𝐑𝐞𝐝 𝐨𝐛𝐬𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 (𝐆𝐚𝐚𝐫𝐚 𝐱 𝐒𝐚𝐤𝐮𝐫𝐚)

Chapitre 2 : Nouveau départ

Je me retrouvai donc comme une idiote à faire mes valises. 

Suite à cette révélation, je m'étais extirpée des bras de mon frère qui tentait tant bien que mal de me retenir et j'avais fui. Fui pour essayer d'encaisser tout ça par moi-même. J'avais déserté dans ma chambre à toute vitesse sans oublier de claquer la porte au passage. J'accumulais une rage inimaginable. 

J'en voulais énormément à mon frère mais je voyais bien que lui aussi était dépassé par la situation que je n'avais même pas remarqué, c'est la raison pour laquelle je ne me suis pas immédiatement lancée dans la tonne de reproches qui démangeaient ma langue. En effet, j'aurais pu lui rejeter la faute, à lui et toutes ces conneries. J'aurais pu lui cracher toute ma rage au visage. J'aurais pu le rabaisser encore plus bas qu'il ne l'est sans doutes déjà.

Mais je ne l'ai pas choisi car je ne l'ai jamais été. 

Égoïste.

Je ne l'ai jamais été. C'est vraiment inimaginable pour moi de songer à faire intentionnellement du mal à mon frère.

***

*toc toc*-- Je peux entrer ? fit une voix grave, que je reconnaissais entre mille.

-- Ouais... 

Ma réponse était fébrile involontairement et ma voix s'était cassée. Il s'avança dans ma chambre. Je savais à cet instant qu'il s'en voulait, qu'il avait des remords. Je ne pouvais pas le blâmer. J'étais très loin, d'être en position de le faire.

-- Écoute... il posa sa main sur mon épaule, je te promets que je vais trouver une solution. Ce sera juste de passage. Je n'ai pas réussi à leur faire changer d'avis, ils sont putain de bornés, je te jure. Il m'observe un instant puis ajoute, je ne sais pas de quels "amis" il s'agit, mais tu rentreras très vite, ça passera tu ne t'en rendras même pas compte. Je trouve un boulot stable et je viens te chercher à la minute même, je te le promets. dit-il sûr de lui, cherchant à rattraper ses fautes en m'analysant du regard.

Je serais incapable de compter le nombre de fois où il a répété "je te le promets" mais je voyais qu'il était sincère et aussi très affecté par cette décision qui n'était nullement la sienne et qu'il n'a pas pu contester. Mais je ne pu m'empêcher de lâcher avec une grimace :

- T'aurais pu en trouver un stable avant que je me fasse embarquer par les deux pingouins qui sont dans le salon...

Mon ironie, elle, était toujours là en tout cas. Je ne pouvais pas non plus lui dire que ce n'était pas de sa faute, qu'il n'y était pour rien dans tout ça... 

Il en est le fautif n°1.

Je sais parfaitement que je ne devrais pas penser comme ça, que c'est la colère qui me fait agir ainsi, mais je ne pouvais pas garder cela plus longtemps en moi.

Sa main relâcha doucement mon épaule avant de retomber dans le vide. Je ne saurais décrire son expression. Il me regardait sérieusement avec regrets, la mâchoire contractée. Puis il se rapprocha de moi avant de m'ébouriffer les cheveux en souriant tristement et de me prendre dans ses bras si fort que je sentis une boule dans ma gorge, croyant qu'il prenait ça pour un "adieu". 

Je lui INTERDIS de penser qu'on ne se reverra plus jamais.

- J'ai toujours essayé d'éviter ça...

Rahh, maman le frapperait si elle le voyait aussi accablé de remords qui le rongent de l'intérieur tel que maintenant.

Sa phrase répondant à la mienne me parvint comme un murmure près de mon oreille mais résonnait si fort dans mon cœur que mon corps réagit instinctivement :