Vie de Valeur - Tome 2

14. Repentance

          Deux ans s'étaient à présent écoulés. La vie avait été radieuse et pleines de belles surprises pour Ornella et sa famille. Comme prévu, quelques mois après la naissance d'Abel, ce fut au tour d'Ornella et Samuel de s'unir pour la vie devant leurs familles, pour leur plus grand bonheur. La fête était somptueuse mais très intimiste, comme le jeune couple le souhaitait. Edith s'y était résolue, s'évertuant à faire le bonheur de son fils plutôt que de suivre les règles de fausse bienséance que leur statut social leur imposait. Nestor pour qui le bonheur de son fils importait plus que tout, était plus que satisfait de voir son fils heureux et amoureux. La famille NSANGA était réuni au grand complet. Ruben, le frère ainé de Samuel, avait fait le déplacement avec son épouse et leurs trois bambins. Talia avait également suspendu ses voyages d'affaires pour assister au mariage tant attendu de son second grand frère. Elle n'aurait manqué ce mariage pour rien au monde. Elle se plaisait d'ailleurs à répéter que sans son intervention, rien de tout cela n'aurait été possible. Quelques parents de pays lointains avaient également fait le déplacement. Du côté d'Ornella, elle ne souhaitait voir personne d'autre que sa famille de cœur pour partager son bonheur. Son cher Tonton Marcello, Cathy, Merveille et Akeem, Bethany et Prince avec leur bébé ainsi que la famille de Prince. Bien qu'endeuillés, ils avaient consenti à participer aux festivités afin d'honorer la sœur de la nouvelle première dame de Likita.

          Béatrice n'avait pas été conviée. Ornella n'était pas encore disposée à lui faire face et encore moins à se réjouir avec elle. Elle savait qu'elle ne parviendrait pas à partager son bonheur avec celle qui s'était efforcée de le briser durant tant d'années. Elle réessayerait de lui pardonner plus tard. Quant à Samuel, il s'y était farouchement opposé. Il commençait tout juste à apprécier Merveille mais il était hors de question de voir ni même d'évoquer le nom de Béatrice en sa présence. C'était également le cas pour Edith. Elle apprenait à apprécier Merveille car elle avait constaté, après l'insistance d'Ornella, que cette dernière avait réellement changé. Tout de même, elle n'était pas prête à en faire de même avec Béatrice. Il était même inconcevable de l'approcher.

          Les sœurs MAVULA réagissaient de manière totalement différente à l'évocation de leur mère. Merveille s'était faite à l'idée d'être la seule à partager la vie de Béatrice. Bethany, elle, feignait l'indifférence. Elle ne tenait pas à parler de la femme qui avait détruit leur famille. Quant à Cathy, elle était partagée. Bien qu'elle comprenne la position de tout un chacun, elle continuait d'espérer qu'un jour, sa mère puisse leur revenir.

          Les KADIMA aussi étaient présents. Bien que très heureux pour Ornella et Samuel, ils se refusaient encore et toujours à suivre l'exemple des NSANGA. Geneviève et Gildas campaient sur leur position et refusaient catégoriquement une quelconque union entre Merveille et Akeem. Les deux jeunes amants persévéraient malgré tout. Ils étaient convaincus qu'un jour, les parents d'Akeem finiraient par changer d'avis. Comme convenu, Gildas avait décidé de renier son fils et de le déshériter mais Geneviève l'en avait empêché, assurant son mari que leur seul fils allait bien finir par revenir à la raison. Gildas décida tout de même que tant qu'il n'aurait pas "remis ses idées en place", Akeem devrait quitter le domicile familial et c'est ce qu'il fit. Il emménagea non loin de la maison de Béatrice et Merveille, au grand dam de Geneviève. Après plus d'une année, les parents du jeune homme commençaient à désespérer devant l'obstination de ce dernier. Ils voyaient bien qu'Akeem côtoyait de plus en plus la famille de Merveille et qu'il s'y était très bien intégré. Ils refusaient de voir comme Merveille avait changé même si Edith elle-même en témoignait à demi-mot. Elle ne portait toujours pas cette famille dans son cœur mais elle devait bien reconnaître que Merveille avait changé ses manières et qu'il était à présent bien plus agréable de converser avec elle. Sûrement qu'Ornella avait réussi à déteindre sur son aînée. En attendant que Geneviève et Gildas s'en rendent compte à leur tour, Merveille et Akeem attendaient patiemment le jour où ils pourraient, eux aussi, convoler en justes noces avec la bénédiction de leurs parents.