2. Disgrâce

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          Au petit matin, Bethany arriva seule et révoltée à l'hôpital d'Ornella. La veille, après avoir passé un très bon moment avec Samuel, elle était retournée à l'hôpital espérant y trouver Cathy mais aucune trace de sa jeune sœur. Elle ne la retrouva qu'en début de soirée, en larmes à quelques pas de leur hôtel. Inconsolable, Cathy raconta son horrible après-midi à sa grande sœur et s'endormit dans son flot de larmes. Folle de rage à l'entente du récit de Cathy, Bethany n'avait pas décoléré depuis la veille. Une fois dans la chambre d'Ornella, Bethany lui narra la rencontre de Cathy et Béatrice comme leur petite sœur la lui avait rapportée.

Ornella : Qu'est-ce qu'on peut faire ?

Bethany : Je sais ce qu'on peut faire. J'y ai pensé toute la nuit !

Ornella : Tu sais ... Tu me fais un peu peur, Tany.

Bethany : C'est elle qui devrait avoir peur ! Je la hais ! Et ne la défends pas !

Ornella : Elle a dépassé les bornes, c'est vrai. À quoi as-tu pensé ?

Bethany : Avant que je t'expose mon plan, j'ai besoin que tu me dises ce que tu comptes faire à présent.

Ornella : Ce que je compte faire ?

Bethany : Est-ce que tu veux aller voir la police pour dénoncer ce que tu as vécu durant toutes ces années ?

Ornella : J'y ai longuement réfléchi et ... Je ne laisserai pas ce que Mario m'a fait impuni. Quant à Tante Béa ... Elle reste ma tante et elle reste votre mère. C'est la haine qui l'aveugle. Ça n'excuse en rien ce qu'elle a fait et je te jure que je me bats pour ne pas la haïr mais je n'irai pas voir la police pour elle.

Bethany : Tu es consciente que tu tiens la vie de cette femme entre tes mains ? Maintenant que tu as des gens influents à tes côtés, il suffit que tu ouvres la bouche pour que toute sa vie bascule.

Ornella : Je le sais ...

Bethany : C'est ta décision et je la respecte mais j'ai besoin que tu changes d'avis.

Ornella : Tu en as " besoin " ? Tany, je sais que tu lui en veux mais tu veux vraiment voir ta propre mère derrière les barreaux ?

Bethany : Laisse-moi t'exposer mon plan. Comme je te l'ai dit, elle a renié Cathy. Puisqu'elle l'a reniée de son plein gré, nous n'avons plus qu'à le rendre légal : Soit elle accepte que Cathy soit émancipée soit elle délègue l'autorité parentale à l'une d'entre nous.

Ornella : Ce serait comme lui retirer sa fille ...

Bethany : Elle l'a déjà exclue de sa vie ! Qu'est-ce que ça change ?!

Ornella : Tany, calme-toi, d'accord ? Réfléchis bien. Elle ne peut pas avoir dit ça sérieusement ! Elle a dû dire ça sous le coup de la colère parce que Cathy lui a parlé de moi. Tu sais comme elle me hait.

Bethany : Et je ne laisserai pas sa colère détruire la vie de Cathy ! Soit elle signe, soit elle va en prison. C'est aussi simple que ça. À toi de choisir.

          Ornella prit le temps de la réflexion. Peut-être que Béatrice ne méritait pas qu'on lui laisse ses filles ni qu'on ait pitié d'elle mais elle restait le seul parent de ses sœurs et elles risquaient de la perdre pour toujours à cause de ce chantage. C'était la liberté de Béatrice contre celle de Cathy ...

Ornella : Tu te rends compte que vous pourriez perdre votre mère pour toujours ?

Bethany : J'ai déjà perdu ma mère. Mon choix est fait.

Ornella : Bon ... Je n'aime pas cette idée mais ... Si elle nous y oblige, pour le bonheur de Cathy, j'accepte que tu utilises cet argument pour faire pencher la balance en notre faveur.

Vie de Valeur - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant