~Chapitre 5~

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~Hortense~


Je n'ai pas parlé à Froy depuis deux jours. Je ne suis même pas rentrée à la maison. J'ai dormi chez Molly et envoyé un message à Lincoln pour le prévenir. Je n'ai vraiment pas envie de rentrer, mais je ne veux pas abuser de la gentillesse de Molly. Elle m'a assuré que je pouvais rester autant de temps que je voulais, car ça lui faisait plaisir de ne pas être seule chez elle. Je lui ai raconté que je m'étais disputé avec mon frère, que ça avait été violent, car il m'avait menti sur un truc familial. Elle n'a pas cherché plus loin et m'a dit qu'elle comprenait que les grands frères étaient relou parfois. Quoi qu'il en soit, je rentre ce matin. Molly m'a dit que s'il était encore chiant, je pouvais revenir chez elle, j'ai ris. Mais je dois vraiment rentrer. Je ne veux pas que Lincoln ou les autres s'inquiètent et de toute façon, je ne peux pas rester indéfiniment chez Molly.

Je passe le pas de la porte et me dirige vers la cuisine. Lincoln prend son petit déjeuné. Je le salue et cherche Froy du regard. Je vois ses pieds dépasser du canapé et je regarde par-dessus le dossier. Il dort paisiblement, il bave même un peu et ça me fait sourire. J'ai réfléchi ces derniers jours et je me suis rendu compte que j'y étais allée un peu loin. Il a raison, tout ça, ce n'est ni ma faute, ni la sienne, mais celle de son père. Je ne connais pas vraiment son histoire familiale, mais je connais son père ou du moins, ce qu'en disent les médias. C'est un vrai malade et je doute qu'il soit doux comme un agneau en rentrant à la maison. Je me retourne vers mon frère et le regarde intriguer.

« - Ça fait deux jours qu'il t'attend sur le canap'. Il fait les cents pas toute la journée, me harcèle pour savoir si j'ai de tes nouvelles, il mange à peine et la nuit, il dort ici. Enfin dormir est un bien grand mot. Parfois je l'entends parler tout seul, comme s'il réfléchissait à quelque chose. Je te jure, c'est hyper flippant alors je suis très content que tu sois rentrée. J'étais à deux doigts de lui acheter un téléphone pour qu'il puisse te harceler toi et me foutre la paix. »

Je me mets à rire face à son expression et je m'assied sur une chaise. Puis, je me mets moi aussi à réfléchir. Je n'arrive pas vraiment à croire qu'après tout ce que je lui ai fait ou dis, il soit inquiet pour moi. Je lui ai quand même dit qu'il aurait dû crever et j'ai faillis le blesser en lui lançant un livre et une assiette. Heureusement qu'il a des réflexes et qu'il a pu les éviter. J'ai complètement pété les plombs.

« - Rassure-moi, t'es rentrée pour de bon ? S'inquiète Lincoln.

- Mais oui, t'en fais pas. »

Il s'assied à côté de moi et me regarde longuement.

« - Ça a pété entre Froy et toi l'autre nuit.

- Tu veux dire que ça a explosé non ? Je ris.

- Si tu veux, oui. Vraiment je suis sûr qu'on t'a entendu à l'autre bout de la ville.

- C'est ça, t'exagère pas un tout petit peu ? Je ris de nouveau.

- Pas du tout. Même papa a dû t'entendre. Il marque une pause. D'ailleurs en parlant de papa, il m'a appelé hier.

- Qu'est-ce qu'il voulait ? Je demande inquiète que Lincoln ait cafté.

- Il veut venir nous voir pendant une semaine. Il a dit qu'il avait besoin de nous voir. C'est vrai que ça fait longtemps, dit Lincoln d'un air pensif.

- Mais rassure moi, tu lui as dit que c'était pas possible hein ? Je m'inquiète encore plus.

- Ça va hein. Je sais que si j'avais accepté tu m'aurais tué de sang froid. Il rit. Je lui ai juste dit que c'était compliqué en ce moment pour toi parce que tu travailles beaucoup et que pour moi à la fac, j'avais beaucoup de devoir à rendre et que je passais mon temps enfermé dans ma chambre à travailler.

(RE)LIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant