Ta vérité - [Théostu]

3 - Complicité

Nouveau jour nouvelle vie.
Mastu se lève avec un petit mal de crâne: il a mis du temps à s'endormir la veille, peinant à lutter contre son tourbillon de pensées qui l'avaient rattrapé dès qu'il avait déposé sa tête sur l'oreiller.
Il poussa la porte de son studio en trainant le pied puis fit demi tour pour se servir un café dans leur nouvelle machine à expresso.
Il semblait être le premier arrivé au Loat ce matin là, profitant du calme des locaux.

Le vacarme de la machine camoufle un bruit de pas rapide qui le prend par surprise quand la personne se trouve déjà derrière lui.

T: Yo mastu ! -une mains s'éclate sur son épaule- mon Pote !

Théodore fait claquer le P, postillonnant presque. Il avait parlé bien trop près de l'oreille de Mastu qui eu un mouvement bref de recul, le niveau de décibel bien trop élevé pour le matin.

M: oh putain con tu m'as fait peur

T: Jsuis un ninja je sais. T'arrives tôt aujourd'hui !

M: j'ai mal dormi mais tranquille

T: Pumpkin?

M: nan nan en ce moment il dors dans le salon

Mastu se dégage de la main de Théodore, l'air de rien, pour prendre son café fini.

M: je retourne au stud je vais taffer du coup

T: ok mec on se voit tout à l'heure ? Si t'as du temps on peut même se faire une ptite partie.

Mastu hoche la tête et sourit avec complicité. Il s'est pris la tête pour rien, c'est toujours pareil entre eux. Il retourne plus tranquille et réveillé dans son studio, et fini son café en parcourant Twitter et les commentaires sous son dernier tweet. Il note quelques idées d'abonnés et pouffe devant des montages, avant d'arriver devant un clip extrait d'une vidéo, visiblement amené de tiktok. Le clip provient d'une des dernières vidéos de Théodore, quand ils avaient joué au jeux Olemains.

C'est leur interaction lors des questions adultes sur le téléphone. Ils avaient vraiment bien joué, Théodore était efficace pour faire comprendre les mots. Il sursaute au faux orgasme de son ami vers la fin du clip, ne s'y attendant plus. Le son lui envoie une vague de frisson le long de sa colonne vertébrale. Il se souvient de ce moment, il s'était retenu de rire mais surtout il avait tout fait pour garder un visage neutre, sentant le rouge lui monter aux joues.
Il croise son propre regard dans la vidéo et déglutit. Il ne reconnais pas ses yeux. Ils portent une certaine noirceur.

Mais encore il se dit que son imagination le bouffe trop, il se fait des films. Il n'a pas assez dormi, il éteint son téléphone.

-

Début d'après midi, il se fait tirer de sa concentration par un sms.

« nouilles ou mcdo »

Il hausse un sourcil, répond au message sans trop y penser et oublie l'intervention, retournant à son travail.
Le claquement de sa porte le fait sursauter pour la seconde fois de la journée.

T: Mon lapin comment tu vas ??

M: Purée Théodore t'abuses

Il rit en s'éloignant de son écran, adossé à sa chaise à roulette.

T: t'es pas sorti manger aujourd'hui du coup Jsuis passé te chercher un p'tit quelque chose!

Il tiens deux sacs en papier recyclé dans la main, l'air triomphant. Un coup d'œil à l'horloge digitale de son tel montre à Mastu qu'il est en effet 14h et que son vendre commence à se plaindre.

M: tu régales mec, on mange ensemble?

Théodore se gratte l'arrière du crâne.

T: déso frérot j'viens de manger, mais la prochaine fois ok? Tu veux que je reste ? J'ai tournage dans une heure..

M: nan t'inquiète c'est bon je vais juste manger, merci en tout cas c'est super sympa.

Mastu affiche un sourire se voulant vraiment gratifiant et sincère, et Théodore le lui rend en lui faisant signe quand il sort de la pièce.
Toujours assis, Théo soupire et se saisit du sac Mcdo posé sur son bureau.
Les yeux de nouveau dans le vide -décidément ça lui arrive vraiment souvent en ce moment il devrait dormir plus- il en revient à se re demander pourquoi il se sent si tiraillé depuis la veille.

Théodore et lui passent le plus clair de leur temps à faire des blague de cul, concrètement. À se charrier, se chercher, jouer à qui en fera le plus. Mais cette accumulation qu'il pensait bien gérer au départ lui avait échappé, sans qu'il ne s'en aperçoive. Et maintenant qu'il y était profond jusqu'au genoux il ne savait plus ou aller. Leur humour dérisoire faisait tout glisser, mais une vérité est une vérité. Quand il n'y a pas de vanne pour laisser le doute, on se prend les faits en pleine poire. Et peut être que toutes ces vannes n'étaient pas sans raisons, sans contexte. Et peut être que ce contexte lui apparaissait bien trop clair en cet instant.

Les frites sont froides, il a la gorge serré. Il pense à son amitié incroyable avec Théodore et aux milles facettes de celle-ci qu'il pourrait chercher à explorer car sa peau entière en meurs. Des milliers de petites mains dans sa chaire de poule tendant à agripper cette image du plus jeune. Plus on nie plus l'envie grandit, Théo est face à un mur.

Il le reconnais: il ne peut plus ignorer ces questions sur Théodore. Mais quels en sont les réponses?

// Je m'amuse vraiment à écrire ça et je suis ravie de voir vos petits commentaires j'espère que la suite vous plaira :))