Chapitre 18 : Heure de vérité

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Lorsque la jeune femme commença à émerger, elle entendit des voix autour d'elle. Sherlock, John, mais aussi une voix féminine et une autre masculine. 

Se redressant avec peine, elle laissa échapper un léger gémissement de douleur. Le détective tourna la tête dans sa direction et se rapprocha, mettant un genou au sol pour se mettre à sa hauteur. 

— Miss ? Comment vous sentez-vous ? 

Cette dernière était encore très pâle et toute force semblait avoir déserté son corps.  

Le détective avait l'air soucieux de s'enquérir de son état mais la jeune écossaise ne voyait qu'une chose, c'était les regards inquisiteurs de Gregory Lestrade et Madame Hudson. 

Avec un soupir, elle murmura :

— Je.. je ne voulais pas que tout le monde soit au courant.. 

Sherlock haussa très légèrement un sourcil et entendit Lestrade prendre la parole. 

— Voyons.. Campbell.. Enfin.. non.. Miss,  nous nous engageons à ne pas révéler ce secret si c'est pour vous protéger. 

Madame Hudson prit la suite, ajoutant :

— Que comptez-vous faire à présent ? 

L'interpellée blêmit et dit :

— Enea est morte je ne peux pas réapparaître ainsi.. Je dois déménager et trouver un emploi en changeant d'identité. 

Holmes l'interrompit en attrapant son poignet. 

— Vous n'êtes pas sérieuse j'espère ? 

Enea tressaillit et releva un regard plus brillant que d'habitude vers le détective. Lui tressaillit en voyant ses grands yeux d'un bleu si particulier emplis d'une insondable tristesse. 

 — Je vous ai caché mon identité. Je vous ai menti.. Mise en danger.. Je ne veux pas que vous payiez les conséquences de mes actes. 

Watson se leva à ce moment et posa une main sur l'épaule de la jeune femme. 

— Vous ne comprenez pas Miss. Personne ne vous en veut.. 

Sherlock dit avec un air sombre. 

— Vous ne pouvez décemment restez sous ce toit si vous n'êtes pas.. Un homme. 

 Enea enfouit sa tête dans ses mains avant de lâcher d'une voix faible. 

— Que dois-je faire alors ? 

L'émotion reprit le dessus sur tout le reste et ses mains tremblantes trahirent son état de choc. Finalement, le détective aperçut quelques filet de larmes couler le long des poignets de la jeune femme. 

Madame Hudson et Lestrade choisirent ce moment pour prendre congé et, Holmes, mal à l'aise, serra doucement ses bras autour de la jeune femme en caressant doucement son dos tandis qu'elle enfouissait son visage sur l'épaule de son colocataire. 

— Je suis vraiment.. Désolée.. Murmura t-elle.

— Ce n'est rien.. Répondit le limier pour la rassurer. Vous êtes encore sous le choc et l'imminent danger qui vous menace est trop grand.. Vous resterez ici avec moi.

Quand elle fut calmée, elle croisa le regard gris vert de cet homme à qui elle faisait confiance. 

Sherlock ajouta :

— Vous m'aiderez dans mes enquêtes si cela vous convient.. En temps que mon assistant. Et vous pourrez être qui vous souhaitez ici..  

John se rapprocha et saisit doucement le poignet d'Enea. 

— Je vais vous ausculter rapidement afin de savoir si vous allez vraiment mieux. 

Il s'avéra que la jeune femme était encore fatiguée mais que l'antidote avait bien fait son effet. 

— Il est heureux, commença le médecin, que vous ayez été empoisonnée à la digitaline et non à autre chose. 

Enea esquissa un sourire. Elle l'avait échappé belle une fois de plus. 

— Je crois.. ,dit-elle à l'attention de Sherlock, qu'Enea n'existera que dans ses murs. 

Le détective sourit et proposa alors :

— Vous devriez vous reposer encore un peu. Je vais vous accompagner jusqu'à votre chambre. Vous sentez-vous capable de marcher ? 

— Oui, confia t-elle d'une voix hésitante, je crois. 

Lorsqu'elle posa les pieds à terre et qu'elle se leva, la tête lui tourna et elle fit un violent effort pour ne pas vaciller. 

Holmes la sentait faible et, se rapprochant, il lui dit :

— Passez un bras autour de mon cou, je vais vous aider. 

Elle s'exécuta, et lui glissa son bras autour de sa taille pour la soutenir en montant doucement les escaliers. 

Quand ils arrivèrent dans la chambre, son colocataire la fit asseoir, lui ôta précautionneusement ses chaussures, ses chaussettes, sa cravate et sa veste. 

— Vous serez mieux ici que dans le salon, dit-il avec un sourire. 

Il ne parvenait pas à dissimuler sa véritable admiration pour cette femme si surprenante. Il se sentait impliqué par son état de santé et inquiet de son bien-être. 

Elle lui sourit en retour et lui décréta immédiatement intérieurement que c'était le plus beau sourire qu'il n'avait jamais vu.  

Lorsque la porte se ferma derrière lui, Enea soupira. Elle ne pourrait plus longtemps cacher les sentiments qu'elle avait pour lui.. Et quelque chose en elle.. L'espoir peut-être ? Lui disait qu'elle ne le laissait pas indifférent.. 

C'est l'esprit nébuleux qu'elle se rendormit peut après, tandis que Watson et Holmes étaient allés demander à Madame Hudson de bien vouloir aller acheter quelques tenues pour la jeune femme.

Un séjour à Baker StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant