reticent ᵏⁱᵐ ᵗᵃᵉʰʸᵘⁿᵍ

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"-si arrogant à propos de tout," bavarde Lia tandis que nous attendons la navette de l'université à l'arrêt de bus, "Il se tenait littéralement là comme s'il n'avait pas fait genre trois grands jetés d'affilée, avec ce sourire arrogant sur son visage et-"

"Lia," je l'interromps, souriant d'un air amusé, "Es-tu sûre que tu n'as pas le béguin pour ce type ?"

"Quoi ?" s'étouffe-t-elle, les yeux écarquillés d'horreur, "Miran, beurk ! Non ! Comment je pourrais aimer quelqu'un qui lèche les bottes de tout le monde constamment ? Il a toujours ses mains sur les épaules de quelqu'un. Hier, il a même essayé ça avec moi ! Pas question, il est trop bavard et pétillant et-"

Au moment où je m'apprête à faire remarquer que tout ce qu'elle dit s'applique autant à elle qu'à son camarade, une voix grave nous interrompt toutes les deux.

"On dirait un de mes colocataires," dit la voix familière, et nous nous tournons tous les deux vers lui en même temps.

Mon cœur s'enfonce dans ma poitrine et la mâchoire de Lia semble se détacher complètement de son crâne, si l'on en croit la façon dont elle pend.

Il nous offre un sourire poli et nous hochons tous les deux la tête en retour, l'atmosphère s'épaissit dans le silence soudain alors que nous attendons tous les trois notre bus.

Après quelques instants, l'homme aux cheveux cendrés se penche subtilement vers moi, un sourire dansant au bord de ses lèvres.

"Est-ce que tu as pensé à prendre du baume à lèvres ? Tes lèvres doivent encore être gercé depuis hier."

Lia, qui a à peine réussi à fermer la bouche, la laisse s'ouvrir à nouveau, et cette fois-ci ses yeux – de la taille d'une assiette plate – rebondissent entre nous dans une absolue incrédulité absolue.

Je sens mon sang se transformer en glace en regardant le bel homme, tout aussi surpris que ma meilleure amie et je ne peux que secouer la tête.

"Non," dis-je, la voix cassée, "Non, j'ai oublié."

Je sens que Lia fait un trou dans ma tête avec l'intensité de son regard, mais je fixe le sol, en souhaitant silencieusement que le ciment sous mes pieds s'ouvre et m'avale tout entier.

Je jure que j'entends le grand homme à côté de moi expirer un rire doux dans son souffle.

Heureusement, lorsque la navette s'arrête à côté de l'arrêt de bus, l'homme choisit un siège solitaire à l'avant, tandis que Lia et moi nous dirigeons vers l'arrière.

Dès que nous avons bouclé notre ceinture, Lia me donne un coup de coude dans les côtes.

"Qui c'est ?" siffle-t-elle, bien trop fort, et je regarde horrifié sa tête se tourner légèrement dans notre direction, et ses lèvres se retroussent en un sourire en coin qui est même visible depuis où nous sommes assise, à l'arrière du bus.

"Tais-toi," je grogne, "je ne connais même pas son nom. Il est dans ma classe."

"Tu me mens ?" sa voix est stridente et irritante dans mon oreille, et j'ai retourné son coup de coude par un autre coup agressif, ce qui l'a effectivement fait taire pour le reste du trajet.

Elle s'agite à côté de moi, jetant un coup d'œil entre l'homme et moi comme si nous partagions le secret le mieux gardé du monde.

Elle pense que je mens. Je sais qu'elle le pense. Mais à ce moment, je n'ai pas envie de lui expliquer la situation, surtout pas avec l'homme dont on parle à portée de voix de la conversation.

"Ne sois pas en colère, Li, je t'expliquerai tout après le cours, d'accord ?"

Au lieu de répondre verbalement, elle souffle et éloigne son corps loin du mien pour regarder par la fenêtre.