On va finir par se tuer والله

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Je reprends connaissance seulement lorsque j'me sens deposer sur quelque chose. C'est la banquette arrière d'une voiture. Je cherche mon téléphone et il est encore sur moi. Mais j'ai plus de batterie donc ça me sert à rien. Je relève la tête pour voir où sont les garçons et ils sont tout les 2 devants entrain de conduire vers je sais pas où. Il fait déjà nui mais j'arrive à voir qu'ils se garent tout au fond d'un parking vide.

Yanis - Elle s'est réveillé.
Nordine - Enfin. On va t'faire du sale grosse **** va.

J'essaye de vous éviter les gros mots un maximum même si ils parlent principalement à l'aide de ça.

Yanis - Lève toi.
Moi - J'ai mal.
Yanis - Lève toi on t'a dit.

Il m'attrape par mon pull et me relève. J'ai l'impression de sentir tout mon corps se briser.

Nordine - Déshabilles toi.
Moi - Mais vous êtes malades !
Nordine - Essaye de crier encore une fois j'te casse la bouche.

J'vais pas vous faire de dessin pour la suite. Vous avez sûrement deviné vous même. C'est le genre de chose qu'on oublie jamais et qui nous marque à un point extrême.

Après ça, en tout cas pour ma part, j'étais complètement anéantie. Je pouvais plus avoir de vie normale, quand je sortais j'avais sans cesse peur de croiser quelqu'un qui pouvait refaire la même chose. Ou même voir que les gens te regardent avec pitié même si ça part forcément d'une bonne intention on a pas forcément d'être prise pour la victime du quartier. Alors que ça arrive à des milliers d'autres filles.

Mais malheureusement moi j'étais la première de la « nouvelle génération » on va dire à qui s'est arrivé dans mon quartier. Surtout que c'est pas une grande cité donc tout ce sait.

Bref revenons à nos moutons. Après ça ils m'ont sortie de la voiture et laisser clairement comme une merde sur le parking. J'étais en pleure, recouverte de sang du aux coups de poings qu'ils m'ont mis, aux coup de pieds que j'me suis prise sur le crâne aussi. Mes vêtements Hamdoulilah j'ai envie de vous dire cacher encore mon corps.

J'suis restée là pendant plusieurs heures. Sans bouger. J'arrivais même pas à lever ma tête. J'avais plus de téléphone et le parking était vide. Jusqu'au moment où une fille qui sortait sûrement du travail m'a aperçu et s'est dépêché de me couvrir avec son manteau et a appeler la police.

J'avais du mal à respirer et je pense والله que si elle serait pas venue j'aurais pu terminer ma vie ici sur le parking.

J'vous passe directement au moment où mes proches sont venus à l'hôpital dans les heures qui ont suivis.

J'ai dû subir une opération car j'avais le bras cassé et j'ai eu une atèle à la jambe droite.

C'est alors que quelques heures après que j'ai vu mes parents entrer dans la chambre. Malheureusement ils n'ont pas encore été mis au courant du pourquoi j'étais dans cet état là. J'ai préféré attendre que la police m'interroge le lendemain pour qu'ils le disent eux mêmes à ma famille.

Maman - Il t'est arrivé quoi ma fille ?!
Papa - Ils veulent rien nous dire !

Voir ma mère en larme comme ça m'a totalement brisé le coeur. Et malgré que depuis que j'ai grandis je m'éloignais un peu de mon père à ce moment là j'ai vu qu'il était dans le mal le plus profond. J'attendais pas de lui qu'il pleure, mais juste le voir aussi paniquer ça m'a fait prendre conscience qu'il m'aime encore.