Le matin était déjà avancé ce jour là, quand, dans l'appartement de Baker Street les trois amis se tenaient dans la salle à manger, après leur petit-déjeuner.
Watson, qui était debout à la fenêtre, réfléchissait aux évènements de ces derniers jours. Le médecin, chroniqueur à ses heures, exerçait sa mémoire à se souvenir des détails de l'affaire qu'il avait intitulé "Les Hêtres Rouges".
Depuis Noël, deux semaines avaient passé. Cette affaire passée avait en résumé mis en jeu une jeune femme qui avait été engagée par un homme pour un poste de gouvernante dans une grande maison à la campagne. L'homme et sa femme voulait seulement en réalité faire jouer à la gouvernante le rôle de leur fille pour faire fuir le prétendant de cette dernière. Ladite fille, Alice qu'ils gardaient enfermée, avait finalement réussi à s'échapper avec son amant.
Se souvenant d'un détail, il revint à sa chaise, reprit son cahier et eut un rire en marquant deux lignes supplémentaires.
Sherlock, qui jusqu'à présent, lisait attentivement le journal, eut un geste d'agacement et reposa violemment le journal sur ses genoux en soupirant avec force.
— Cela n'a pas l'air d'aller.. Dit doucement Watson avec un air un tantinet soucieux.
— Je crois que pour l'homme qui aime l'art pour l'art, il est assez fréquent que ce soit dans ses manifestations les moins importantes, et dites inférieures que le plus grand des plaisirs trouve son épanouissement..
— Hmm ? Interrogea Watson.
Holmes enleva l'extrémité de sa pipe d'entre ses lèvres, et soupira.
Le médecin ajouta :
— Oh vous devez sûrement avoir raison, Holmes.
Le détective jeta un regard exaspéré à Ewen qui se tenait là, silencieux, réfléchissant sûrement à une nouvelle partition.
— J'ai remarqué avec le plus grand plaisir, Watson, que vous aviez parfaitement compris cette vérité puisque dans tous les comptes-rendus de nos affaires, que vous avez eu la bonté de rédiger et que vous avez quelques fois embelli, je dois le reconnaître, vous n'avez pas donné la prédominance à toutes ces causes célèbres et à tous ces procès sensationnels auquel j'ai été mêlé mais plutôt à des incidents qui ont permis de développer ces facultés de déduction et de synthèse logique dont j'ai fait ma spécialité comme vous le savez.
— Je suis très touché de ce que vous me dîtes, Holmes, répondit Watson.
Avec un air un peu agacé, jouant avec sa pipe entre ses doigts, le détective continua :
— Mais vous avez fait fausse route, malheureusement.
Se levant, il ne vit pas l'air las et fatigué de Watson qui pestait intérieurement.
Le limier se dirigea vers la cheminée, et, sans façon aucune, saisit une braise rouge avec une pince avant de la porter à l'extrémité de sa pipe pour l'allumer avant de répéter :
— Vous avez fait fausse route, en essayant de mettre de la couleur et de la vie dans chacun de vos comptes-rendus au lieu de vous contenter d'y parler simplement de ce raisonnement strict qui étudie seulement la cause et l'effet et qui est en réalité la seule chose important dans ce genre d'affaire.
Watson ferma brusquement son cahier.
— Je ne peux nier, intervint Ewen avec douceur, que vous avez, dans une certaine mesure, raison, Holmes. Seulement, il s'agit là d'un moyen de populariser vos enquêtes. Si notre excellent ami ne faisait pas cela, vous auriez moins de clients..
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Un séjour à Baker Street
FanficEwen Campbell, jeune homme de vingt-cinq ans, rencontre par hasard le célèbre détective consultant Sherlock Holmes. Sans savoir à qui il s'adresse, Ewen impressionne M. Holmes lors de cette première rencontre fortuite. Piqué de curiosité, le détec...