Chapitre 12 : Réveil difficile

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Les heures avaient passé et Sherlock et John, après un repas léger et un repos rapide, se dirigèrent vers le sud de Portsmouth, se rendant sur Portsea Island. L'île, très proche de l'île principale était belle et encore un peu sauvage par endroits.

Après une marche d'environ une heure, il arrivèrent près d'un port fort plaisant.

Là bas, ils trouvèrent aisément un bateau qui partait pour l'île de Wight.

Alors qu'ils allaient embarquer, Holmes se pencha vers Watson et chuchota à son oreille discrètement :

— Restons discrets, ne parlons pas ni du meurtre ni des disparitions. J'ai la désagréable impression que nous sommes observés.

Le médecin acquiesça et son pied quitta le ponton.

Le détective monta prestement dans l'embarcation, un bateau à vapeur de belle taille.

La traversée fut rapide et plutôt agréable.

Le limier de Londres était muré dans le silence et son ami comprenait bien qu'il était en train de réfléchir.

Cependant, Watson ne sut pourquoi exactement mais il pensa soudain que peut-être cette enquête serait leur dernière. Il y avait une bonne raison à cela. Et il ne l'avait pas encore annoncé à Holmes.

— Je.. ne vous l'ai pas encore dit, Holmes mais.. c'est sûrement une des  dernières fois que je vous accompagne dans une affaire.

Le détective fronça les sourcils, son attention soudain retenue parce que disait son ami.

— Je ne comprends pas, Watson.. De quoi parlez-vous?

— Vous souvenez-vous de cette jeune femme, Mary Morstan, que nous avions rencontré lors de l'affaire que j'avais nommé "Le signe des quatre"?

— Cela ne me dit rien.

— Elle était à la recherche de son père disparu et recevait chaque année une perle de grande valeur.

— Ah oui! Cela me revient! Une jeune femme non dénuée d'un certain sang-froid..

— Et bien.., commença Watson, je l'ai revue plusieurs fois et.. je suis fiancé.

— Fiancé..?

Sherlock semblait abasourdi.
Ils avaient une fois parlé de mariage et le détective avait déclaré :
"Mais l'amour est tout d'émotion. Et l'émotivité s'oppose toujours à cette froide et vraie raison que je place au dessus de tout. Personnellement, je ne me marierai jamais, de peur que mes jugements n'en soient faussés."

Ce à quoi le docteur, désespéré, avait répondu : "Holmes, vous avez la même sensibilité qu'un boulier chinois. Il y a quelque chose de profondément inhumain chez vous"

Mais ces évènements avaient eu lieu avant l'affaire avec la célèbre Irène Adler qui avait, brillamment, vaincu Holmes. Et depuis, le docteur ignorait si le détective avait changé ou non d'avis.

— Oui, fiancé. Nous allons nous marier.

— Vous marier? Répéta Sherlock.

— D'ici quatre mois. Nous nous marierons en septembre prochain.

— Vous aménagerez avec elle je suppose?

— Évidemment.

Holmes serra les dents et déclara, d'une voix éteinte :

— Alors.. je souhaite que vous soyez heureux à ses côtés.

Watson, nerveux, se leva puis se rassit.

Un séjour à Baker StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant