Chapitre 33

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Chris.

Deux jours plus tard, je peux enfin ramener Abby à la maison.
Elle n'a pas accepté la proposition du psychiatre de la garder quelques jours de plus, ni de la revoir en consultation dans un mois pour faire un point. Elle est têtue, quand elle ne veut pas quelque chose c'est mission impossible de lui faire changer d'avis.

J'appréhende un peu son retour, j'ai peur qu'elle ne se sente pas bien et que ça fasse remonter trop de mauvais souvenirs, surtout dans notre chambre.
Je suis assez crispé sur le chemin du retour et elle le voit, Abby pose sa main sur ma cuisse et me sourit faiblement, comme si elle lisait dans mes pensées.

- Ça va aller.

- T'es vraiment sûre ? On peut déménager, ça sera même sympa de choisir une maison ensemble.

- C'est vrai qu'on a tout fait à l'envers nous. Pourquoi pas après tout ?

- Une maison au bord de la plage avec un appartement pour Ashton ? Plaisanté-je

- Ah non, déjà qu'on a pas beaucoup d'intimité on en aura encore moins si il vit avec nous ! Rit-elle.

- Oui tu as raison, il est envahissant.

- Ça te gêne ça ? C'est vrai qu'on en a jamais vraiment parlé, je ne t'ai jamais demandé si ça te dérangeais qu'Ashton et moi soyons si proches, qu'il se mêle de tout et qu'il débarque quand il en a envie ? S'inquiète t-elle soudain.

- Absolument pas ! Pourquoi ça me gênerait ? Tu sais qu'on s'adore tous les deux et que je l'aime comme un frère. Même si c'est vrai qu'il passe plus de temps chez nous que chez lui, j'aime sa présence, son humour, sa repartie sans égale et surtout j'aime sa façon d'être avec toi.

- Ce n'est pas de lui que tu es tombé amoureux plutôt ? Me dit-elle avec un sourire espiègle.

- Évidement que si ! Et comme il est inaccessible je reste avec toi pour continuer de le voir. Taquiné-je.

Abby secoue sa tête en riant. J'adore la regarder rire, à la voir comme ça c'est comme si rien ne s'était passé mais je sais qu'elle a encore beaucoup de cicatrices à soigner, et pas seulement extérieure.

En arrivant à la maison, je prends sa main dans la mienne, je ne sais pas si c'est pour la rassurer elle ou moi mais mon geste est instinctif. Lorsqu'on passe la porte, je l'entend soupirer et elle se retourne pour se blottir contre moi. Je referme mes bras sur elle alors qu'elle pose sa tête contre mon torse.

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