Chapitre 26 : L'arrivée du printemps

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Enea, au lieu de suivre immédiatement Sherlock, demanda à Watson s'il était possible qu'elle puisse récupérer sa robe qui était restée à son cabinet de consultation. Watson devait y récupérer quelque chose également, aussi il accepta avec un grand plaisir. Ils prirent un cab tous les deux et comme la rue était très animée, le trajet fut plus long que de coutume. Une fois qu'ils arrivèrent au cabinet du docteur Watson, elle se changea rapidement derrière le pare-vue et quand elle en ressorti, elle eut la surprise de voir le docteur assit dans son fauteuil, lui faisant signe de s'asseoir en face d'elle.

Elle rassembla les pans de sa robe et s'assit avec une pointe d'anxiété. Pourquoi avait-il l'air si sérieux ?

Watson n'aurait pu avoir une telle conversation avec une femme lambda mais après tout, ces trois années sans Sherlock les avaient énormément rapprochés. Il y avait très peu de sujet qu'ils n'aient abordés en discutant. 

— Camp.. Enfin.. Miss Enea.. Je voulais évoquer avec vous ce sujet. 

La jeune femme, imperceptiblement, se tendit, sur la défensive. 

— C'est à propos d'Holmes.. 

Enea se pinça nerveusement les lèvres. Elle imaginait bien qu'il voudrait lui parler de cela.  

John vit bien qu'elle ne commencerait pas à parler s'il ne l'y encourageait pas. 

— Je sais que vous l'aimiez.. il y a trois ans. Peut-être est-ce extrêmement indiscret mais je voulais savoir si cela était toujours le cas. 

Enea tritura ses mains, avouant à mi-voix. 

— Watson.. En trois ans d'absence.. je ne l'ai jamais oublié.. 

Le médecin pencha légèrement la tête sur le côté et elle ajouta :

— Même si je lui en veux de nous avoir caché sa survie.. Je.. Je l'aime toujours..

Son ami eut un léger sourire. 

— Vous savez, Miss Enea.. Il y a six ans, si l'on m'avait dit qu'un jour mon ami Holmes aimerait une femme, je ne l'aurais jamais cru. 

La jeune femme fixa son regard dans les yeux bleus de Watson.

— Aujourd'hui, je peux vous dire qu'il a été changé, en mieux évidemment, grâce à vous.

Elle ne sut que répondre, se contentant de sourire nerveusement. 

L'ancien médecin militaire sourit en retour à la jeune femme. 

— Miss Enea, je vous souhaite d'être heureuse.. Vous le méritez amplement. 

Émue, elle murmura :

— Merci, Watson. Merci beaucoup. 

— Voulez-vous que je vous raccompagne à Baker Street ? Demanda t-il après un moment de silence. 

Elle sourit doucement. 

— C'est gentil Watson, mais vous devriez plutôt rejoindre votre épouse, je vais rentrer seule. 

Il l'interrogea du regard, soucieux, ce à quoi elle répondit :

— Je n'ai rien à craindre en prenant une calèche, et je sais me défendre, ne craignez rien pour moi !

Le docteur, bien que réticent, se laissa convaincre et prit son manteau avant de l'enfiler. Ils descendirent les quelques marches pour rejoindre l'extérieur de son cabinet. 

Il laissa Enea prendre le premier véhicule qui se présenta et pris le deuxième qui passa quelques minutes après. 

La jeune femme, enveloppée dans son manteau noir au-dessus de sa robe verte, frissonna dans le véhicule. Avec un léger sourire, elle ressassa dans son esprit tous les évènements de la journée. Sa visite au cimetière, ses retrouvailles avec Sherlock, la visite à Watson, son malaise, leur dîner chaleureux et leur mission de surveillance en face de Baker Street. Évidemment aussi la lutte avec le colonel Moran qui menaçait jusqu'à présent la vie du détective. 

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 28, 2022 ⏰

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