me sens tellement sale, comme souillée.
L'eau brûlante transperce mon corps comme des milliers de coups de poignards invisibles.
La douleur revient progressivement ce qui me donne l'impression d'être cassée.
J'ose enfin poser mon regard sur les parties de mon corps qui sont accessibles à mes yeux. Mes poignets ont pris une teinte violette là où ses doigts ont serrés.
L'intérieur de mes cuisses à pris la même couleur avec, en prime, des traces de griffures.
Je sens des larmes pointer au coin de mes yeux mais je les retiens. Je ne veux pas lui donner d'importance. Je refuse qu'il m'est brisée.

Brisés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant