Chapitre 12

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Lorsque mon voisin toque à la porte, je me surprends à être impatiente.

- Vous êtes prête ?

- Heu, oui.

Il regarde mon accoutrement et me lance de but en blanc :

- Olympe, allez vous changer, ce n'est pas un rencard...

Je me contemple dans la glace de mon entrée, tourne sur moi-même.

Qu'est-ce qui ne va pas avec ma minijupe et mes talons de 16 centimètres ?

- Quand j'ai dit que vous alliez faire une bonne action, je n'imaginais pas à ça tout de même... Malgré ce que vous pensiez tout à l'heure, je suis un type bien et surtout bien entouré. Je n'ai pas besoin de votre dévouement à ce niveau-là...

Pauvre con...

Vexée, je vais dans ma chambre me changer et quelques minutes plus tard, je reviens en jogging, basket, t-shirt très large et très moche. J'en ai même profité pour retirer mon maquillage, aucune limite ! Une vraie paysanne un dimanche matin !

- Ça va là ? Vous êtes content ?

- Ben voilà ! Ça, c'est bien. Bon venez, on n'est pas en avance.

Dans l'ascenseur, je me mure dans le silence. Je suis très mal à l'aise et je ne me l'explique pas.

Sans doute mon accoutrement et mon absence de maquillage finalement...

- Détendez-vous, je vous l'ai dit ; ce n'est pas un rencard...

- Vous avez fini de m'emmerder avec votre rencard ? Ça va j'ai compris, c'est pénible à la longue...

- Dit la fille qui croyait que je faisais une partie à trois tout à l'heure.

- Je... vous... grrr...

Je mime l'action de lui tordre le cou.

- Rassurez-vous, c'est réciproque. Mais on a bien mieux à faire pour l'instant que régler nos petits points de discorde.

Il me regarde du coin de l'œil.

Dans sa voiture, j'observe les rues défiler, je me demande bien où il compte m'emmener.

Et surtout pourquoi je n'ai pas refusé d'y aller... sans doute, cela vient de son côté autoritaire de flic ? Ou peut-être le fait qu'il ne m'ait pas conduite au poste après mes crasses et que je lui dois une faible chandelle.

Il roule tout droit vers un quartier très tendu de la ville et je me raidis quand je vois des filles faire le trottoir.

- Où va-t-on ?

- Ne vous inquiétez pas, tout va bien...

C'est étrange, j'ai comme un mauvais frisson qui parcourt mon dos. Mon voisin le flic serait-il mon voisin le tueur ? Finalement... il n'y a qu'un pas...

Il se gare dans une rue sombre et me commande de descendre.

Comme je ne le fais pas, il vient m'ouvrir la porte.

- Je ne suis pas votre chauffeur, bougez-vous ! C'est ici.

Je n'ai évidemment pas le choix. Il frappe à une porte de service et attend.

Et moi, je me demande s'il me rattraperait si facilement si je piquais un cent mètres.

Trop tard, la porte s'ouvre sur une superbe brune.

Ou alors, c'est mon voisin le mac... quel salop, je le savais ! Un vrai flic ripou, il vient relever ses compteurs.

Je tiens fermement mon téléphone dans ma poche, on ne sait jamais. Nous avançons dans les couloirs pour arriver dans une grande salle de restaurant.

MB MORGANE - Mon voisin est un pauvre #%@$ ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant