Chapitre 32

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Abby.

Chris et Ashton viennent de quitter ma chambre, ils ne sont pas resté longtemps, le médecin est venu les chercher en leur disant que j'avais besoin de me reposer et qu'ils pourraient revenir dans quelques heures. Je n'ai rien dit mais j'ai plus besoin de Chris que de repos.
Je voudrais savoir s'il est là parce-qu'il le veut vraiment ou si c'est à cause de ce que j'ai fait.
Je connais déjà une partie de la réponse puisque je l'ai entendu me le dire quand il m'a trouvé dans la chambre. A cet instant je ne voulais plus mourir, je me suis traitée d'idiote d'avoir pu croire que je ne comptais plus pour lui, je voulais vraiment ouvrir les yeux et lui répondre mais j'en étais incapable, je me sentais déjà partir de l'autre côté et je ne le voulais plus.
J'ai senti sa panique, j'ai entendu ses pleurs et ses cris et je me suis détestée d'avoir fait une chose pareille, de m'être laissé emporter par ma rage et ma tristesse.

J'ai vu l'état de ses mains et je me suis inquiétée, je ne veux pas qu'il ait des problèmes à cause de moi.
Mais la vérité c'est que je me fous éperdument de savoir si il est mort ou vivant puisque ça ne changera pas ce que j'ai fait.

Je regarde mes poignets bandés en retenant mes larmes. Maintenant j'ai une trace indélébile qui me rappellera tous les jours ce que j'ai fait.
Les cachets étaient une bonne idée la première fois, ça ne laisse pas de cicatrices extérieure, juste au fond de l'âme. J'avais seulement eu mal à la gorge quelques jours puisque Ashton avait enfoncé ses doigts tellement violemment qu'il m'avait griffé.
Là, je me sens vidé de toutes mes forces, ma tête me tourne au moindre changement de position mais je suppose que c'est normal avec tout le sang que j'ai perdu et qu'on a dû me donner.

En fin de matinée, Chris revient enfin. J'ai pu dormir quelques heures et ça m'a fait du bien.
Il tire la chaise pour se mettre plus près de moi et pose ses lèvres délicatement contre les miennes, comme si il avait peur que je me brise. Je me tourne sur le côté pour lui faire face. On se regarde pendant de longues minutes sans parler jusqu'à ce qu'il brise le silence.

- Tu me pardonne d'avoir été un sale con avec toi ?

- Si tu l'as fait c'est que tu pensais avoir de bonnes raisons, j'imagine.

- Il n'y aura jamais une seule bonne raison pour que je te rende malheureuse.

- Je ne veux pas que tu te sente obligé de rester à cause de ce que j'ai fait.

- Eh mais ça va pas ? S'offusque t-il en fronçant les sourcils.

- Je ne sais pas, je ne suis plus sûre de rien en fait.

- Je suis là parce-que je t'aime et que je t'aimerai toujours. Surtout pas parce-que je me sens obligé, je ne veux pas que tu te mette cette idée dans la tête.

Il finit sa phrase en passant sa main sur ma joue avec un sourire tendre sur le visage.

- Pourquoi tu étais comme ça avec moi alors ?

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