{5} Platonique Kunizai et Soukoku

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J'ai trouvé ça sur tweeter et je le traduis ici parce qu'il est sublime.

ATTENTION

L'histoire ne m'appartient pas.

***

Il est tard. Il est tard depuis si longtemps qu'on pourrait presque dire qu'il est tôt, mais Dazai s'en fiche.

Il est assis contre le mur du casino où il a passé la nuit. Les briques lui font mal au dos. Bien, pense-t-il en se redressant. Tant qu'il ressent de la douleur, il pourra rester éveillé ; et une fois que le soleil se lèvera, tout sera plus facile, car il n'y aura pas d'obscurité qui le tentera.

Dazai commence à marcher. Ses pieds lui font mal (bien) et le monde tourne un peu à chaque fois qu'il tourne (un peu pas bien). Les rues sont vides et sombres, à l'exception d'une voiture occasionnelle. Yokohama ne dort jamais, mais si c'était le cas, ce serait maintenant. il n'y a pas de sirènes qui hurlent, pas de gens qui crient, pas de motos qui passent à toute allure. Dazai trouve cela presque troublant.

Il laisse vagabonder son esprit. Il fut un temps où il connaissait ce Yokohama mieux que quiconque et marchait dans ces rues en riant, une traînée d'actes noirs le suivant. Il était plus jeune, alors. Dazai regrette l'époque où il pouvait porter du noir : il aime la couleur, il a toujours été beau dedans. Il ne peut plus porter de noir maintenant. Il n'arrive jamais à respirer correctement, quand il le fait.

Il entre dans une flaque d'eau et se sent frissonner. Personne ne se moque de lui pour cela. Dazai manque d'être moqué, mais il sait aussi qu'il en a perdu le droit. Il doit marcher seul dans ces rues, maintenant.

Il est trois heures et demie quand il arrive à l'Agence. Il essaierait de se faufiler, mais il est trop fatigué pour ça ; aussi, il a les clés. Il déverrouille la porte de l'immeuble, maudissant ses mains tremblantes, et perd l'équilibre plus d'une fois en se rendant au quatrième étage, mais ne peut s'en soucier. Il roule dangereusement alors qu'il déverrouille une autre porte, ses mains tremblent fort, il fait presque tomber ses clés; et c'est une bonne chose qu'il travaille ici depuis assez longtemps pour ne pas trébucher, parce que sa vision est floue et qu'il a mal aux yeux.

Je dois juste attendre Ranpo, pense-t-il en se laissant tomber sur sa chaise, l'épuisement s'infiltrant dans ses os. Il sera bientôt là.

Dazai allume sa lampe de bureau, sort "The Complete Suicide" d'une poche de son manteau et commence à lire le chapitre sur les poisons pour ce qu'il pense être la trente-quatrième fois. Il le connaît par cœur, à ce stade, ce qui le rend plus facile à lire - ses yeux sont bien trop fatigués pour se concentrer sur quoi que ce soit, et son cerveau ne serait probablement pas capable de traiter de nouvelles informations. Il fait toujours l'effort de tourner les pages au bon moment, cependant - après tout, il essaie de rester éveillé.

Il commence à bâiller après quatre pages. Ses yeux brûlent et il veut les fermer parce qu'il n'aime pas la douleur, même pas celle-là, mais fermer les yeux signifie s'endormir et il ne peut pas avoir ça, il ne peut tout simplement pas. Dazai a fini de dormir. Il en a fini avec les rêves.

Il est dans le salon de Chuuya, car bien sûr qu'il l'est. Le salon de Chuuya est sûr. Toute sa maison l'est. C'est sûr et calme et peu exigeant.

Il est sur le canapé de Chuuya et il est seul. Il n'aime pas être seul, mais Chuuya sera bientôt à la maison. Pourquoi serait-il là, sinon ?

Des pas, se rapprochant de plus en plus. Il se lève et essaie de ne pas se précipiter vers la porte, mais décide à mi-chemin qu'il s'en fiche et bondit vers elle.

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