SPACE GIRL - TOME 01 [mha]

【 ＸＸＶＩＩＩ 】

－ ＰＲＥＳＳＥＮＴＩＭＥＮＴ －

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Les portes de l'internat de la classe 1-A s'ouvrirent, laissant Stella quitter le bâtiment d'un pas rapide, tandis que sa grande sœur tentait de la rattraper. Seita pressant sa course, elle essayait de l'appeler pour la retenir. La plus jeune lui devait de nombreuses explications, et maintenant qu'elles étaient à l'abris des regards de ses camarades, elle ne se gênerait pas pour les lui demander, bien qu'elle était remplie d'inquiétude.

_ Stella attends moi ! S'il-te-plaît ! Est-ce que tu vas bien ? Que s'est-il passé ? Où étais-tu pendant tout ce temps ? sans s'arrêter, elle continua. Je suis désolée ! Je suis désolée pour tout ce que j'ai fais ! Je suis désolée pour ce qui est arrivé à papa et maman ! s'excusa-t-elle apeurée et peinée par ce qu'il pouvait arriver. Mais je t'en prie ! Ne pars pas sans rien me dire ! Dis-moi que tu n'es pas avec eux..!

Sur ces paroles, la jeune fille aux yeux bleus ciel s'arrêta, inclinant légèrement sa tête sur le côté avant de se retourner vers sa sœur le regard dure. L'aînée la fixait, le visage brisé et le corps tremblant. Ce moment était celui qu'elle redoutait le plus, elle en avait fait des cauchemars pendant des années tellement elle était effrayée par la tournure que les évènements pouvaient prendre. Elle n'avait cessé de les imaginer, et tous se finissaient de manière tragique. Elle s'en voulait tellement pour le décès de ses parents malgré ce qu'ils avaient fait, qu'elle ne pouvait imaginer une fin heureuse si Stella venait un jour à apprendre la vérité.
Et cette dernière lui répondit enfin, après un silence plus que pesant pour Seita.

_ Onee-san. commença-t-elle d'un ton plutôt condescendant. Je suis libre de choisir ma propre voie pas vrai ? Après tout ce que tu m'as raconté sur papa et maman lorsque nous étions enfants, j'ai toujours voulu devenir comme eux. Et peut-être bien qu'au final... Je suis indirectement devenue ce qu'ils étaient. lui révéla t-elle. Pas comme je l'aurais crû, certes. Mais les choses se sont passées ainsi. elle lui tourna le dos, lui adressant alors ses derniers mots. Au revoir Onee-san. En espérant ne jamais recroiser ton chemin. Auquel cas... elle laissa sa dernière phrase en suspend sur un ton glacial, avant de continuer sa route ; quittant alors Yuei.

Seita fixait l'horizon avec peine. Ses cheveux pâles volaient au gré de la brise d'automne, tandis qu'elle laissa s'échapper une larme qui vint se glisser le long de sa joue, tandis que sa sœur s'éloignait pas à pas. La fille des étoiles recula à son tour, regagnant l'internat. Elle essaya d'éviter ses camarades, certains étant restés dans la salle commune. Et l'enfant des étoiles s'empressa de rejoindre son dortoir tout en cachant son visage, afin d'éviter les questions qui pourraient lui être posées.

Fermant la porte de sa chambre, elle s'allongea directement sur son lit, n'y trouvant malheureusement aucun réconfort.
C'est à ce moment là, se retrouvant enfin seule face à elle-même, qu'elle laissa toute sa tristesse s'évader de son corps. Elle tentait tant bien que mal de retenir ses sanglots, mais en vain. Sa tête enfouie dans son coussin, elle espérait ne pas être entendue si quelqu'un venait à passer près de sa chambre.
Alors elle se laissa aller, pleurant la décision de sa sœur. D'un crie étouffé elle exprimait sa culpabilité. Tout était de sa faute, qu'allait-elle devenir maintenant ? Ou du moins que devait-elle faire ? Sa sœur ayant rejoint l'ennemi, si les héros venait à l'apprendre, qu'adviendrait-il de Stella ?

Elle la revoyait encore enfant. Alors qu'elle la portait dans ses bras fébriles, ses pieds nus marchaient sur le sol froid de la route qui la mènerait à la ville, tandis qu'elle venait d'ignorer les derniers mots que sa mère mourante avait pu lui adresser. Sur son chemin, elle avait croisé une simple voiture, dont elle s'était rapidement cachée dans les hautes herbes au cas où il s'agirait de l'homme qui effrayait tant ses parents. Car cette route ne menait nulle part, et un seul homme était intéressé par ce qu'il s'y trouvait au bout.